• Villemagne l’Argentière

     

     

    Alors !  Raconte !  N° 17

     

     

     

                                               Villemagne l’Argentière.

     

     

     

     

     

            Ce village à connotation de noms  multiples comme Avènes les Bains – Nissan les Ensérunes – Pesmes les vignes, Arques les Gray, à 23 km d’Hérepian est traversé par la rivière La Mare. Ce cours d’eau apportera richesse et prospérité aux villemagnois.

     

           

     

            C’est vers la fin du 7ème siècle que Clarinus Jubila  fit construire l’abbaye bénédictine.  Cette abbaye fut détruite par les Sarrazins puis reconstruite par Charlemagne. De nombreux pèlerins vinrent voir les reliques et  leur nombre  apporta une renommée importante à cette  abbaye. C’est un des monastères parmi les 19 que comptait la Septimanie.  Elle changea de nom de Cogne ou Cotmag en Villa Magna. Cette abbaye est située sur le chemin de Compostelle qui  se dirige vers St Pons puis Castres.

     

            C’est en 818 que le nom de Villemagne apparaît sous Charlemagne.

     

     

     

            Au Moyen Age, les moines qui étaient très érudits,  creusent des puits et découvrent  un minerai riche en plomb argentifère près  de la rivière La Mare, au lieu dit ‘’le Pradal’’. En continuant leurs recherches, ils trouvent des pépites d’or, du plomb  dans et sous la rivière. Des veines prodigieuses étaient même visibles à la surface du sol. A quelques kilomètres de là, on extrayait déjà du plomb à Ceilhès et Roconzels. Les crues de l’Orb entraînaient des pépites jusqu’à Colombières sur Orb.

     

              L’extraction  du minerai commence dans des galeries horizontales sous la rivière La Mare. Les galeries sont ventilées par des aérations  verticales en tuiles au 10ème siècle. Le minerai extrait est lavé, chauffé dans un four. Le plomb, à une température de 327° apparaît, puis par coupellation (mot savant qui par le moyen d’une coupelle chauffée permet la séparation des métaux par différence de densité et de température).  Les  lingots d’argent amènent la richesse vers l’an 1000.  Pendant 60 ans, les mines argentifères  seront la propriété des moines de l’abbaye,  du Vicomte  de Nîmes, Béziers et Carcassonne, Raimond de Trencavel et de la vicomtesse de Narbonne Ermengarde : Proportion : ½ pour les moines, 1/4 pour Trencavel et l’autre quart pour Ermengarde. Ils frappent leur monnaie.

     

              Ermengarde était une très belle femme. Son tuteur était le puissant comte de Toulouse. C’était la fille de Pierre Raymond comte de Carcassonne et de Rasiz vicomtesse  de Béziers. Elle devient vicomtesse de Narbonne à l’âge de 15 ans. Le comte de Toulouse l’épouse en 1148. A 25 ans, elle devient veuve et l’  égérie des troubadours (généreuse, libertine – elle présidait des cours d’amour – Très riche – très  sportive – elle se battait en duel – politicienne – stratégique – un soir, elle offre à un jongleur un cheval avec blason et pavois.  Elle apporte un soutien efficace dans la lutte contre les Cathares. Elle est la protectrice des poètes et des musiciens selon les écrits des troubadours.

     

               Raimond de Trencavel  épousa en 1154 Ermengarde.

     

               Celui-ci a été assassiné en l’église de la Madeleine à Béziers le 15 octobre 1167, lorsqu’il venait rendre la justice à un quelconque plaignant. En représailles, la ville sera excommuniée par le pape.

     

                Le neveu d’Ermengarde la poussa à abdiquer. Elle finit ses jours dans un monastère où elle mourut à l’âge de  68 ans.

     

     

     

                La mairie de Béziers expose un tableau ‘’ La mort de Trencavel’’ fait en 1882 par Noel Sylvestre.

     

     

     

                Un peu d’histoire le long des berges de l’Orb dont Sérignan en fut victime.

     

     

     

                Les périodes qui suivirent furent très agitées. Les invasions étaient nombreuses  dans la région.  En février 1286, l’amiral aragonais Roger de Loria tente une incursion sur le littoral languedocien. Ruine et mort attendent la population.

     

                 Avec sa flotte, Roger de Loria s’approche de nuit de la plage du grau de Sérignan. Il débarque son monde à l’aube et, à la tête de 300 cavaliers et de 2000 fantassins il s’avance sur Sérignan endormie. Le réveil fut terrible. Incapable de se défendre, le village eut toutes les maisons saccagées par les aragonais. Alarmées, les troupes de Béziers avec quelques centaines de cavaliers s’avancèrent vers Sérignan. Roger de Loria fondit sur la cavalerie française. Les arbalétriers touchèrent leurs cibles et tuèrent de nombreux soldats. Roger de Loria, aux cris de ‘’Aragon ! Aragon’’ fondit sur les français. Surpris par pareille attaque, les soldats français, en débandade reculèrent jusqu’à quelques centaines de mètres du faubourg de Béziers. La tombée de la nuit les sauva. Les aragonais rejoignirent leurs vaisseaux sur la plage, mais en repassant à Sérignan, ils terminèrent ce qu’ils avaient commencé. Ils mirent à sac le village qu’ils incendièrent à l’exception de l’église Madame Sainte Marie (sûrement la Collégiale).

     

                   Roger de Loria mit les voiles sur le grau d’Agde. Il remonta le chenal de Vias qui fut pillé. Puis, Agde subit les attaques. Les femmes et les enfants furent épargnés. Seuls les mâles de plus de 15 ans furent massacrés. Toute la ville brûla sauf l’évêché. 

     

                                                                                                                

     

                   La vie sur l’Orb ne fut pas un long fleuve tranquille pourtant ses eaux apportèrent la vie. Ceux qui s’intéressent à la recherche de l’or, une association d’orpailleurs existe à Nîmes.

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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