• Les balcons de l'Hérault

     

     

     

     

     

    Alors! Raconte! N° 119

                                                  Les balcons de l'Hérault

           Nous partîmes 37 escalader le Causse de Montcalmès situé entre Puéchabon et Saint Guilhem le désert et nous fûmes tous enchantés et ravis de découvrir cette nature où l'homme n'est qu'un invité. La main de l'homme dont le pouvoir ancestral est de créer, mais aussi elle n'a pas d'égal pour détruire et abandonner.

           C'est une histoire plusieurs fois centenaire. Au fil des générations, le Causse de Montcalmès, d'une tranquillité surprenante a été abandonné après trois siècles d'occupation humaine.. Le hameau de Montcalmès, situé à deux kilomètres de Puéchabon, victime de son éloignement et de la modernité, de son climat et de sa terre ingrate, est inhabité depuis le XIXème siècle. Ce hameau dont les murs sont dans un état de délabrement avancé reste le témoignage d'une vie pastorale et forestière. C'est surtout son isolement et le manque d'eau de son sol Karstique qui sont les raisons de son abandon. Les ruines ont encore belle allure. Ses façades superbement conservées, ses arcs de soutènement, ses voutes en berceau, ses baies en plein cintre, ses salles communicantes donnent l'impression d'un labyrinthe d'où pourrait surgir l'âme d'un des premiers seigneurs de Puéchabon. Chaque pierre porte un jour de son histoire. De nombreuses traces d'une vie simple, rude et rythmée par les saisons, ont permis à de nombreux bergers, à des forestiers et à de petits cultivateurs de vivre une existence saine et paisible.

            Plusieurs métiers ont disparu, les" ruscadiers" qui prélevaient l'écorce des chênes  verts. Cette écorce se vendait à prix d'or aux tanneries locales. Le tanin extrait servait pour le travail des peaux. Le village d'Aniane tout proche était réputé pour le travail du cuir en empreigne ( cuir du dessus d'une chaussure). Cette industrie de la chaussure a disparu de la région fin 19ième siècle.

            Un autre métier du bois était celui des " débourdaïres"(bûcherons) qui au moyen d'une sorte de pic dont la lame fait fonction de pioche d'un côté et de l'autre de hache coupaient les chênes verts à quarante centimètres de hauteur et dégageaient le pied en frappant le tronc pour que le cul se détache. Mais tout l'art de cette coupe était de laisser suffisamment de racines avec un collet apparent qui permettait la repousse en cinq ou six arbustes autour de l'arbre d'origine. Le résultat de ce procédé est de nombreuses fois visible dans les bois de chênes de nos jours.

            Coupé tous les vingt ans, le chêne yeuse était entassé en charbonnières qui produisaient du charbon de bonne qualité et moins lourd à transporter que le bois lui-même. Pour créer une charbonnière les bûcherons travaillaient de façon traditionnelle. Les rondins étaient disposés pour former une meule ronde. Celle-ci était au final couverte de terre et de branchages afin de limiter l'entrée de l'air dans le tirage situé au bas de l'édifice. La combustion durait quatre à cinq jours et il fallait comme à Rome contrôler la couleur de la fumée qui s'échappait de la cheminée centrale. Le charbon de bois mis en sacs était vendu aux commerçants et aux ménagères pour cuisiner.

             Le petit bois, mis en fagots, était placé sur une chèvre, cet appareil de levage et de transport à dos d'homme, puis acheminé vers les fours à pain et chez les potiers. Dans les fagots, les "bouscatiers" ajoutaient du bois de genêt scorpion qui avait la particularité d'augmenter la température des fours.

            Enfin, ces techniques sont depuis longtemps oubliées depuis l'arrivée de la fée électricité. Plus de bergers, plus de charbonniers, seul le calme et le vent sont les témoins éternels de cette solitude.

            ……. puis notre randonnée s'est déroulée sur des chemins où de nombreuses lavognes servaient à abreuver avec l'eau de pluie les troupeaux de brebis. Le point de  vue du haut du Causse de Puéchabon du village de Saint Guilhem le Désert est sensationnel et impressionnant. L'Abbaye de Gélonne, la Tour des Prisons, le cirque du bout du Monde, le Château du Géant, le fleuve Hérault, le Pont du Diable, toutes ces beautés  appellent les touristes et les randonneurs avides de vraie nature. Au final, après un arrêt à la chapelle Saint Sylvestre des Brousses nous sommes revenus à Puéchabon où nous n'avons pas eu le temps de visiter le village mais…..  nous y reviendrons !!!             JC d'Oc  03/2013


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