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Clin d’œil à Brassens (suite du N° 11)
Alors ! Raconte ! N° 12Clin d’œil à Brassens (suite du N° 11)
Brassens dérange par ce qu’il dit et par la manière dont il le dit. De 1952 à 1954, la moitié de ses chansons seront interdites à l’antenne. Mais censurées, indésirables, elles trouvent leur public.
‘’ Le gorille’’ passe à la radio. Son image d’ours mal léché, bouffeur de flics et de curés s’estompe peu à peu.
Il fait la rencontre de Pierre Nicolas qui sera pendant 30 ans son contrebassiste. En solitaire intuitif, il élabore sa musique. Sa voix et sa guitare ressuscitent les gauloiseries d’autrefois.
En 1953, il est vedette à Bobino. Avec son langage cru, il lance des volées de bois vert sur les institutions établies (la police – le clergé – les bourgeois …)
La prière ‘’ par un petit garçon qui meurt près de sa mère, tandis que des enfants s’amusent au parterre … Je vous salue Marie ! ‘’
En 1955, il remet dans les oreilles des Français des vers oubliés de poètes célèbres ‘’ François Villon – Ballade du temps jadis’’ ‘’Victor Hugo –‘’ Gatibelza l’homme à la carabine’’ - Corneille – Marquise si ton visage est quelque peu un peu vieux – Souvenez vous qu’à mon âge vous ne vaudrez guère mieux’’
Il enchaîne par les sabots d’Hélène qui étaient tout crottés. Ses expressions sont toutes faites. ‘’ Il y avait des temps et des temps – Je ne m’étais pas servi de mes dents ‘’ La non demande en mariage. C’est la résistance aux femmes, au mariage et aux enfants ‘’ J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main – Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin ‘’
Pendant 12, ans Joël Favreau l’accompagne en 2ème guitare.
Il chante ‘’Saturne – Il est morne –Il est taciturne – Il porte le nom de Saturne – Le temps tue le temps comme il peut‘’- et réveille l'esprit sulfureux avec La religieuse et La fessée, chansons classiques et irrévérencieuses.
Irrévérencieux, lors d'un de ses concerts lorsqu'une spectatrice lui posa une question : "la moustache ne vous gène pas pour chanter" Il répondit illico " les poils du cul ne me gênent pas pour chier"
Il maitrise son art. Il maitrise ses accords difficiles. Il travaille plus au piano qu’à la guitare pour composer son œuvre.
Brassens conserve les moyens du cabaret. Seul avec sa guitare. Pierre Nicolas à la contrebasse. Au début, il avait le trac et ne voulait pas chanter ses chansons mais les faire interpréter.
En concert, il tenait sa guitare comme un outil, puis dès les premiers accords, la magie s’opérait. Un gros mot, un sourire. Quelquefois, il demandait la chanson suivante à Pierre Nicolas. Il n’avait pas de mémoire.
Un coup d’œil dans le public. Chaque spectateur se sentait épié. Gestuel zéro. Immobile, le pied sur sa chaise, sa timidité disparaissait. Pendant 30 ans, il chantera ainsi.
En amitié, Brassens est un type fidèle. Sa porte et sa table seront toujours ouvertes à ceux qui l’accompagnent, à ceux qui le soutiennent, à ceux qui lui plaisent.
Chanson ‘’ Les copains d’abord ‘’
Non ce n’était pas le radeau
De la Méduse ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports,
Au fond des ports
Il naviguait en père pénard
Sur la grande mare des canards
Il s’appelait ‘’ Les Copains d’abord ! – les copains d’abord ‘’
En 1964, Barbara chante avec Brassens à Bobino.
En 1991, il est imité par Alice Donnât, Serge Lama, Pierre Péret et Patrick
Sébastien.
Il croise son chemin avec les Compagnons de la Chanson :
Les Compagnons chantent ‘’ Vénus mon amie, étoile de la nuit…..
Brassens répond : ‘’ Mon seigneur l’astre solaire
Comme je ne l’admire pas beaucoup
Enlève ton feu, je m’en fou
J’ai rendez vous avec vous ‘’.
Il a dit :’’ Je ne mourrai pas à Montfaucon’’
Mais dans un lit comme un vrai con ‘’ (chanson Le Moyenâgeux)
Il est mort à Saint -Gély -du Fesc (Hérault) le 29 octobre 1981 d’un cancer généralisé à l’âge de 60 ans.
Ce poète-chanteur est enterré à l’ombre d’un pin parasol (comme il l’a demandé dans sa supplique) dans le cimetière de Py à Sète coté étang de Thau. Ce cimetière est nommé " le cimetière des pauvres" par opposition au cimetière marin où est enterré le poète Paul Valéry.
Seul, son bateau ‘’ Le sauve qui peut ‘’ se balance au gré des flots dans le port de Sète.
Une visite s’impose au musée G.Brassens. Applaudissements pour Georges.
JC d’Oc.
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