• Aux temps des grandes invasions.

     

     Aux temps des grandes invasions.

    Alors ! Raconte ! N° 44- Béziers 3

    Plan cité du XIIème siècle  -    1209 croisade des albigeois.

     

                          Aux temps des grandes invasions.

                   L’antiquité se termine par la chute de l’empire romain en 476. Arrivent à grands pas les  invasions barbares. Les Goths, poussés par les Huns passent le Rhin en décembre 406 et descendent vers le Sud pour conquérir la Septimanie.  Béziers, pris en 409 est ruiné de fond en comble. En 429, des Vandales, des Burgondes, des Francs occupent la province wisigothique  et en même temps le vide laissé par les Romains plus préoccupés à régler d’autres problèmes en Italie, notamment l’invasion de leur pays par d’autres barbares.

                   Les Francs, en 5O7 annexent la Septimanie, avec la bénédiction de Rome et en remerciement du baptême de  Clovis en 496. (n’y a-t-il pas une ressemblance de lovis de Clovis avec le prénom Louis ?  En effet c’est l’origine de ce prénom).

                   A Béziers, il reste peu de trace de l’époque wisigothique car les Francs ont tout saccagé à la fin du 7ième siècle.

                  Puis, vient la conquête de la Septimanie par les Arabes de 719 à 759. Le khalife de Damas, après avoir conquis l’ Espagne,  passe les Pyrénées et sans trop de résistance, car il n’y avait pas de soldats s’installe sur nos terres. Il reste peu d’empreintes dans le Biterrois. Leur gouverneur est à Narbonne et ils sont des envahisseurs peu redoutables, tolérant le christianisme mais refusant la construction d’églises.

                 La reconquête par les Francs est difficile dans la Septimanie, les Biterrois  étaient devenus copains-copains avec les Arabes pendant 17 années. Charles Martel et son armée franque, en 737, applique la terreur de la terre brûlée. Tout ce qui reste de la civilisation romaine et wisigothique est anéanti à Béziers, Agde et Maguelone. Charles Martel fait détruire les murailles, raser le faubourg de Béziers et permet à ses soldats de ravager le pays, laissant un vaste désert là où se trouvaient des contrées florissantes.  Narbonne, dernier bastion musulman, est pris en 759 par Pépin de Bref. En ce moment de l’histoire, en d’autres lieux, on pourrait faire ressurgir à Saint Guilhem le Désert l’esprit de Guillaume d’Orange appelé Guillaume au Court Nez qui revenait de guerroyer contre les Arabes et de Roland qui a fait péter ses jugulaires en soufflant le cor à Roncevaux pour rappeler Charlemagne qui descendait la montagne avec ses preux chevaliers. C’est durant ces combats notamment contre l’émir Corsolt que Guillaume se fit d’un coup d’épée entamer le nez, delà vient son surnom.

                 Le Languedoc fit, sous Pépin de Bref, dès lors partie de L’Empire Carolingien. Il était administré par des fonctionnaires nommés à vie, les ducs et les comtes, dont le plus célèbre fut le comte de Toulouse Guilhem.

                 Passons un peu d’histoire !!

                 Fin du 12ième siècle, Béziers est entouré de 3km de remparts armés de 30 tours carrées et de 10 poternes. Actuellement, il ne reste presque plus rien de tout cela, si ce n’est que le Porte Olivier enclavée dans des habitations et la Porte Tour-Ventouse refaite en 1600. Son nom vient de Tour Ventée- La Tour des Vents. En ce temps là, Béziers ressemblait à Avignon ou à Carcassonne. Derrière les remparts munis à leurs pieds de chemins de ronde se dressaient les clochers de Saint Aphrodise, de la Madeleine, de St Félix, de St Nazaire et de St Jacques qui sont des églises romanes.

                           A l’emplacement de l’actuelle sous-préfecture se dressait hors des remparts l’église Saint Pierre de la Cité aujourd’hui disparue et à l’emplacement des Nouvelles Galeries en haut des Allées, l’église Saint Saturnin. En 1131, les Consuls dirigent une ville riche, ils règlent la défense, les marchés, la propreté, les approvisionnements et les conflits de voisinage dans l’église de la Madeleine. C’est dans cette église que le vicomte Raymond 1er de Trencavel fut mis à mort par les hommes du Consul pour une affaire de mule convoitée par un de ses chevaliers pour qui il avait pris cause. C’était le 15 octobre 1167.

                        Pendant deux ans, la ville sera débarrassée des Trencavel, mais ils reviendront. Pendant ces deux ans, la ville s’administre très bien elle-même. Dès le retour, l’héritier Raymond-Roger de Trencavel confisque les biens et livre les épouses des contrevenants à ses amis aragonais pour ne plus subir leurs razzias. Ce ne sont pas les 6 bourgeois de Calais mais les 6 bourgeoises de Béziers. En 1167, une crise contre la bourgeoisie et l’évêque amène un pouvoir plus tolérant. Tout le monde se calme, mais comme toujours, c’est le petit peuple qui paye par ses impôts. L’évêque, pris à partie est rossé et les dents cassées il quitte la ville. Le pape en punition excommunie Béziers.

                        Les chrétiens, les juifs et les cathares vont-ils s’entendre ? L’hérésie cathare s’est implantée dans le midi. Les missionnaires chargés de remettre dans le droit chemin les brebis égarées ayant échoué, l’église de Rome décide de passer à la manière forte. Béziers est bien protégé derrière ses murs. De plus, les soldats de l’armée croisée, soumis à l’obligation de service de 40 jours peuvent rentrer chez eux dès la fin de leur engagement. La croisade peut capoter rapidement. Les Biterrois narguent les soldats. Soudain, conscients de leur imprudence, les Biterrois refluent vers  les portes grandes ouvertes de la ville….. les Croisés sur les talons ! Tout ce beau monde s’engouffre par la porte. Le drame est joué ! Le 22 juillet 1209, le massacre de la totalité de la population, cathares et catholiques confondus, fera plus de 8.000 morts.

                         La ville est brûlée. ( voir FR N°39- La croisade des Albigeois). Il ne reste que des morts dans les rues, des murs fumants et une population décimée. Béziers  martyrisée, outragée aura-t-elle le courage de se reconstruire ?      

    Suite à un nouvel épisode.

    JC d'Oc 10/2011 Maj 10/2018

     

                           


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