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Castelnau de Guers, son histoire, ses légendes
Alors! Raconte! N°176
Castelnau de Guers, son histoire, ses légendes.
Ce village à quelques kilomètres de Pézenas est mentionné la première fois en 1069. Juché sur une hauteur qui domine la plaine de l'Hérault, il est nommé Castrum Novum. Au Moyen Age, c'est un site stratégique dont le castrum protège la population environnante mais l'histoire est implacable, même protégé par ses remparts le château féodal subit une lente dégradation et fut détruit presque en totalité en 1782. L'ancien village tout en hauteur est édifié suivant un plan circulaire autour du vieux château et de l' église St Sulpice avec sa tour carrée. Très longtemps isolé par les crues de l'Hérault et en dehors des grands axes de communication, au Sud la Via Domitia et à l' Est " lou cami peïssonier" et la route du sel venant de Agde, Castelnau de Guers en 1856 construisit un pont qui le désenclava.
Les familles du fief des Barons de Guers qui habitaient le logis seigneurial au XIVème siècle lui donnèrent son nom actuel. Cette lignée de Barons s'éteignit fin du XVIIème siècle avec le départ en 1730 de Charles-Emmanuel fils de Félicité de Mailly qui était la maitresse du roi Louis XV. De là coule surement du sang royal, vite une analyse ADN s'impose.
Notre petite randonnée de 9 km dans un environnement de pins, de vignes et de bruyères en fleurs, en ce début de novembre était d'une beauté sensitive. Observer le paysage, c'est aussi le situer dans le temps. Une falaise, une tranchée, les couleurs de la roche, le grain de la terre de vigne, la forme arrondie des rochers nous font revenir dans la mémoire des pierres lors de nos premières leçons de géologie . La roche rouge qui contient de nombreux oxydes de fer s'accorde avec la végétation de la garrigue.
Des murs de grosses roches rouges balisaient les vignes dont le vent balayait les dernières feuilles . Au détour d'un chemin des affleurements de grès blanc, ocre, rouge sur une longueur d'une centaine de mètres par leurs formes, leurs couleurs , leur nombre de cupules (les petits trous) qui retiennent l'eau de pluie nous interpellèrent. C'est le gravage fait par le temps.
Ce paysage lunaire constitué de petits monticules de roches formés par des cailloutis arrondis érodés il y a quelques 50 Millions d'années lors de la coulée des eaux qui couvraient notre région à l'ère tertiaire. Cette formation géologique que l'on ne trouve que sur ce plateau de Castelnau est appelée " las espandidou de las fadas" - en français " les étendoirs des fées". Belles images originales mais point de fées, attendons peut être une nuit étoilée pour voir ces belles créatures danser. La légende raconte que les nuits de pleine lune, après la pluie, les fées viennent laver leur linge dans les vasques puis l'étendent sur les rochers. A minuit, elles dansent nues et elles se racontent l'histoire du bouc. Le restant, c'est le secret des fées.
Fermons ces pages et prions St Antoine pour ne pas avoir honoré de notre présence son ermitage , mais nous y reviendrons.
JC doc 11/2016
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