•                                                   Vailhan, son histoire et son barrageVailhan, son histoire et son barrage

     

                          

     

     Nos cueilleurs de champignonsVailhan, son histoire et son barrage

     

     

     Vailhan, son histoire et son barrage

     

     

     

     

     

     

     

     

    Alors! Raconte! N° 177 

                               Vailhan, son histoire, sa légende et son barrage.

     

             La montée, roches après roches, sur ce sentier qui grimpe sur la Roque de Castel Viel a été vite avalé en 15 minutes et quelques randonneurs oubliant le mal aux jambes  recherchaient plus les champignons dont les chapeaux émergeaient en dessous des sous-bois. Les cèpes, les coulemelles remplirent vite les sacs de randonnée. Ce raidillon raviné par les pluies était bordé de lauriers-tins, de pistachiers lentisques, de buis,  de chênes verts et de tamaris et beaucoup se régalaient avec les fruits rouges des arbousiers. Cette végétation typique du Midi s'est bien développée dans cette région au sol calcaire et dolomitique. Sur le plateau des Fenouillas, ce terrain plat vieux de plus de 320 millions d'années, un chemin dégagé nous dirigea vers  un belvédère d'où un saisissant point de vue mais aussi une extraordinaire géologie s'offrirent à nos yeux.

     

            A nos pieds, le village de Vailhan et le barrage des Olivettes, Vailhan, situé dans un écrin de roches des Bois des Moulesses et des Issarts devrait son nom actuel à une légende. Au Moyen Age, un seigneur ne ramenant, lors d'une croisade, que 7 preux chevaliers leur distribua une partie de ses terres, d'où les Sept Vaillants. Ce village tout en hauteur sur un pioch est dominé par le Castellas, cette petite forteresse féodale du XIIIème siècle et son église Notre Dame de style roman. Pendant très longtemps, le village fut isolé par le manque d'infrastructures de communication. Le seul chemin le reliant au village voisin de Roujan se parcourait à dos de mulets ou d'ânes puis d'autres voies furent tracées sur les hauteurs des Roques environnantes ce qui désenclava le village.

     

             La Peyne dont la source se situe  à quatre kilomètres en amont passe sur la commune de Montesquieu ce petit village réputé pour ses bons fromages de chèvres. Les pélardons du Mas Rolland sont excellents. La rivière  alimente le barrage des Olivettes puis arrose Pézenas. Le nom de la Peyne remonte à Pédenu, terme préceltique dont le nom Pézenas a la même origine. La crue du 26 septembre 1907 fut la crue référence du siècle dans le Bassin de l' Hérault. La Peyne a un débit moyen de 3 m3/s au déversoir du barrage. Son régime hydrologique est irrégulier. Sur ses eaux se mire la " Roqua Traucade", ce gros rocher de quartz troué dans son centre, objectif pour tous les photographes. "L'œil était dans la tombe et regardait Caïn".

     

            Le barrage des Olivettes, classé deuxième après le Salagou pour sa capacité  a inondé une zone où poussaient des oliviers d'où l'origine de son nom. Il a fallu 2 ans de 1986 à 1988 pour que les entreprises Bec et Mazza, en utilisant une technique de construction inédite jusqu'alors en compactant 84000 m3 de béton. Le béton a été étendu en couches minces par un bulldozer puis compacté par un rouleau vibrant. En janvier 1996, le barrage a avalé 105m3/s mais en automne sa cuvette est presque vide. Il a fallu près de trois ans pour le remplir car 1989 et 1990 furent des années de sècheresse. Il peut passer rapidement de 40ha à 50ha avec une capacité en eau de 4,1 Millions de m3 à 6,7Mm3 en période de fortes pluies. Le barrage des Olivettes est un régulateur de crues et permet l'irrigation de 2000ha de terres en vergers, vignes et cultures maraîchères ( oignons doux) en fournissant un volume de 100.000m3 par an. Son eau, par infiltration alimente la nappe astienne de notre Biterrois.

     

           Notre randonnée se poursuivit dans le Bois de Chante Merle en délaissant la Combe Rolland à gauche. Après avoir longé la rive du lac, nous avons rejoint notre parking qui me rappela le plaisir que nous avons eu en dégustant en 2013 une bonne omelette de champignons en compagnie de cyclistes qui nous avaient rejoints. Un pélardon aurait pu accompagner cette dégustation.

    Bonne rando facile à refaire.

    JC d'Oc 11/2016


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    Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes                                                                          Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes

     

     

     

     

    Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes                  Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes

     

     

     

     

     

     

    Alors! Raconte! N°176 

                     Castelnau de Guers, son histoire, ses légendes.

          Ce village à quelques kilomètres de Pézenas est mentionné la première fois  en 1069. Juché sur une hauteur qui domine la plaine de l'Hérault, il est nommé Castrum Novum. Au Moyen Age, c'est un site stratégique dont le castrum protège la population environnante mais l'histoire est implacable, même protégé par ses remparts  le château féodal  subit une lente dégradation et fut détruit presque en totalité en 1782. L'ancien village tout en hauteur est édifié suivant un plan circulaire autour du vieux château et de l' église St Sulpice avec sa tour carrée. Très longtemps isolé par les crues de l'Hérault et en dehors des grands axes de communication, au Sud la Via Domitia et à l' Est " lou cami peïssonier" et la route du sel venant de Agde, Castelnau de Guers  en 1856 construisit un pont qui le désenclava.

          Les familles du fief des Barons de Guers qui habitaient le logis seigneurial au XIVème siècle lui donnèrent son nom actuel.  Cette lignée de Barons s'éteignit fin du XVIIème siècle avec le départ en 1730 de Charles-Emmanuel  fils de Félicité de Mailly qui était la maitresse du roi Louis XV. De là coule surement du sang royal, vite une analyse ADN s'impose.

           Notre petite randonnée de 9 km dans un environnement de pins, de vignes et de bruyères en fleurs, en ce début de novembre était d'une beauté sensitive. Observer le paysage, c'est aussi  le situer dans le temps. Une falaise, une tranchée, les couleurs de la roche, le grain de la terre de vigne, la forme arrondie des rochers nous  font revenir dans la mémoire des pierres lors de nos  premières leçons de géologie . La roche rouge qui contient de nombreux oxydes de fer s'accorde avec la végétation de la garrigue.

           Des murs de grosses roches rouges balisaient les vignes dont le vent balayait les dernières feuilles . Au détour d'un chemin des affleurements de grès  blanc, ocre, rouge sur une longueur d'une centaine de mètres par leurs formes, leurs couleurs , leur nombre de cupules (les petits trous) qui retiennent l'eau de pluie nous interpellèrent. C'est le gravage fait par le temps.

           Ce paysage lunaire constitué  de petits monticules de roches formés par des  cailloutis  arrondis érodés  il y a quelques 50 Millions d'années lors de la coulée des eaux qui couvraient notre région à l'ère tertiaire.  Cette formation géologique que l'on ne trouve que sur ce plateau de Castelnau est appelée " las espandidou de las fadas" - en français " les étendoirs des fées". Belles images originales mais point de fées, attendons peut être une nuit étoilée pour voir ces belles créatures danser. La légende raconte que les nuits de pleine lune, après la pluie, les fées viennent laver leur linge dans les vasques puis l'étendent sur les rochers. A minuit, elles dansent nues et elles se racontent l'histoire du bouc. Le restant, c'est le secret des fées.

           Fermons ces pages et prions St Antoine pour ne pas avoir honoré de notre présence son ermitage , mais nous y reviendrons.

    JC doc 11/2016


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       Cébazan,première coopérative viticole- L'Egalitaire   Cébazan,première coopérative viticole- L'Egalitaire
     

    Alors! Raconte! N° 175 

     

                 

                Cébazan,  première coopérative viticole- l'Egalitaire.

          C'est avec la pointe de leurs plumes que les socialistes en 1867 décrivent la crise viticole qui sévit sur notre Midi. La surproduction, la pharlabique, ces vins frelatés avec des acides, des colorants et du sucre, les importations du vin algérien, la chaptalisation, le mouillage, l'arrivée du sucre de betteraves du Nord de la France, provoquent une crise dans ce monde de vignerons. Pourtant, nos vaillants ancêtres n'avaient pas besoin de tous ses évènements car ils n'ont pas été épargnés par l'arrivée du phylloxéra qui n'a été éradiqué qu'en 1879  et par l'oïdium ce champignon venu d' Angleterre qui est arrivé vers 1852. Les vignes situées sur les coteaux ont été arrachés et jamais replantées. Les petits murets et les capitelles en sont le témoignage. Le drapeau de la misère flottait dans le Midi. La chute du prix de l'hectolitre de vin est passé  en 1893 de 40 francs à 16 francs en 1900.

     

          Coûte que coûte, il fallait s'organiser pour que vivent les petits vignerons qui ne produisaient que quelques centaines d'hectolitres de vin . Les gros propriétaires  exploitants qui ne donnaient que de petits salaires à leurs ouvriers  étaient moins atteints dans cette crise malgré la grogne grandissante. De plus le courtage, le commerce des vins profitait surtout à des personnages , des mandataires qui achetaient à petits prix pour revendre avec de grosses marges. Ces gens là, avec les notables,  les riches artisans et les meuniers faisaient partie de la classe dominante, celle des "gros". Les petites exploitations arrivaient tout juste à se nourrir.

     

          C'est ainsi que s'est crée fin du XIX siècle  vers 1897, juste avant la grosse crise  de 1907 par un petit groupe de vignerons de Cébazan tous de la même communauté politique de gauche : la SFIO,  une petite coopérative viticole dont l'enseigne était située en bordure de route nationale, rue du hameau de Gache. Cette société coopérative de production viticole prit le nom de " L'Egalitaire" et fut l'ancêtre de toutes les autres . Tous les coopérateurs unanimement organisèrent la commercialisation de leurs productions mais continuèrent la vinification dans leurs caves. Eloignés de plus de cinq kilomètres de la gare de Saint Chinian la plus proche, le transport des tonneaux par la route ancienne de Saint Chinian ( la voie impériale), celle qui passe près de l'ancien four à chaux permit un essor de nos petites exploitations grâce à notre nouvelle coopérative viticole. Les futailles de 300/500 litres que l'on appelaient "demi-muids" étaient posées sur des supports sur de très grosses charrettes tirées par quatre chevaux. Les roues étaient cerclées de fer et freinées par " la mécanique" actionnée par la main du charretier. Deux gros sabots de bois appuyaient sur le blindage des roues et ralentissaient l' attelage. Il fallait toujours que les chevaux tirent la charrette même lors de la grande descente de la route du Roc vers St Chinian. A l'entrée de ce village, au premier virage, le charretier se dirigeait vers l'ancien couvent des Récollets,  puis vers la gare où la locomotive et les wagons-foudres de l' Intérêt local attendaient. La futaille vidée, la charrette pouvait repartir vers Cébazan pour faire vraisemblablement un deuxième voyage dans la soirée.

     

           Le régisseur du Comptoir commercial agricole et son adjoint sur le chai transvasaient (terme de vignerons=entonnaient)  le vin des demi-muids dans les foudres de chêne posés sur des wagons plats. Sur une photo de l'hebdomadaire  " La vie du Rail" du 25 décembre 2013 dont je suis abonné depuis plus de 40 ans, dans la rubrique " Vin et Chemin de fer" qui retrace l'activité de la ligne St Chinian-Béziers Gare du Nord on peut voir sur le chai de la gare ( voir photos) l'activité de ce comptoir commercial où venait mon pépère Louis (mon arrière, arrière grand-père) se ravitailler en soufre et sulfate pour traiter ses vignes.

     

           De nos jours, la nouvelle cave coopérative vinifie sa production. Elle a été créée en 1965 soixante ans après celle de Maraussan.

     

           Levons le verre de l'amitié et un grand merci à G.Th qui m'a offert ses connaissances.

    JCdoc 11/2016

     


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