•  

     

     

     

          
     Alors! Raconte! N° 91 

     

                                             Le train jaune de la Cerdagne

     

     

     

            Dans ce pays catalan où se dresse la forteresse Vauban de Mont Louis avec son premier four solaire mais aussi Font Romeu et bien d'autres villages  dont les murs en pierre de schiste et leurs toits de lauzes attestent cette vie rude et attachante des montagnards qui n'avaient pas la vie facile. Pour sortir ces gens de leur enclavement sur ce plateau situé à près de 2000 mètres, il fallait un moyen de communication plus moderne. Les diligences  mettaient au siècle dernier plus de 7 heures pour gravir cette voie ''Romanica'' sans compter les jours de tempêtes de neige lors de la mauvaise saison où la circulation ne pouvait avoir lieu. Pendant quatre mois de l'année, les catalans d'en haut étaient coupés du reste du monde d'en bas. Ils ne pouvaient que contempler les pics enneigés couronnés de blanc du Carlit, du Puigmal, du Madriess, du Coronate et du Cambrodat.

     

           L'arrivée d'un train permettrait de donner un essor économique à cette région. Cela permettrait de transporter le minerais de fer que l'on extrayait de cette montagne pyrénéenne et d'appeler les premiers touristes.

     

           Un homme d'exception Emmanuel Brousse, fils d'un imprimeur de Perpignan s'intéressa  au tourisme de la Cerdagne. Il décrivit la configuration du terrain accidenté allant de Villefranche de Conflent jusqu'à Mont Louis. Devenu député des Pyrénées Orientales, il anima le projet d'un train, s'appuyant sur la nouvelle loi ''Freyssinet'' qui permettait de mailler les territoires isolés de la France de Chemins de fer d''intérêt public  C'est ainsi que la construction de la ligne débuta en août 1903 après 22 ans de combat acharné de Emmanuel Brousse. Les travaux vont être titanesques. Il faudra construire des ponts au dessus de canyons vertigineux.  Près de 1500 ouvriers terrassiers, mineurs, tailleurs de pierre, géomètres venant de partout vont mener à bien cette construction. Sans compter les nombreux espagnols qui viendront de la frontière toute proche. Même des enfants seront occupés comme manœuvres. On travaillait jeune en ces temps là!

     

              De nombreux accidents se produiront notamment celui de 1906 où de nombreux ouvriers furent ensevelis sous des tonnes de rochers et de terre. Au pont Gisclard, un terrassier se tue en faisant une chute de 25m

     

              C'est la Compagnie du Midi qui va s'occuper des travaux et ce n'est qu'en 1937 que cette ligne sera rattachée à la toute nouvelle SNCF.

     

             Cette ligne de 63 km  avec ses 650 ouvrages d'art est toujours la plus haute de France. La construction débuta dans la citadelle de Villefranche de Conflent en 1903 et il faudra attendre 1910 pour que le train arrive à Mont Louis. En 1927, il atteindra Latour de Carol et fera la jonction avec la ligne franco espagnole qui reliait Toulouse à Barcelone. Il faudra percer 19 tunnels, construire 8 gares ( Villefranche de Conflent, Olette, Fontpédrouse, Mont Louis La Cabanasse, Bolquère Eyne, Saillagouse, Bourg Madame et Latour de Carol. La gare de Bolquère située à 1512m d'altitude sera la gare la plus haute de France. Il faudra aussi construire le barrage des Bouillouses mis en service en 1910 pour alimenter en électricité  le 3ème rail du petit train en 850 volts. Ce barrage produit 10 fois plus d'énergie que n'en demande le ''Canari''. 14 viaducs enjamberont des torrents qui alimentent la Têt. Les plus exceptionnels sont le viaduc vouté Séjourné et le Pont suspendu Gisclard.

     

               Mais le 31 octobre 1909, c'est le jour du test du matériel et celui de la ligne. Dans le petit matin, le premier train peint en jaune, lourdement lesté, s'aventure sur la nouvelle ligne. Il se compose de 4 wagons plats remplis de dizaines de tonnes de rails et de 4 automotrices . A la conduite, l'ingénieur en chef Albert Gisclard, le concepteur du projet, fait les tests de roulement en terrain plat. Le convoi s'arrête. Satisfait, il décide de repartir pour assurer les arrêts dans les gares suivantes. Les sabots en bois sur les rails sont retirés et le convoi s'élance dans la première pente à 6%. Le conducteur constate que la pression du compresseur est trop basse. Il active la manette pour faire remonter la pression d'air mais hélas, le convoi roule de plus en plus vite. Il s'approche du viaduc surplombant la Têt. Les boggies crissent dans les virages, l'ingénieur ordonnent aux ouvriers de sauter, mais avec le bruit et le vent, ils n'entendent rien. Rien ne peut arrêter la vitesse du convoi. C'est l'affolement que dis-je la panique! C'est la course de la mort. Les ouvriers, conscients que la catastrophe est inévitable  se mettent à sauter. Les malheureux se fracassent contre les rochers et passent même sous le train.

     

                 Et tout à coup, dans le virage de Rafin, la première automotrice déraille et précipite dans sa chute les autres wagons dans le ravin, 30 mètres plus bas dans un fracas épouvantable. Un silence pesant et interminable  s'installe puis au bout de quelques minutes, on entendit des cris qui s'élevaient du tas de ferraille. Des hommes tentaient de sortir de ce tas de fers tordus, de roues fumantes, de ce piège de fer. On déplora de nombreux blessés et de morts. Les secours vont mettre très longtemps pour arriver dans cette zone accidentée. Les 6 premières victimes extraites devancèrent notre jeune ingénieur Albert Gilclard 20 ans. Plus tard une plaque à son nom commémorera le lieu de l'accident et le pont suspendu portera son nom.

     

                 Les détracteurs contre le projet furent nombreux surtout à la Chambre des Députés. Certains brailleurs mêmes voulaient faire suivre le train d'un corbillard. Cet accident retarda son inauguration officielle à l'année suivante en juillet 1910.

     

                  A toute chose, malheur est bon ! On équipa le train de trois types de freins. Le frein continu voyageurs où tous les essieux sont freinés. Il est équipé de boyaux sous pression d'air ( le frein Westinghouse) qui maintiennent les mâchoires ouvertes. La moindre décompression ou le tirage de la manette d'alarme arrête le convoi. Le deuxième frein est constitué  d'un circuit indépendant de boyaux hydrauliques pour palier à une éventuelle panne du compresseur du Westinghouse. Le troisième frein  est le frein à vis de tête où le mécanicien au moyen d'une roue actionne une vis sans fin qui abaisse sur le rail quatre sabots. Ce dernier est très utile à l'arrêt.

     

                    Les esprits  calmés, le premier train jaune arrive à Mont Louis - La Cabanasse. Toutes les hautes personnalités à col blanc, accompagnées de leurs femmes habillées de leurs superbes robes catalanes et de tous leurs plus beaux atours, ceux qui sont mis pour danser la Sardane assistent à l'inauguration de ce train tout peint en jaune et rouge - couleurs sang et or.

     

                    L'arrivée sous les sifflets de la motrice, les hourras et la Marseillaise  chantée en cœur par les invités furent fêtés dignement par toute la Cerdagne. Dès le premier mois, 30.000 voyageurs empruntèrent le train  jaune. L'année suivante, plus de 100.000 et actuellement 400.000. Le tourisme devient la première manne de la région. Les sports d'hiver se développent. Les touristes profitent des bains chauds dans les sources sulfureuses de Llo, de Dorres , de Saint Thomas. Le train circule tous les jours de l'année. En hiver, grâce à son étrave frontale qui chasse la neige, la SNCF assure les 3 relations quotidiennes. En été les passagers peuvent admirer la vallée et les canyons dans des wagons à ciel ouvert. C'est le contrôleur- chef de train qui perçoit le prix du billet. Dans les haltes - petites gares, ne pas oublier de faire signe au conducteur pour qu'il fasse l'arrêt.

     

               Ce petit train permit à la Région une expansion économique importante grâce au développement du tourisme. Font Romeu construisit ''le vaisseau de granit'' qui n'est autre que le Grand Hôtel qui verra arriver des émirs, des princes et des rois.

     

                Une superbe randonnée appelée ''PR 14 - Randonnée avec le Train Jaune'' descend sur 11 km- 440m de dénivelé de la gare Mont Louis-La Cabanasse jusqu'à Fontpédrouse .On peut y voir des paysages magnifiques et des gorges impressionnantes. On passe sous le pont Gisclard avant de rejoindre les bains chauds de Saint Thomas. Le petit train jaune, toujours serviable vous remontera de Fontpédrouse vers Mont Louis en moins de 20 minutes.

     

                 Ainsi se termine cette odyssée du petit train de notre Région du Languedoc Roussillon où l'air, la lumière du soleil et l'enneigement des hautes montagnes sont exceptionnels.          JC d'Oc O1/2012

     


    votre commentaire
  •  

     

      

     

     

     

    Alors ! Raconte! N° 92                                         

     

     

     

                                          VALLERAS AVANT VALRAS

     

     

     

           Les premiers habitants vivaient sur le tumulus dominant l'Orb devant le cimetière où se situe aujourd'hui la Gendarmerie à l'arrivée à Valras.

     

     

     

           Des fouilles menées sur le plateau prouvent la présence de l'homme préhistorique  là où est situé le domaine de Patau. La hache de Valras (en fait une empreinte) date vers 850 avant JC. On a retrouvé des traces d'habitat à Vendres (Portal Viehl) à Portiragnes (Les Jonquies) à Villeneuve les bz ( Les Mattes), une nécropole à Sauvian ( La Méjané) et le temple de Vénus à Vendres. On pense que l'exploitation du sel marin à l'âge de bronze a pu favoriser le développement humain.

     

     

     

          Sous les Romains les terres étaient moins étendues et plus marécageuses. L'embouchure de l'Orb était différente et sur le plateau étaient établies des ''villae''. Il est probable que la ''villa juxta mare (propriété près de la mer)'' de Valérius - vétéran romain de la 7ème légion - ait donné son nom à Valras. Le premier ''Valras'' ne se situait pas sur le littoral comme aujourd'hui, mais sur le coteau qui domine la plaine littorale, là où se situe  l'actuel cimetière. Les premiers noms repris lors d'actes de la romanité à nos jours de Valras sont : villa que dicitur Valériano en 888 - villa Vabrano  991 - ad Valranum 1068 - ad Valiranum 1170 - de Vartaris 1179 - castro de Valrano 1184 - Valrano justa mare 1323- Martin de Valras 1708 - Valras pres la mar  1740/60- Valleras, Redoute de Valleras, grau de Valleras 1771, c'est sans doute aussi un nom d'emprunt d'une famille ou bien le nom d'une ancien chemin qui devait  passer sur les terres salées. Cela explique en partie le nom actuel de la ville Valras 1771-72 - Puech de Valras.

     

     

     

          Un peu d'histoire.  Valras est un petit village niché autour de son église Saint Martin, observatoire de Dieu d'où sa protection divine pour vivre en sécurité . Lorsque le royaume Wisigothique qui s'étendait tout le long des Pyrénées, en Catalogne et sur le Languedoc disparait et laisse la place au royaume franc que  Charlemagne a essayé de pacifier au début de l'année 900, les évêques catalans et languedociens assurent leur puissance sur la région et c'est sous leur bannière religieuse que de nombreux villages se rallient. Valériano appartient alors à l'évêque de Gérone; Ingelbert. Peu d'intérêt  pour ce religieux, Valeriano est vendu en 878 par une vente à l'amiable pour 180 sols à des religieux vivants à Valériano qui se mettent aussitôt sous la protection de l'évêque Agilbert ou Airbert de la cathédrale de Béziers.

     

     

     

          De  878 à 1068, Valras dépendra de St Nazaire et peu à peu du XIe et XIIe siècles, Valras passe sous l'influence du Prieuré des Grâces de Sérignan dont (en aparté)  l'église de Sérignan déjà construite au bord de l'Orb a été reconstruite vers 990 puis au XIIe siècle, elle remanie sa nef et au XIVe siècle le chœur . Le prieuré devient collégiale administré par un doyen et 5 chanoine. Depuis 1229, de nombreux cathares rependis venaient y faire pèlerinage. En 1266, le prieur de Sérignan et le recteur de Valras signent un accord pour la perception des dîmes et de la Gabelle car un octroi percevait l'impôt du sel et le droit de pêche sur l'Orb. De plus, l'Orb qui s 'écoulait sur deux branches, une vers Valras et l'autre vers la Grande Maïre où les courants côtiers ensablèrent l'embouchure. Il ne restait que celle de Valras qui permit le partage de la commune.

     

     

     

          Au Moyen Age la pêche en mer est inexistante et se pratique essentiellement sur les bords de l'Orb. Le rivage de la Méditerranée sont incertains car nul n'est à l'abri des attaques de pirates qui écument nos côtes. C'est en 1286 que le roi de France Philippe le Hardi qui avait annexé le comté de Toulouse  entreprend une croisade contre le roi d'Aragon pour assurer la solidité de la nouvelle province. Cette année là, les Aragonais attaquèrent les villages côtiers notamment Valras et Sérignan. Au moyen de petites embarcations  à fond plat, l'amiral Roger de Loria pilla et incendia les maisons de Valras, Sérignan , Vias et Agde. Il ne resta que de la terre brûlée. Dès lors, la côte devint pour plus d'un siècle inhospitalière. Les terres où quelques moutons broutaient la maigre pâture sont affectées à Vendres et ce n'est qu'en 1406 que le sénéchal de Béziers autorise les habitants de Sérignan à occuper le terrain libre de cette lande de Valras. La dîme ne rapportant plus rien à l'église Saint Martin celle-ci devint plus pauvre et fut déclassée en chapelle. La révolution de 1789 signa sa destruction , ce qui fait qu'il n'en reste plus aucune trace.

     

     

     

          La peur de la piraterie fait de Valras une zone où personne ne veut s'installer. La razzia de Roger de Loria puis le blocus des Anglais nos amis de toujours en 1809 ne privilégient  pas l'effort de reconstruire le village. La zone ne sert que de poste d'observation pour surveiller les bateaux qui tenteraient de remonter vers Béziers. En 1331, François de Lévis, seigneur de Sérignan fait installer un poste de garde de vingt hommes qui se relaient jour et nuit.

     

     

     

          Ce n'est qu'en 1630 que Sérignan est choisi comme siège d'une des sept amirautés de la côte du Languedoc ( Rue de la Prudhommie). On construit une redoute composée de trois soldats, trois matelots et une barque. Cette tour, située sur les hauteurs permettait de signaler les incursions de pirates au village de Sérignan par des feux allumés avec de la paille, des sarments et même par du goudron. Les menaces viennent des pirates catalans, provençaux, génois et surtout des barbaresques  retranchés sur l'île de Brescou face à Agde. En 1809, après la bataille de Trafalgar, nos amis de toujours les Anglais débarquent en chaloupe sur le rivage le 25 mai 1809 et repartent avec deux bateaux de pêche. Au 19ième siècle  le poste de Valras faisant office de tours à signaux et celui de St Géniès surveillent d'un bon œil les contrebandiers qui écoulent leurs marchandises étrangères échappant aux taxes vers l'arrière pays et surtout le sel de mer taxé qui circule en douce depuis 1806. Une loi de 1946 supprimera cette taxe définitivement.

     

     

     

          Mais Valras et sa plaine sont dans une zone inondable marquée par la salinité. Les tempêtes font évoluer le rivage et surtout l'embouchure de l'Orb. Des parcelles de terre sont emportées en 1835, 1849,1855,1858,1862 et 1874. Ce n'est qu'en 1900 que l'endiguement de la rivière rend  l'Orb plus sûr. Le problème demeure avec les ruisseaux tels le Guitou, la Galine ou le Gourp Salat.

     

     

     

          Mais Valras restera au 19ième siècle une zone répulsive à tout habitants. En 1821, le Conseil municipal de Sérignan reconnaît que vu la pauvreté des terres, les propriétaires préfèrent abandonner leurs terres plutôt que de payer la redevance. Mais tout va changer lorsque la commune vendra plus tard aisément les terres et quand on recherchera les bains de mer. Les propriétaires sont essentiellement des Sérignanais: cultivateurs, artisans, fabricants d'eau-de-vie, tailleurs, employés de banque, pêcheurs, poissonniers et marchands de bateaux. Les noms les plus connus: Crouzat, Castel, Domaison, Fabre, Blanchon, Jean Hérail boucher à Béziers ont de toutes petites parcelles de quelques ares. Seul le berger Abbès possède 3ha de vignes et de terres labourables. Brousse le maire fait figure de gros propriétaire. Les terres proches de la mer comme La Galine vers Vendres ou les Orpellières sur la rive gauche de l'Orb sont vides d'habitations.

     

     

     

          En 1846, le sable et l'eau de la Méditerranée attirent les baigneurs. On se précipite aux bains de mer mis à la mode par l'impératrice Joséphine, la femme de Napoléon. En carriole  tirée par le cheval ou le mulet, on va goûter au repos, respirer l'air du large, apprécier les joies du bain et boire l'absinthe. Le 7 novembre 1846, le Conseil de Sérignan décide de vendre une parcelle du terrain communal à M.Noguier de Béziers pour construire une auberge. C'est le premier hôtel de Valras'' l'Hôtel de France '' avec un restaurant et six chambres. Beaucoup d'autres habitations suivront sur les ''vacants''. L'année 1847, voit s'installer le Poste des Douanes puis s'ouvre le'' Rocher de Cancale'' café-auberge. On peut apporter sa nourriture mais l'hôtelier fournira le linge et le service à table. Un service de voitures-omnibus assurera tous les jours le trajet de Béziers à l' Hôtel de France. Dans la même année, le traiteur Guiraud construit en pierre  l'Hôtel de'' Notre Dame de la Garde'' pouvant abriter 200 personnes avec solarium sur la terrasse d'une surface de nos jours jamais égalée. Ainsi débutent les bains de mer à Valras au milieu du XIXe siècle.

     

     

     

          Mais se baigner en mer n'est pas toujours sans danger. Le 12juillet 1852, deux jeunes baigneurs furent sauvés de la noyade par trois pêcheurs se trouvant sur la plage, Pierre Molinier de Sérignan assisté de Domairou Aphrodise et Mège André. Le commissaire de police leur donna 20F pour les remercier de leur acte de dévouement.

     

     

     

          En 1846, les premières traverses qui supporteront le rail sont posées.

     

     

     

          En 1855, la route de Sérignan à la mer est construite. 51 parcelles sont achetées à divers propriétaires pour faciliter l'arrivée à Valras.

     

     

     

          En 1879, la Société des Tramways du Midi organise des trajets réguliers a bord de voitures tirées par des chevaux. Lors du retour, lorsque le tramway hippomobile était trop chargé, il fallait descendre et pousser pour soulager les chevaux. Prix: 4 sous Valras-Sérignan, 5 sous Valras Sauvian et 21 sous Valras-Béziers. Puis après la pose des rails, ce fut un petit train à vapeur qui assura la liaison. C'est en 1901 que le tramway électrique est devenu ''le train du plaisir''. Que de bons souvenirs demeurent dans le cœur des Biterrois de ce tacot qui disparut du paysage en 1948.

     

     

     

          Les constructions vont bon train (on peut le dire). Dans les années 1850/1860 trois maisons sont élevées. En 1870 cinq à dix maisons constituent peu à peu le village. Bien sûr les moins aisés construisent des maisons en bois sans fondations et nombreux cabanons furent emportés par les grands vents venant du large. Les maisons les plus cossues sont en pierre ou en brique comme cette maison de 1880 située dans ce qui est le boulevard de la République et qui existe encore aujourd'hui.

     

     

     

          Dans les années 1880-1900, Valras devient une cité balnéaire connue de toute la France. Ce sont les chalets, les villas et les belles maisons de vacances construites en front de mer qui donnent belle allure à Valras. Le ''Chalet Laugé'' actuel restaurant Le Chalet, boulevard Jean Moulin, la '' Sablonnière'' aujourd'hui disparue et surtout le ''Chalet Marie Thérèse'' détruit et reconstruit sur un style néo-moderne avec ses tours d'ardoise. Le ''Chalet Bernard'' construit en 1912 est l'actuelle mairie. En ces années là il n'y avait pas l'eau courante et il fallait aller puiser l'eau à l'ancienne boulangerie Charles-Thomas. Paradoxe, comme le seul puits artésien est loin des habitations, il fallait avec des charrettes apporter l'eau de Sérignan. Le style de construction n'est pas trop languedocien mais un peu à l'image des stations balnéaires bretonnes. Par contre pour éviter les inondations et l'ensablement elles sont surélevées. Ces ''villas'' possèdent souvent une véranda en bois , cela permettait de faire la sieste sans subir les ardeurs du soleil.

     

     

     

          En 1846, ce crée la ligne de tramways exploitée par la Compagnie des tramways du Midi. Les wagons sont tractés par une machine à vapeur qui arrive là où aujourd'hui il y a un parking. Dans un grand hangar, on y installe l'habitat du Chef de Gare et l'on y dresse un château d'eau. En 1897, une compagnie lyonnaise, la Compagnie des tramways électriques de Béziers rachète l'ancienne compagnie et modernise la ligne en l'électrifiant profitant de l'électrification de Béziers en 1901. Les Biterrois pouvaient en moins d'une heure mettre les pieds dans l'eau salée. Cela dura jusqu'en 1948.

     

     

     

           Les hôtels se multiplient rapidement (4 en 1880 - 6 en 1900 la belle époque - Hôtel des Biterrois - Hôtel de France - Hôtel du Rocher de Cancale - Hôtel St Roch - Hôtel Fourestié - Hôtel Fabre). Grégoire Perrier crée le premier casino dans un bistrot en 1880 près de la gare d'arrivée des tramways.

     

     

     

           Dans les années 1900, on construit une digue de 500 m de longueur le long de la rive droite de l'Orb. Cette digue protège le quartier des pêcheurs où de nombreuses paillottes en roseau s'étaient construites près de l'embouchure du Gourp Salat. En face du chemin des Querelles, un petit ilot s'est constitué par les alluvions apportées par l'Orb. Cet ilot où ne poussaient que des canotes, n'était pas habité. Un peu plus en aval, le port actuel est construit et a abrité pendant longtemps des barques à rames à fond plat. Peu profond, il ne pouvait recevoir les catalanes à plus fort tirant d'eau qui restaient amarrées sur la rive. Les catalanes aux formes arrondies, embarcations typiques de Valras, ancêtres des chalutiers, permettaient de pêcher en haute mer, tandis que les ''nacelles'' à fond plat, manœuvrées à la rame assuraient la pêche à la traine .

     

     

     

             Au bout de la digue était située une construction en fer, petite Tour Eiffel où le garde-fanal allumait tous les soirs une lampe à pétrole. Le phare permettait aux pêcheurs de localiser la nuit l'entrée sur l'Orb.

     

     

     

              A partir du milieu du XIXème siècle, cette  possession de Sérignan est devenu un village qui vit. Le premier cadastre de 1830 indique la présence d'une douzaine de personnes en majorité des employés des douanes. Les Sérignanais ne faisant que l'aller et le retour dans la journée. En 1846, 46 habitants permanents. En 1866, la population toujours composée en majorité d'agents des douanes passe à 87 . 1881 voit la population de Valras passer à 123 habitants car des hôteliers, des restaurateurs, des cafetiers venus des départements voisins chercher du travail s'installent sur cette terre vierge où les prix des terrains sont relativement bas. Pour construire, une communauté d'italiens donne aux constructions nouvelles une nouvelle physionomie  et de plus, la présence du fabriquant de pâtes alimentaires Canapa incite cette immigration.

     

     

     

     

     

     

    Entracte !!  Suite au prochain épisode  . 

     

     

     


    1 commentaire
  •  

     

      
       Alors ! Raconte ! N° 93                        

     

                                                        

     

                                                                 Valras après 1900

     

     

     

                  Petit à petit, Valras prend les allures d'un vrai village. La population devient stable et les commerces d'alimentation s'installent près des cafés et des restaurants. On trouve en 1900 un boulanger, un pâtissier , un boucher et un épicier. Par contre , c'est un paradoxe, on ne trouve pas de poissonneries car les pêcheurs vendent directement sur la plage lors de la traine ou à l'arrivée à la rivière puis ils viennent à Sérignan vendre le restant à la criée comme elle se pratique actuellement sur divers endroits du village. Par contre ils sont toujours présents lors du marché au centre de Valras. Un nombre d'artisans montent des services de proximité - tailleurs, coiffeurs, cordonniers, bourrelier et maréchaux- ferrants. Les constructions n'ont pas la crise et des maçons et charpentiers italiens font légion à Valras.

     

           En 1897 une école s'ouvre au centre du village sous l'égide de Mme Crouzat institutrice car les enfants devaient auparavant parcourir 4 kilomètres pour aller à l'école de Sérignan.

     

            Le 17 juillet 1913, une église est inaugurée grâce aux fonds donnés par la famille Laugé très pratiquante. L'évêque en profite pour donner quelques coups de goupillon vers la mer du haut du chalet Laugé. Monseigneur l'astre solaire offre un tableau représentant N.D du Perpétuel Secours protectrice du village. . Les anti cléricaux se moqueront ouvertement de l'évêque car il n'y a pas eu de tapis ni d'arc de triomphe pour l'accueillir.

     

             En 1907, le casino change de place . L'ancien casino qui se trouvait près de la gare du tramway dans un café disparait et se reconstruit à l'emplacement actuel qui à l'époque était à l'extérieur du village. Il fallut près de sept ans pour le construire car la guerre arrivait sur l'est de la France. En 1912, une nouvelle avenue allant du casino en construction à la gare des tramways borde le rivage. Les rues sont tracées et le 24 juillet 1912, Valras est éclairé à l'électricité. Cette partie de la commune de Sérignan fut nommée à partir de 1901 ''  VALRAS-LA-PLAGE''.

     

             C'est l'arrivée des touristes  venus passer la journée au bord de l'eau. Ils arrivent de Béziers par le tramway électrique ou en calèche. Les messieurs avec leurs canotiers et les dames dans leurs cotonnades légères, sous leurs ombrelles. Ils s'assoient pour  pique- niquer quoi donc, des sardines et des maquereaux cuits sur un feu de sarments. Un avantage indéniable; la fumée éloigne les moustiques. Après la sieste, c'est le bain pour les plus aventureux. Habillés de simples slips kangourou à bretelles, ils pataugent plus qu'ils ne se baignent. Leurs épouses ne font que tremper leurs orteils de peur de se faire mouiller leurs jupons par les vagues. L'entrepreneur des Bains surveille la baignade et ramène éventuellement les baigneurs trop téméraires. C'est le garde côte qui est toujours prêt à sauver les gens. Il a près de lui dans sa barque une trousse de secours, un brancard et une couverture de laine.

     

          Valras connait maintenant l'hygiène ( il n'y a plus de cagadous derrière la tente), la santé et beaucoup de plaisirs. 1900, c'est la Belle époque. Les pèlerins du tourisme qui venaient aux Bains de mer tous les trois ans viennent tous les ans et petit à petit prennent racine dans la station. Ils demandent cette mise au vert, cette cure indispensable à leur santé. En 1908 Valras est peuplé de 112 électeurs, 130 étrangers (italiens et espagnols) et on dénombre 158 contribuables possédant des maisons. Avec les saisonniers et les touristes, le tramway transporte 126.000 personnes par an. Aussi, ne voulant plus dépendre administrativement de Sérignan, ils demandent d'être classés en commune propre et il faudra attendre vingt-cinq ans pour que leur vœu se réalise.

     

           Après de multiples pétitions adressées au préfet dès 1906 par le Syndicat d'Initiative de Valras la Plage Hérault  fondé en 1903, le projet est contré par les 3350 Sérignanais qui ne veulent pas dépenser leurs impôts pour l'adduction d'eau et l'assainissement de Valras la Plage car le seul canal d'évacuation des eaux usées était le Gourp Salat. De plus ils voient les recettes touristiques, le fruit du développement de la station et leur patrimoine amputés de 234 hectares leur échapper. Mais c'est toujours la Commission départementale d'hygiène qui refuse le statut de station balnéaire car la zone située auprès du Gourp Salat est encore marécageuse, infestée de moustiques, une lande de canotes, de tamaris poussant dans la vase.

     

             De 669 habitants en 1921, Valras la Plage passe à 1161 en 1936 et continue toujours son développement. Le nombre d'élèves s'élevant à 110, l'école déménage de l'autre côté de la rue Française, tout près de la gare des tramways. Cette initiative est au crédit de M et Mme Combescure car en 1925, la galerie sud du premier étage s'est effondrée. Alfred Panis intervient auprès du préfet car de nombreux parents ne veulent plus envoyer leurs enfants dans une école délabrée. La jeune mairie  s'installe dans le même immeuble, crée une cinquième classe et étudie un projet de construction scolaire. En 1925, l'évacuation des eaux n'étant pas conforme car il fallait construire des kilomètres d'égouts  pour conduire les eaux usées à une station d'épuration située à l'ouest de l'Orb et par le manque de financement, le projet de station balnéaire capote à nouveau. Et pourtant Valras la Plage est en pleine extension.  En 1934, la Cie Générale des Eaux et le Syndicat signent  le contrat d'adduction d'eau potable et les travaux débutent en 1937 après une étude approfondie du financement. A nouveau le Conseil départemental d'hygiène émet un avis défavorable tant que les travaux ne seront pas terminés. Le syndicat de M.Panis argumente sans cesse les avantages de la scission mais le Conseil Municipal de Sérignan émet toujours un vote négatif avec une large majorité lorgnant avec intérêts les revenus de Valras - les impôts des propriétés bâties, les patentes versées par les commerçants, les droits de place du Marché, les permis de chasse, les taxes du Casino et les 13000fr que rapportent le Kursaal et le Lido. De plus, les limites du territoire de Valras ne sont pas encore déterminées. Une bande longitudinale le long de la côte pourrait représenter une surface comprise entre 200 et 400 hectares. Le 16 octobre 1929, le préfet de l'Hérault donne un avis favorable avec une délimitation définitive; une partie gauche, le chemin des Pêcheurs à l'ouest aux limites de Vendres et le chemin des Querelles au nord soit 234 hectares. S'ajoutera en 1935 le terrain vendu  par le comte Félix d'Avignon de Sérignan pour y établir le cimetière  sur le plateau non inondable . 

     

    Enfin, le 18 février 1931 est promulguée la loi divisant les deux communes.     Valras Plage est enfin née.

     

    Festoyons cette naissance en attendant le prochain épisode.

     


    votre commentaire
  •  

     

     

     

         
     Alors! Raconte N° 94                                                                                    

     

                                                    Valras Plage.

     

          Le 12 avril 1931, les douze conseillers municipaux  se réunissent dans l'école et, à l'unanimité moins une voix nulle élisent leur premier maire Alfred Panis, instituteur retraité. Jean Dauga, patron pêcheur devient premier adjoint.

     

          Lors de la deuxième réunion de ce jeune Conseil Municipal, est de demander le changement de nom de Valras la Plage en Valras Plage.. La même année un décret ministériel autorise cette inscription au registre des communes de France. Valras passe de 974 habitants en 1931 à 1161 en 1936. Les buts recherchés par les maires successifs sont le développement  de la commune et la défense des intérêts communaux.

     

       - 1931-1935 Alfred Panis radical, instituteur retraité était de la famille de Lucile Panis ,chanteuse.

     

       - 1935-1943 Jean Dauga, républicain socialiste, patron-pêcheur.

     

       - 1943 Jean Rieux désigné par Vichy

     

       - 1944-1945 Jules Faure du Comité de la Libération

     

       - 1945-1947 Jean Rigaud, représentant

     

       - 1947-1953 Emile Sablayrolles, union républicaine,  papetier.

     

       - 1953-1959 Lucien Lignon, radical socialiste, cadre EDF.

     

       - 1959-1983 Emile Turco, communiste, courtier.

     

       - 1983-1989 André Thiroine, Union démocratique, cadre commercial.

     

       - 1989-2008 Claude Villeneuve, descendant de le famille Dauga, DVD, médecin.

     

       - 2008          Guy Combes DVD

     

    La ville de Valras peuplée de 4649 habitants en 2009 a rendu hommage à ces maires en donnant leurs noms à différents endroits de la ville. - Place Emile Turco - Place Alfred Panis - Boulevard Jean Dauga.

     

         L'ancien maire de Sérignan (1931-1941) l'ingénieur Roger Audoux réalisera les plans de l'après guerre en prévoyant une agglomération de 10.000 personnes. Squares, terrains de jeux, jardin public, règlement de voirie, style, toitures et couleurs des façades des maisons et la destruction des dernières paillotes furent décrétés. La seule décision qui capota fut la construction d'un pont qui aurait relié la ville au Domaine des Orpellières inhabité mais il y avait le bac pour traverser l'Orb.

     

         En 1934, la jeune municipalité éclaire toutes les rues et avenues. En 1940, on commence l'agencement du transport du gaz dans les maisons. L'eau est recherchée en grande profondeur. Le forage situé près du casino a une profondeur de 150 mètres. Cette eau potable  alimente le réservoir avenue du casino et le  château d'eau de 19 m de haut qui joue aussi le rôle de distributeur et de réservoir. En 1939, trois cent trente maisons sont desservies par dix kilomètres de canalisations. Les égouts se jetant dans le Gourp Salat furent couverts car ils  dégageaient des odeurs nauséabondes. Il furent déviés plus au nord et munis d'une vanne en cas d'inondation.

     

        Après les constructions des villas ''arts déco'' de 1930, la nouvelle mode est aux villas ''style balnéaire'' telles  les villas Minadou côté Sablonnière et Thalassa côté du Casino. Ces villas avaient vraiment leurs accès directs sur la plage.

     

         Ainsi se construisit petit à petit Valras.

     

         Les tenues de plage évoluent. En 1920, le haut du corps était couvert et les jambes sont libres. Puis, pour faire voir leur torse d'athlète, les hommes porteront des maillots à la ceinture. Les femmes porteront un maillot une pièce puis les décolletés près du corps affineront leurs silhouettes amincies. En 1930, Chanel lance le pyjama de plage qui ressemble beaucoup au pantalon à franges. La tenue de plage est obligatoire sur la plage et gare aux contraventions des gendarmes (de St Tropez ou de Valras). Des cabines en bois servant au déshabillage et au rhabillage, abondent sur le front de mer. Elles disparaitront  vers 1935. La plage est très animée par les Biterrois et les Sérignanais venus par le ''tram''. En juillet et août 1926, trente allers-retours sont prévus le dimanche, pour le prix de 5 francs. Pour se faire de l'argent en 1933, la municipalité voulut établir une taxe sur les tentes et les parasols plantées sur le sable. Cela lui fut refusé car la plage est du domaine public. Par contre, une plage ''presque privée'' fut payée à l'Etat 13.000 francs par le Lido et le Kursaal. De plus la taxe de 10% sur les jeux et les spectacles du Casino rapportent bien à la commune. Mais l'année 1939 ne présage pas un avenir radieux. Les canons grondent et les travaux ralentissent.

     

    Entracte ! Au prochain épisode.

     


    votre commentaire
  •  

     

      
     Alors ! Raconte! N° 95

     

      
              

     

     

     

     

     

                                                                                                                                                                   Valras pendant la guerre 1939- 1945

     

     

     

          Dès le mois de septembre 1939, Valras voit arriver de nombreux réfugiés, des belges, des luxembourgeois, des gens du Nord mais surtout des alsaciens. La municipalité fit le nécessaire pour les loger et les nourrir. La générosité fut importante et les calabrais de Cetraro déjà bien implantés dans le village participèrent activement à cette action humanitaire.

     

           Sous le  régime de Vichy, le délégué spécial - Jean Rieux-fut désigné pour assurer la gestion de la commune car le maire en place était suspendu. Il fait changer le nom des Allées qui s'appelleront Allées Maréchal Pétain. Les étés 1941-1942 sont très calmes. Peu de vacanciers. La plage est déserte.

     

            Fin 1942, lorsque la France fut occupée, les allemands craignant un débarquement des alliés réquisitionnent beaucoup de villas, Ils installent une mitrailleuse sur un promontoire de surveillance, détruisent le Kursaal et minent la plage et le territoire avec environ 80.000 mines . Ils ferment les rues et la place avec des fils de fer barbelés . La plage était interdite. Le couvre feu est de rigueur. Des soldats- boulangers font du pain chez Mme Corbière. Toutes les villas situées en première ligne, du phare au casino sont réquisitionnées par les Allemands, armées derrière les sacs de sable . La vie changea radicalement, les allemands prennent le poisson et font régner une discipline stricte. Pas d'éclairage la nuit, pas de radio Londres. Ils prennent des otages pour construire des casemates en béton au bord de l'Orb qu'ils arment avec des canons de campagne, des canons antichars et même une DCA. Les italiens de Mussolini occupaient la plage de la Maïre avec de grosses pièces d'artillerie. Ils traversaient l'Orb par un pont de bateaux composé de barques catalanes sur   lesquelles ils avaient jetés des planches.

     

             Le 1er mars 1944, les Allemands firent évacuer le village pour éviter les bombardements. Seules les personnes indispensables restèrent. Le 12 août 1944, les alliés, Anglais  et Américains  bombardent Valras, trois jours avant le débarquement du général DELATTRE de TASSIGNY en Provence. Le front de mer et la digue ont beaucoup soufferts comme les moyens de défense allemands dont les six blockhaus situés sur la plage. Des maisons sont éventrées, la plage couverte de chevaux de frise est bouleversée par les obus. Les destructions sont très importantes. Il n'y a plus de boulangerie car la voute du four s'est effondrée. On cuit le pain dans même la rue. Le château d'eau est endommagé. Valras est classé en zone sinistrée. Le nouveau plan d'urbanisme mis à l'oubli depuis 1931 va servir de bases à une nouvelle reconstruction.

     

           Les ouvrages et les fortifications allemandes peuvent être détruites en exécution du décret du 15 mai 1945 pris par le Comité de Défense nationale. Les Valrassiens,  partis en exode dans différentes localités de l'Hérault et du Tarn reviennent au village. La pêche reprend ainsi que le travail de déblaiement et de remise en état du village et de la mer car les allemands en partant ont laissé de nombreux engins sous l'eau, véritables mines aquatiques.

     

           Un nouveau Valras va renaître.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique