• mammouth de Durfort

     

     

       
                                                                                                                                                     

     

    Alors ! Raconte ! N° 85                                                                                                                                                                                Le mammouth de Durfort.

     

     

     

                  Près de ST Hyppolite du Fort, sur la route de Nîmes à Alès, c’est l’endroit où l’on a découvert le squelette du plus gros mammouth du monde. C’est toujours de manière fortuite, à la faveur du hasard, dans des endroits peu fréquentés, au détour d’un chemin ou Paul Cazalis de Fondouce un jour de décembre 1869, en allant explorer une caverne appelée ‘’la grotte des Morts’’, située près du village de Durfort fit cette découverte.

     

                  Balloté sur le siège  inconfortable de son tilbury son regard fut attiré vers un tas de pierres où il vit émerger deux genres de pierres en forme de molaires. A première vue il crut voir des objets étranges blancs et desséchés sortant de terre, mais en géologue réputé sur le plan national dont la passion est la recherche, sa seule raison de vivre, il en fut intrigué. Dans cette région diverses découvertes de premiers plans avaient eu lieu auparavant et notre géologue s’empressa de questionner les gens. C’est ainsi que le cantonnier du village lui apprit que ce tas de cailloux provenait de travaux faits lors de la rectification de la route pour faciliter le passage de la diligence et il lui montra l’endroit de la découverte. Malheur ! Le cantonnier en dégageant les débris avait cassé les deux défenses du mammouth en les prenant pour de vulgaires tuyaux. Un ami de Paul Cazalis, riche propriétaire à Villeveyrac, ayant à son actif plusieurs découvertes très intéressantes, M. Ollier de Marichard, archéologue et inspecteur des Monuments Historiques de Montpellier, venant prospecter fut appelé par Paul Cazalis. Et c’est ainsi que nos deux archéologues découvrirent en contrebas de la route les ossements provenant du squelette d’un gigantesque mammouth. Petit à petit, comme un trésor que l’on découvre nos deux archéologues avec l’aide de quelques ouvriers  mettent à jour de ce tas de cailloux des morceaux de mâchoires, de nombreuses dents, des bouts de crâne à la taille démesurée mais malheureusement les défenses avaient été cassées pendant les travaux. En quelques semaines le squelette fut sorti de terre et à la vue de la tête, l’animal devait être énorme et peser plusieurs tonnes. La tête fut envoyée au Muséum d’Histoire Naturelle de Montpellier pour expertise.

     

        Les fouilles continuèrent sur un terrain  voisin. Les restes d’un nouveau pachyderme avec notamment de belles défenses en excellent état sortirent de terre.  Le propriétaire du lieu qui voulait tirer du bénéfice car il pensait posséder un trésor en interdit l’entrée. Des négociations s’engagèrent et les recherches s’arrêtèrent car les canons grondant aux frontières, les évènements de la guerre de 1870 se précisant, les hommes furent mobilisés. Les fouilles cessèrent aussitôt et l’exhumation pouvait attendre des jours plus calmes.

     

          A force de persuasion,  M. Cazalis finit par convaincre le personnage obstiné  et stupide de cesser personnellement les fouilles. Un compromis fut signé en octobre 1872. Le propriétaire touchera la somme de trois mille francs somme énorme pour l’époque. Le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris pouvait faire des fouilles pendant trois ans. Dès les premiers jours d’exploration, les archéologues mettent à jour les os d’un mammouth d’une taille phénoménale. Rapidement le squelette du mammouth de près de cents millions d’années en excellent état fut reconstitué. Des humérus et des cubitus de plus d’un mètre, un fémur d’un mètre cinquante, un bassin de deux mètres de largeur, des défenses recourbées de près de quatre mètres mais il ne fut présenté au public qu’en 1885.

     

            Ce splendide spécimen qui vivait dans notre région a été reconnu comme étant une espèce vivante  ‘’ l’ibisa régionalisa’’. Il s’agissait du plus grand et du plus ancien mammouth vivant en Europe. Il se nourrissait du feuillage des grands arbres tels les séquoias  qui poussaient dans la région  car le climat était chaud et humide à cette époque là. Il avait du s’embourber dans une zone marécageuse. Le malheureux animal pesant près de dix tonnes, essayant de sortir de cet endroit de limon mouvant est mort englouti, debout, les  pattes de devant dressées, signes qu’il essayait bien de s’extraire de cette fange visqueuse.

     

            A l’endroit même qui était une cuvette à l’ère primaire, les archéologues  en fouillant ont découvert les ossements de quatre hippopotames, de deux rhinocéros, de cinq bisons, d' un loup, d'un autre mammouth d’un garrot haut de sept mètres,  cinq éléphants ainsi que quatre cervidés de très grandes tailles, tous essayant de s'extraire de la boue du marais.

     

             Le 21 juin 1893, tous les ossements après traitement pour leur conservation sont mis dans une caisse et acheminés au Musée d’Histoire Naturelle de Paris qui se situe dans le Jardin des Plantes près de la Gare d’Austerlitz.

     

            Le mammouth de Durfort a la place d’honneur dans la galerie de paléontologie du Musée.

     

            Rendons hommage à M. Cazalis, au village de Durfort, aux supermarchés Mammouth qui écrasent les prix tandis que Mamy écrase les pr…. Mais aussi à notre ancien ministre M. Claude Alègre qui voulait dégraisser le Mammouth avant d’être viré.

     

    JC d’Oc. 11/2011

     


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