• Premier homme – évolution de l’homme – pont canal

     

     

        
     Alors ! Raconte ! N° 42 –Béziers 1

     

    Premier homme – évolution de l’homme – pont canal                                                                         

     

                                             Protohistoire de la région.

     

     

     

                A quelle époque les hommes ont-ils vécu sur les hauteurs de Béziers ? Trouve-t-on des traces de ces hommes dans notre campagne ? Des questions difficiles à résoudre, mais quelques certitudes.

     

               Maintenant, prenons plaisir de cheminer dans les temps révolus. Devenons de vieux touristes de l’intérieur.

     

               La butte de 70m qui s’élève au dessus de l’Orb a vu, selon les traces qu’on a pu y retrouver passer des hommes il y a environ près d’un demi million d’années. Pas de preuves réelles car il est très difficile de retrouver sous plusieurs mètres de détritus, de ruines et de remblais accumulés le long des siècles par les générations des restes de  mortels. La ville étant un lieu où l’on n’a cessé de bâtir.  Poser un pied sur des ossements est presque devenu impossible si ce n’est qu’en fouillant le sol des milieux jadis non peuplés, donc hors des villes actuelles.

     

                Le premier Biterrois dont on a trouvé les ossements fossilisés vivait aux environs de 4500 ans avant JC, au temps de la pierre polie. Lors de la construction du pont-canal (1858) au dessus de l’Orb au lieu dit ‘’Chambre verte’’, il a été mis à jour les restes d’un homme couché sur le dos. Un collier de dents de sanglier ornait son cou et il tenait dans chaque main une hache de pierre polie.

     

                 Dans la campagne, passons sur les longues périodes de glaciations et de réchauffements où l’homme a survécu à quatre reprises à l’ère quaternaire. A cette époque, l’Orb et le Lirou coulaient trente mètres plus hauts que le niveau actuel et la mer venait battre de ses vagues la colline même de Béziers. On a retrouvé des traces de campements de chasseurs à l’Ardide, à Campariès et à la Jague. Ces humanoïdes pouvaient résister à toutes les conditions extrêmes de températures. A Capestang et à Lieuran, on retrouve de l’outillage à base de galets.

     

                Moins 80.000 ans  de notre ère, lors de la dernière glaciation de Würm, des animaux tels des ours, des panthères, des hyènes, des rennes, des chevaux, des bœufs et bien sûr des hommes courraient dans la campagne biterroise. Les  hommes vivaient de cueillette et de chasse. Ce n’était pas encore la planète des singes, mais peu s’en faut.

     

                Moins 6OOO av JC, les hommes préhistoriques domestiquent des bêtes, cultivent des plantes, font de la poterie et filent la laine. Ils vivent en groupes. Ainsi, on a retrouvé à Boujan  360 cabanons en forme de fer à cheval avec en leur centre un foyer.

     

                Il y a -4500  avant JC sur le territoire de Béziers, à Bayssan, à St Géniès, existaient des cabanes en bois construites sur des bases en pierres sèches. C’était l’âge de la pierre polie et notre homme au collier de dents de sanglier était-il un chasseur ou un guerrier ? Les dents de sanglier étant un signe de puissance et de force. A Causses et Veyran, on a retrouvé l’emplacement d’un village fortifié. Dans les champs retournés, des centaines de flèches, burins et meules ont été mises à jour.

     

                Puis vient l’âge du bronze vers -1800. Le métal sert à faire des bijoux, des parures, (coquetterie féminine déjà !) des armes mais la pierre continue à être utilisée pour la fabrication des outils agricoles, des meules pour les grains et les olives.

     

               Vers -750 le fer remplace le bronze. Les paysans s’installent dans des cabanes sur des buttes qu’on appellera ‘’oppidum’’. Véritables villages en hauteur fortifiés par des murs. Béziers, Magalas,  Aumes, Pézenas et Ensérune seront les oppida les plus importants de notre région. De cette époque, on a retrouvé quelques vestiges. Notamment lors du creusement du parking souterrain de la Madeleine ont été mis à jour des fours qui devaient servir à faire cuire la nourriture à plusieurs familles. Lors de fouilles sous le cloître de St Nazaire, on a retrouvé des fragments de poterie et de vaisselle.

     

                 Le temps passe et 500 ans av JC, Béziers s’appellera Besara. Ce nom sera maintes fois modifié en Baitera, Boeterra, Boetira, Bliterra ou Biteris pendant l’Antiquité, puis aboutira à Besiers en occitan et Béziers aujourd’hui.

     

                 Avant les conquêtes volques puis romaines, les ancêtres avaient subi la venue en terre biterroise des Grecs(les helléniques). Ces commerçants grecs venus par Marseille et Vendres ont apporté richesse et charme dans notre cité. Ils ont laissé peu de monuments. Surement qu’il doit en exister sous nos maisons. Le seul que l’on peut voir actuellement est situé aux bords de l’étang de Vendres. C’est un temple dédié à Vénus de Pyrène, de là l’origine du nom de Vendres.

     

                 En -280, les Volques, peuple celte, sont localisés dans la province La Narbonnaise. En -218, Hannibal et ses éléphants font route vers l’Italie pour combattre les Romains. Ils empruntent le Chemin d’Héraclès qui borde les murs de la petite colline biterroise. Pour passer l’Orb, un gué existe à quelques mètres en amont du pont vieux. Béziers était peuplé d’Ibères mais aussi de peuplades volques. C’est avec le chef volque qu’Hannibal a du traiter le péage mais ce gué a été contourné par les chars d’assaut éléphantesques. Béziers ne faisait pas le poids devant une telle armée de 15.000 soldats et ses 37 éléphants.

     

                   Les Volques, qu’ils soient Tectosages ou Arécomiques, issus de la même ethnie que celle des Gaulois vont dominer  jusqu’ à l’arrivée des Romains. Les Volques Tectosages (ce peuple qui cherche un toit), originaires de Bohême ont participé au sac de Delphes(Grèce) ont conquis la région allant de Toulouse à la Méditerranée. Ils craignaient les dieux et pour se protéger, ils accumulaient de grandes quantités d’or. Ils s’habillaient d’un simple linge blanc qui cachait leur forte musculature. Ils cultivaient des céréales, élevaient des chèvres, des moutons et des porcs. Ils chassaient les cerfs, le sanglier et le petit gibier. Ils ont participé à la fondation de Béziers en -630 de l’an de Rome.

     

                   C’est l’époque où, au milieu des plaines et des étangs, apparaît l’oppidum d’Ensérune (-650 à +230). Sa position stratégique lui permet de servir de refuge sur la hauteur. Grace aux fleuves côtiers qui coupent sa façade avec la mer par des graus, le commerce avec la Méditerranée (vins, olives et blés) est florissant. Le premier village (il y en a eu 3 – détruits, reconstruits etc..)  possède des maisons enfin des cabanes qui abritaient des ‘’dolia’’, grandes jarres de terre cuite plantées dans le sol. C’était leur garde-manger. Seul inconvénient, c’est le manque d’eau malgré les citernes qui occasionnera son premier déclin puis sa perte dans la moitié du 1er siècle après JC. On a retrouvé les traces d’une nécropole de 300 urnes funéraires car en ce temps là, on brûlait les morts et l’on déposait les cendres dans des vases-ossuaires. Ces urnes étaient déposées dans un trou et une stèle marquait le lieu de sépulture. La richesse de la stèle variait en fonction de l’âge et du rang social du défunt.

     

                     -118 av JC, la plus ancienne voie en Gaule traverse notre Région. La Voie Domitienne, située à l’emplacement de la Voie d’Héraclès est construite en Septimanie. Longue de plus de 500 km, en ligne droite, elle est jalonnée de relais d’étapes et de bornes milliaires qui indiquent la distance et le nom de l’empereur romain de l’époque. On dénombre près de 90 de ces panneaux indicateurs sur son trajet. A Colombiers on a pu observer un chemin creux d’une largeur de 2m50 (soit 8 pieds romains). Pas de bande de roulement, mais quelques ornières ont été repérées ainsi qu’un beau pavage que Narbonne conserve devant sa mairie.

     

                   Et, maintenant, ce chemin nous ouvre les  portes de la romanité.

     

    JC d'Oc.

     


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