• La fièvre du pétrole à Gabian

     

     

                   Alors !   Raconte !  N° 28

     

     

     

                             La fièvre du pétrole à Gabian.

     

     

     

           Merci d’être fidèles, Ca vous intéresse !  Ca continue encore un peu.

     

     

     

     

     

             On n’a pas d’idées, mais on a du pétrole ! dit-on à Gabian.

     

             Ce village en circulade appartenait dans les années 1000 à l’évèque de Béziers. L’église  et la résidence de l’évêque jouxtent les remparts. Ce village est traversé par la rivière ‘’La Tongue’’. La source  de la Resclose alimentait Béziers par un aqueduc qui arrivait jusqu’à l’église  Saint Aphrodise. Lors des guerres de Religion, les troupes royales ont coupé les aqueducs. Cette source a la particularité d’être la seule en France à produire de l’huile de pétrole et de l’eau en mélange.  Elle est située à droite de la Tongue, à un kilomètre de Gabian.

     

              A l’époque des pharaons, cette huile était envoyée en Egypte pour momifier les morts et elle était reconnue pour ses vertus médicinales.

     

              Les moines du prieuré de Cassan qui se trouve à un kilomètre de Gabian  ont retrouvé la ‘’ fount dé l’oylo’’  fontaine à huile,  grâce aux écrits laissés par les Romains. Ce prieuré deviendra abbaye  à partir du moment où il y a eu exploitation de la source.  L’abbaye était appelée ‘’ Le château aux 365 fenêtres’’

     

              Le pétrole mélangé à de l’eau sortait naturellement du sol. Il était reçu dans des cuves de 25 à 30 hl par un aqueduc qui arrivait au monastère de Cassan. Le pétrole se présentait en fines couches flottant au dessus de l’eau. Cette couche de pétrole était plus ou moins épaisse selon le temps où elle avait séjourné dans l’eau.

     

    Les moines lui ont donné le nom de pétroléum. C’est à Cassan que ce nom est né.     

     

              Ainsi, l’eau des cuves qui se trouvait en dessous du pétrole retournait dans la Tongue.

     

               L’évêque de Béziers mettait l’huile de pétrole en bouteilles et la vendait comme huile miraculeuse. Les ventes rapportaient beaucoup d’argent à la congrégation religieuse.  En 1608, l’abbaye avait l’exclusivité de ce commerce. Les bouteilles étaient estampillées  ‘’huile miraculeuse de Cassan ’’. Rome en a profité financièrement. Tous les lundis, l’huile était récoltée. Puis, l’esprit miraculeux s’estompa et l’huile servit de combustible et à des fins pharmaceutiques (goutte, plaies, douleurs, gravelle).  Les bouteilles de cet or noir firent des envieux.  Des faussaires montèrent un marché parallèle ce qui contraria l’évêque.  Pour contrer la concurrence celui-ci fit remplir des bouteilles de forme carrée avec bouchon ciré.

     

     

     

     

     

                 Le pétrole, fut extrait jusqu’à la Révolution.

     

                 En 1789, dans la pagaille administrative de la France, la source devint propriété de l’Etat et le site fut abandonné.

     

     

     

                 C’est au mois d’août  1859 qu’en Pennsylvanie on fore un puits de 23 m de profondeur. Sur un schiste bitumeux, le colonel Drake prend un jet de pétrole de 4 m dans la poire.  La ruée de l’or noir démarre. On  l’utilise comme combustible pour les lampes à huile. On le distille. Il devient carburant et va supplanter dorénavant  le charbon.

     

                  En France, les appétits se réveillent, des géologues pensent à Gabian.

     

    Des Anglais investissent en 1880 sur la source de la Resclose. Ils forent à 213m puis à 300m sans résultat. En 1890, des particuliers essayent sans résultat.

     

    Et pourtant, le pétrole fait tourner la planète.  En 1923, la Direction des Pétroles est sensée de prospecter aux abords des Pyrénées. On trouve des hydrocarbures à Lac et du gaz à Parentis dans les Landes.

     

                  Le 23 août 1923, un nouveau forage  commence à quelques mètres de la source de la Resclose. Le 11 septembre 1923, la côte 97m est atteinte. Il faisait un orage, tonnerre de Brest ! ‘’ Ca sent le pétrole !  10 contre 1, c’est du pétrole !’’ téléphone le chef de chantier à son ingénieur. On étudie la composition des carottages et il s’avère de la présence de sables d’hydrocarbures. Le sol devient anormalement de plus en plus dur. Le trépan ne  pénètre que de  10cm par jour.

     

                  Le 31 Octobre 1923 à 4h de l’après midi, la sonde n’avance plus. La contre pression repousse le trépan à 106m de profondeur. Les ouvriers reculent. Un jet de 6m jaillit pendant 6 mn. Le débit ralenti, puis  20 mn après reprend de plus belle. Le jet dépasse les 12m. Tout le monde est heureux ! Les casquettes volent en l’air !

     

                  L’aventure de l’or noir venait de naître en Languedoc.

     

                  Les jours suivants, le débit atteint 610 l par heure. En 15 jours on produit 250.000 l. C’est la production d’or noir la plus importante en France.

     

                  Rapidement, il faut du matériel. On fait venir des réservoirs en métal, des remorques, des tracteurs, des wagons citernes et même un pipeline est envisagé.

     

                  Dans les alentours, des derricks en bois fleurissent dans les vignes. Le  pétrole donne de la fièvre. On spécule. C’est une mine d’or, on parle argent.

     

                  A Gabian, une société alsacienne ‘’ Péchelbromm’’ exploite le site. L’exploitation durera 30 ans.  La distillerie de pétrole utilise pour la première fois le procédé de Craking (méthode nouvelle de raffinage) pour le pétrole de bonne qualité,

     

                   En 1940 les Allemands puisent pour leur armée. Le maquis plastique les installations. Puis, les Anglais bombardent le site.  Nombreuses victimes. C’est le coup de grâce !

     

                   Depuis 1950, le puits n’est plus productif. Actuellement, il ne reste pas grand-chose si ce n’est que la rue qui porte le nom de ‘’ chemin du pétrole’’ et quelques réservoirs tout rouillés.

     

     

     

                   Le souvenir de la richesse passée demeure mais les  vieux grands pères préfèrent la vie d’aujourd’hui à l’existence des ‘’ pétrodolardais’’ américains.

     

                                      ‘’Dallas ! Cet univers impitoyable !‘’

     

                                     ‘’ Gabian, c’est l’univers inexploitable !’’

     

            

     

                   J’allais oublier que l’on cherche toujours en France du pétrole. Un certain  Giscard, avec ses avions renifleurs à odorat hyper développé a fait survoler des zones avec ou sans succès. L’avenir nous le dira mais en attendant, la couleuvre que nous avons avalée n’est pas encore digérée.

     

     

     

                   En attendant, à Gabian, on danse la country !

     

                   Un pas en avant, trois pas en arrière et on recommence !

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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  • Commentaires

    1
    papaceit
    Vendredi 15 Janvier 2016 à 15:15

    Merci. Je connais vos compétences régionales puisque nous randonnons ensemble a Serignan, et j'aurai appris quelque chose en ce qui concerne le pétrole de Gabian. Dans ma jeunesse j'ai plusieurs années vendangé dans les vignes du coin mais je n'ai jamais eu vent d'une telle découverte. A bientôt.  

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