• Béziers son Usine à gaz

     

     

                                                                                        

     

     
       

     
       

     

    Béziers son Usine à gaz

     
       

     
     
                                                                            

     

       Alors! Raconte!  N° 207                       

     

                               L'Usine à gaz de Béziers et son veilleur de nuit.

     

                          Nous sommes allés en Alsace faire les Marchés de Noël en décembre 2019. Quelle surprise d'assister à la ronde de nuit du veilleur sur la place de l'hôtel de ville de Turckheim. Les 10 coups sonnaient à la cloche de l'église  et tous les yeux d'une centaine de touristes se tournèrent vers le haut de l'escalier où le veilleur apparut portant un costume d'époque, coiffé d'un tricorne, portant une hallebarde, un cor à la ceinture et une lanterne dans sa main droite. Il descendait les marches de l'escalier et de temps en temps il jetait un œil vers les 4 enfants qui le suivaient. Les enfants, vêtus d' un sarrau noir,  portaient une pique où une  étoile brillait de mille feux. Le veilleur chantait en alsacien " Han sori zu Fir und Liacht (  Prenez soin de l'âtre et de la chandelle) ". Au fur et à mesure de son avancée autour de la place, les fenêtres s'éclairaient et les gens allumaient une bougie qu'ils posaient sur le rebord de leurs fenêtres. Bien sûr une procession de touristes s'est crée et les applaudissements de la foule rythmaient la musique d'un chant de Noël alsacien. La façade de l'hôtel de ville s'illumina d'un bel " Bonnes fêtes", puis "Petit papa Noël" termina le spectacle.

     

                       Pourquoi cet aparté sur ce spectacle. cette introduction me fait penser à l'éclairage public de Béziers au début du XXème siècle. Jusqu'alors, les rues de Béziers étaient éclairées par des lampes à huile mais sur la ville planait déjà l'âme des gaziers d'autrefois. L'arrivée de l'éclairage  au gaz des rues remonte en 1844 où la municipalité de la ville confie le projet de la construction et la gestion de l' Usine à gaz située sur la rive gauche de l'Orb, à côté du pont d'Occitanie à une société lyonnaise. La construction dura 18 années car il fallut faire des tranchées pour les tuyaux du gaz et modifier dans certaines rues les lanternes à huile par des becs de gaz  . L'histoire raconte qu' en 1821 les murs d'une première usine à gaz sur la plaine de Sauclières voit le jour . Par la distillation de la houille dans une enceinte fermée, il est produit du gaz mais en quantité insuffisante car  la ville se développe très rapidement. Dès les années 1900, la nouvelle usine, celle d'aujourd'hui rue Lieutenant-Pasquet voit le jour. Ce bâtiment était bien plus important et il ne reste de nos jours que le château, seul vestige industriel qui a conservé les piliers en briques ,les tuyaux en fonte et surtout les grandes baies vitrées . C'est dans les années 1920 que les nombreux réverbères à huile sont remplacés par des lanternes au gaz. Tous les soirs, un allumeur de réverbères passait, une échelle sur son épaule et allumait avec une mèche brulante au bout de son bâton les becs de gaz après avoir ouvert le robinet d'arrivée.  De nombreux nuages de papillons apparaissent autour des lanternes et pondaient des œufs sur les fûts. Les candélabres incitèrent les couches-tard à veiller de plus en plus tard, fréquentant les débits de boissons, titubant et s'accrochant aux réverbères. Les casses et les pipis furent nombreux.

     

                            Laissée à l'abandon pendant plusieurs décennies elle était vouée à la démolition. Un Biterrois décide d'entreprendre avec accord de GDF de transformer ce lieu en salle de concert puis en discothèque. Dans cette ancienne Usine à gaz qui a conservé son nom, on  peut maintenant s'y divertir et danser avec les nouveaux gérants. C'est toujours le Gaz de France qui est propriétaire des murs. Les deux salles sont ouvertes en fin de semaine  et les veilles de jours fériés au grand plaisir des jeunes et moins jeunes       

     JCdoc 02/2021

     

     

     


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