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      Mourèze - son cirque dolomitique.

     

      Mourèze - son cirque dolomitique.

     

      Mourèze - son cirque dolomitique.

     
     


                arc                                village                       le sphinx

      Mourèze - son cirque dolomitique.

        Mourèze - son cirque dolomitique.

      Mourèze - son cirque dolomitique.

     phallus                      pour rire un peu                       tête de mort

                                               

      Mourèze - son cirque dolomitique.

                                         Vue du belvédère                              

     

     

     Alors! Raconte! N° 180

                                         Mourèze - son cirque dolomitique.

           Il est dans le Nord de l'Hérault , dans le Clermontais, un lieu très intime où les randonneurs que nous sommes depuis fort longtemps apprécient particulièrement.  Englouti dans un chaos de roches calcaires, le petit village de Mourèze, abrité des vents froids qui flirtent des sommets du Clermontais est dominé par son château et son église  couverte de tuiles rosies par le soleil. Le cirque de Mourèze nous dépayse au point de se croire dans un univers magique, voire extraterrestre,  sur la Lune. Ce cirque dolomitique, ce gros gâteau est apparu lorsque une mer chaude( la Thétys) ancêtre de la Méditerranée s'est retirée il y a  160 millions d'années. Puis les différentes périodes chaudes et froides se succédant , le vent, l'eau, le gel ont transformé les roches sédimentaires . Aristote disait" L'Univers est éternel, les mondes naissent et meurent, la Mer avance et recule, ce qui est Terre peut devenir Mer, tout change tout le temps". C'est ainsi que de nos jours, la Tramontane que l'on appelle aussi le Vent d'Autan et les pluies continuent à ciseler et à façonner ce blanc décor de roches ruiniformes formant des sculptures, images de champignons, de têtes et de formes bizarres que l'on interprètent selon son imagination . Ici un phallus gigantesque, un choux fleur, plus loin un arc-boutant, la tête de mort de plus de 7 mètres, les Fées, le Cèpe, la tortue toutes ces pierres difformes, étranges sont dressées vers le ciel et servent de balises sur un petit chemin rocailleux qui nous conduit sur le Mont Liausson. C'est notre petit Bryce Canyon héraultais.

     

           Quand on voit le temps qu'il a fallu pour que cela se forme, nous ne pouvons que rester admiratifs devant Dame nature.

     

           Et dire que nous marchons sur les traces d'hommes préhistoriques. Nos ancêtres ont vécu ici occupant des cavernes, laissant des silex taillés que nos bergers pendaient à leur cou, ultimes coquetteries. Puis, l'homme s'est servi de ce site dolomitique pour créer une petite agglomération en pierre sèche près d'un impressionnant rocher, le Roc Castel à l'âge des métaux. Il y trouva de quoi s'abriter et de quoi se nourrir.

     

           Sur le Roc Castel fut construit le château féodal au VIIIème siècle. Il représente par son importance et sa position l'une des premières forteresses du Clermontais. Il surveillait les alentours et faisait poste frontière entre les territoires de Lodève, de Béziers et de Clermont. Son nom d'origine était " Castro Morecino". Les vicomtes de Béziers occupèrent ce castrum jusqu'à la fin du XIème siècle, puis ce fut le tour des vicomtes de Clermont et des évêques de Lodève. Passé sous le pouvoir royal, il fut fortifié par de hauts remparts. Ce château avait la réputation d'être imprenable. Après les guerres de religion, il fut abandonné par les seigneurs qui préféraient le faste de la Cour du Roi au logis insalubre du château. Il ne reste plus rien de visible de cette place forte que quelques murailles délabrées. La Révolution lui fut fatale tous les biens de la seigneurie de Mourèze furent vendus.

     

            La terre de Mourèze n'étant pas très bonne, au XIXème siècle, l'élevage des moutons, brebis et chèvres était la principale économie du village. Ce qui apporta la suffisance en viandes et fromages à la population. Au début du XXème siècle, des bûcherons italiens commencèrent à exploiter les bois en faisant des charbonnières en haut du cirque .Puis vint une industrie drapière qui, par le manque d'eau périclita rapidement du fait qu'aucun cours d'eau ne coule à Mourèze.

     

           Le nom de Mourèze serait d' origine pré-indo-européen " mûrr" signifiant museau. Signalons que "mourre' en occitan veut aussi dire " museau". Dans le cas de Mourèze, cela signifie promontoire plus gentiment.

     

           La région de Mourèze était réputée pour être très giboyeuse. Les lapins et leurs compagnes jouaient à cache-cache autour des rochers. De là, une anecdote touristique et gastronomique vit le jour. Vers 1920, sur l'angle d'un mur était inscrit : " hôtel, suivez le fil" - un fil de fer menait tout droit dans le cœur du village dans une petite auberge où l'on trouvait table garnie de lapins en gibelotte, de tourdres sur canapé, de bécasses flambées et de perdreaux à la cocotte.

     

           Du haut du belvédère sur le Mont Liausson, nous nous sommes contentés d' une boîte de salade au thon Saupiquet et d' une pomme.

     

               Nous sommes redescendus par un sentier un peu raide vers cette rue du village de Mourèze au nom évocateur de "Rue Coupe Jambes", mais belle randonnée sportive.

    JCdoc 12/2016.


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     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers

     

     En haut G : train venant de St Chinian entrant en gare de Maraussan

                      D : négociant Camille Serres à Maureilhan- entonnage du vin

         En bas :      Wagons- foudres devant coopérative de Maraussan

     

                                 Alors! Raconte! N° 179                  

                     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers.

         A ceux qui aiment ouvrir une bonne bouteille de vin pur étiqueté Saint Chinian.

         

                  Quel rôle le rail a-t-il joué dans le commerce du vin en L.R ?

           Le trafic des vins entre Saint Chinian et Béziers Gare du Nord fut très important dans nos cantons avec l'âge d'or de la viticulture à la fin du XIXème siècle. C'est vers les années 1850 qu'une métamorphose s'opéra, car le département de l'Hérault qui était un département à vocation céréalière,  des champs de blé, d'avoine, de luzerne et d'orge couvraient la plaine et donnaient l'autosuffisance aux éleveurs de moutons, de brebis, de chèvres et de chevaux .

         

              La superficie du  vignoble est passée de 96000ha en 1828 à 174000ha en 1850, doublant en 20 ans. Petit à petit la vigne est descendue des coteaux où elle s'était longtemps cantonnée et a envahi la plaine. Les petits murets sont là pour en témoigner. Les raisons essentielles sont l'urbanisation, la croissance économique qui provoqua l'augmentation des revenus et surtout l'arrivée du canal du Midi en 1681 et l'extension du réseau ferré qui rendait les transports plus rapides, bien plus fiables et moins chers que par les routes. On pouvait diffuser nos vins vers Paris, le Nord, l'Est et le Centre. La vigne devint alors une monoculture. Le réseau ferré de France dans l' Hérault était partagé par le PLM (Paris-Lyon-Marseille) et la Compagnie du MIDI qui débutait à Tarascon pour se diriger vers Bordeaux; ligne passant à Béziers, Narbonne branche  vers Toulouse Bordeaux et vers Perpignan. Les trains ramassaient les vins du Gard et le l'Hérault.

         

          A tout cela, les lignes dites secondaires sillonnaient notre département et alimentaient les gares de la Cie du MIDI. Notre fil d' Ariane sera la ligne de l'intérêt local Béziers - St Chinian d'une longueur de 33Km qui desservira Lignan, Maraussan, Maureilhan, Cazouls, Réals, Cessenon, Comméras, Pierrerue et Saint Chinian. C'est entre 1876 et 1887 que la Compagnie des Chemins de Fer d'intérêt local sera reliée par une antenne au MIDI à Colombiers. Elle desservira la région située au N-E de Béziers jusqu'à son terminus Saint Chinian. Cette  région Béziers-St Pons en 1930 représentait 60% du vignoble héraultais et 10% du vignoble français. Elle produisait environ 7 millions d'hl soit 65%  du département et 12% de la production française.

     

            Le choix de l'écartement normal entre les rails à 1435mm (héritage des Britichs) permit d'éviter les changements d'essieux et favorisa les embranchements particuliers afin de fidéliser les clients. La ligne Béziers- Saint Chinian comptait 10 EP (embranchements particuliers) dont seront branchés trois négociants en vins, deux caves coopératives, deux gros propriétaires, deux garages de wagons-réservoirs et un atelier de réparation.

     

            Le handicap majeur de cette ligne au début de son exploitation était la charge par essieu à 11T. Ce n'est qu'en 1934 que les essieux purent porter 16T  puis  20T en 1963, ce qui permit de faire rouler des wagons-réservoirs de 40T . Le second handicap fut de l'ordre tarifaire et concurrentiel des lignes secondaires. Exemple : Une tonne de vins en fûts au départ de St Chinian coûtait 195,78fr en 1934 alors que de Puisserguier, expédiée de Quarante-Cruzy (une autre ligne audoise)vers la ligne du MIDI à Colombiers coûtait 186,90fr d'où la concurrence entre gares. Il fallait un tarif commun et en 1897, le Ministre des Transports Public TURREL fixa le prix de la tonne à 174,10fr vers Charenton d'où l'intérêt d'avoir un Ministre propriétaire d'un grand domaine viticole dans l' Aude.

     

           A partir de 1900, le transport par Wagons-bi foudres prit un essor remarquable avec l'arrivée des négociants, des commissionnaires et des courtiers en vin. Le négociant  achetait en gros pour son compte le vin au producteur,  traitait le commerce dont le transport et le revendait à ses clients parisiens. Le commissionnaire achetait aux particuliers leur vin pour le revendre au négociant. Le courtier mettait en rapport un négociant qui payait rubis sur l'ongle ou un commissionnaire .

     

            1904, les premières coopératives de vinification apparaissent telles  " L'Egalitaire " de Cébazan. Les " barricailleurs" sont les VRP de la profession. Sur le quai de la gare de St Chinian se crée un Bureau de Ville où se négocie la vente des vins futaillés arrivés par charrettes. Une activité de ruche règne sur le quai, au milieu des futailles. On "taste "le vin dans un tastevin . On conclue la vente par un "tape la". Voici les premiers négociants que quelques anciens ont connu : Sahuc et Tindel à Maraussan - Barbezac à Maureilhan - Andrieu, Borrel et Robert à Cazouls.

     

            Les coopératives avec leurs grandes cuveries pratiquent une politique commerciale en visitant les courtiers. Les gros propriétaires construisent de grandes caves notamment à Cessenon celle du domaine de Viranel( 1881) et celle du Mas Sarasi plus contemporaine. A la tête des chargeurs de la région, Auguste Cazanove qui possédait deux magasins de vins, une tonnellerie et une distillerie. Par contre le village perd ses distilleries (vers 1880) du fait que le vin exporté échappe à la distillation mais aussi par la baisse de la production due au phylloxéra (1879 - 1881). Les communes situées entre Béziers et Cessenon , encore épargnées de cette maladie fournirent l'essentiel du trafic sur la ligne. Les producteurs furent moins touchés vue l'abondance de vin et la concurrence du roulage. Roulage et non routière car Béziers- Gare du Nord allait enlever la futaille chez les producteurs avec des charrettes. Son tarif gare MIDI  faisait baisser le prix de la tonne transportée.

     

           1907, la reconstruction du vignoble bat son plein. On greffe sur plan américain du plan français. La vigne pisse son vin. La surproduction crée la mévente et les vignerons manifestent à Narbonne et à Béziers. Mon pépère Louis, viticulteur à Cébazan se reconvertit en boulanger.

     

          1908, des cabinets de négoce des vins s'épanouirent le long de la ligne Béziers-St Chinian. A Cazouls en 1921, sept courtiers, cinq négociants. A Béziers la Société Pétrier Frères, commissionnaire en vins construit en bordure de la gare un chai moderne avec cuves en béton sur deux voies raccordées au chemin de fer de la Compagnie du MIDI. Embranchement particulier conservé jusqu'en 1960.

     

           A Saint Chinian, au début du XXème siècle, une dizaine de courtiers dont certains installés en gare procédaient à d'importantes expéditions en wagons foudres et en barriques. Cauquil, Chabbert, Fréchinet, Hugoné, Phalippou, Salvestre, Viste et bien d'autres exerçaient leur commerce sur l'ancien quai à bestiaux situé face au Bureau de Ville.

     

            Le tour d'horizon se termine avec les deux caves coopératives embranchées sur cet Intérêt local. A Maraussan " les vignerons libres" , première cave coopérative fondée dans l' Hérault était desservie depuis 1905. Une particularité, une canalisation souterraine traversant le chemin qui borde la voie permettait de remplir directement les wagons-réservoirs. Cette coopérative avait un dépôt à son nom à Charenton " Les vignerons libres".  La cave coopérative de Cessenon eut son embranchement en 1948.

     

            En 1946, les petites lignes du Chemin de fer de l' Hérault transportèrent 74.495 t de vins dont 26% partirent des seules gares de Cazouls, Cessenon et Saint Chinian ( Saint Chinian 8152t -  Cessenon 7233t).

     

            Très recherchés les vins rouges du Saint Chinianais faisaient l'objet d'une cotation spéciale à Bercy. En 1951, ces vins entrent dans la famille des Vins de Qualité Supérieure et en 1982, grâce au député Raoul Bayou dans celle des vins d' Appellation Origine Contrôlée.

     

            MAIS LE RAIL AVAIT DISPARU tandis que la viticulture de l'Hérault s'était reconvertie de la quantité à la qualité...... Maintenant, les traverses des rails clôturent les haras, les rails ont été refondus et les tires-fonts font l'objet de recherches des collectionneurs. L'espace qui appartient toujours à la SNCF a été converti en pistes cyclables, plus écolo appelées pistes vertes.

    Merci " Vie du Rail" décembre 2013.

    JC doc 12/2016

                                                          D'autres photos.

     

           
       Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers    Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers
     

     Entrepôt/Coopérative l'Egalitaire Cébazan

        sur le quai de Saint Chinian                                  gare de Saint Chinian 1912

    Train arrivant en gare de Cazouls 1912

     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers

                        Locomotive Mallet en service sur la ligne

     


     

      Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers
              Gare de St Chinian" Terminus" 1920

     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers


     

                                                                                     Commeras-Prades/V     

     

     

           
     

     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers

     

     Le trafic viticole sur le rail entre St Chinian et Béziers

     

               Cessenon gare                   Entrepôt 'Les vignerons libres'Charento              


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      178  

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    Alors! Raconte!  N° 178 

                                         Celles -Village endormi.

           Loin de la mer est un village endormi dans les Hauts Cantons de l' Hérault et seuls signes de vie, les racines des arbres puisent leurs forces dans les eaux du lac du Salagou. Où sont les gens ? Ils sont partis de peur d'être engloutis à quelques mètres plus loin  de la rive dans les eaux noires du barrage. Quelle tristesse, la cloche de l'église ne sonne plus mais chaque maison porte sur leur pierre une date, un nom qui devine un visage. Sur le seuil de leur porte des pas gravés témoignage du temps passé de ces hommes qui ne demandaient rien d'autres que de rester et de vivre heureux dans la maison où ils sont nés.

     

            Les rues  sur leurs pavés gardent en  mémoire le passage des lourds charriots  tirés par leurs chevaux. Comme les rides du visage elles sont creusées mais oubliées, plus personne ne passe, plus de rires d'enfant, seul le vent et le silence. Mais le village ne dit rien, il garde les longues histoires des grands pères mémoires du temps passé. Les toits sont à terre, les portes restent ouvertes, les volets sont tombés.

     

            Laisser leurs champs, leurs bergeries, leurs souvenirs, leurs bois dormir sous ce lac. Mélancolie du désespoir ! Ce petit village qu'ils ont voulu tuer, sacrifier au nom du profit est encore debout. Aujourd'hui, c'est la lumière du silence aux couleurs du soleil couchant. Un mystère rode encore, que sont devenus ces ancêtres des terres rouges, ont-ils gardé leurs trésors amassés dans leur tombe? Les esprits errants des décideurs du barrage  ont chassé les habitants. Mauvaise estimation de la hauteur des eaux . Erreur fatale ! Tragédie ! Les hommes ont fui, ils ne sont plus là ! Ils sont partis avec l'envie de jours meilleurs, de rêves, d'illusions chimériques mais ils n'oublieront pas ce village dans leurs cœurs.

     

            Fermons ce coffre de souvenirs rempli de trésors qui ne sont pas ceux que l'on pense.

    JC d'Oc 12/2016


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  •                                                   Vailhan, son histoire et son barrageVailhan, son histoire et son barrage

     

                          

     

     Nos cueilleurs de champignonsVailhan, son histoire et son barrage

     

     

     Vailhan, son histoire et son barrage

     

     

     

     

     

     

     

     

    Alors! Raconte! N° 177 

                               Vailhan, son histoire, sa légende et son barrage.

     

             La montée, roches après roches, sur ce sentier qui grimpe sur la Roque de Castel Viel a été vite avalé en 15 minutes et quelques randonneurs oubliant le mal aux jambes  recherchaient plus les champignons dont les chapeaux émergeaient en dessous des sous-bois. Les cèpes, les coulemelles remplirent vite les sacs de randonnée. Ce raidillon raviné par les pluies était bordé de lauriers-tins, de pistachiers lentisques, de buis,  de chênes verts et de tamaris et beaucoup se régalaient avec les fruits rouges des arbousiers. Cette végétation typique du Midi s'est bien développée dans cette région au sol calcaire et dolomitique. Sur le plateau des Fenouillas, ce terrain plat vieux de plus de 320 millions d'années, un chemin dégagé nous dirigea vers  un belvédère d'où un saisissant point de vue mais aussi une extraordinaire géologie s'offrirent à nos yeux.

     

            A nos pieds, le village de Vailhan et le barrage des Olivettes, Vailhan, situé dans un écrin de roches des Bois des Moulesses et des Issarts devrait son nom actuel à une légende. Au Moyen Age, un seigneur ne ramenant, lors d'une croisade, que 7 preux chevaliers leur distribua une partie de ses terres, d'où les Sept Vaillants. Ce village tout en hauteur sur un pioch est dominé par le Castellas, cette petite forteresse féodale du XIIIème siècle et son église Notre Dame de style roman. Pendant très longtemps, le village fut isolé par le manque d'infrastructures de communication. Le seul chemin le reliant au village voisin de Roujan se parcourait à dos de mulets ou d'ânes puis d'autres voies furent tracées sur les hauteurs des Roques environnantes ce qui désenclava le village.

     

             La Peyne dont la source se situe  à quatre kilomètres en amont passe sur la commune de Montesquieu ce petit village réputé pour ses bons fromages de chèvres. Les pélardons du Mas Rolland sont excellents. La rivière  alimente le barrage des Olivettes puis arrose Pézenas. Le nom de la Peyne remonte à Pédenu, terme préceltique dont le nom Pézenas a la même origine. La crue du 26 septembre 1907 fut la crue référence du siècle dans le Bassin de l' Hérault. La Peyne a un débit moyen de 3 m3/s au déversoir du barrage. Son régime hydrologique est irrégulier. Sur ses eaux se mire la " Roqua Traucade", ce gros rocher de quartz troué dans son centre, objectif pour tous les photographes. "L'œil était dans la tombe et regardait Caïn".

     

            Le barrage des Olivettes, classé deuxième après le Salagou pour sa capacité  a inondé une zone où poussaient des oliviers d'où l'origine de son nom. Il a fallu 2 ans de 1986 à 1988 pour que les entreprises Bec et Mazza, en utilisant une technique de construction inédite jusqu'alors en compactant 84000 m3 de béton. Le béton a été étendu en couches minces par un bulldozer puis compacté par un rouleau vibrant. En janvier 1996, le barrage a avalé 105m3/s mais en automne sa cuvette est presque vide. Il a fallu près de trois ans pour le remplir car 1989 et 1990 furent des années de sècheresse. Il peut passer rapidement de 40ha à 50ha avec une capacité en eau de 4,1 Millions de m3 à 6,7Mm3 en période de fortes pluies. Le barrage des Olivettes est un régulateur de crues et permet l'irrigation de 2000ha de terres en vergers, vignes et cultures maraîchères ( oignons doux) en fournissant un volume de 100.000m3 par an. Son eau, par infiltration alimente la nappe astienne de notre Biterrois.

     

           Notre randonnée se poursuivit dans le Bois de Chante Merle en délaissant la Combe Rolland à gauche. Après avoir longé la rive du lac, nous avons rejoint notre parking qui me rappela le plaisir que nous avons eu en dégustant en 2013 une bonne omelette de champignons en compagnie de cyclistes qui nous avaient rejoints. Un pélardon aurait pu accompagner cette dégustation.

    Bonne rando facile à refaire.

    JC d'Oc 11/2016


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    Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes                                                                          Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes

     

     

     

     

    Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes                  Castelnau de Guers, son histoire,  ses légendes

     

     

     

     

     

     

    Alors! Raconte! N°176 

                     Castelnau de Guers, son histoire, ses légendes.

          Ce village à quelques kilomètres de Pézenas est mentionné la première fois  en 1069. Juché sur une hauteur qui domine la plaine de l'Hérault, il est nommé Castrum Novum. Au Moyen Age, c'est un site stratégique dont le castrum protège la population environnante mais l'histoire est implacable, même protégé par ses remparts  le château féodal  subit une lente dégradation et fut détruit presque en totalité en 1782. L'ancien village tout en hauteur est édifié suivant un plan circulaire autour du vieux château et de l' église St Sulpice avec sa tour carrée. Très longtemps isolé par les crues de l'Hérault et en dehors des grands axes de communication, au Sud la Via Domitia et à l' Est " lou cami peïssonier" et la route du sel venant de Agde, Castelnau de Guers  en 1856 construisit un pont qui le désenclava.

          Les familles du fief des Barons de Guers qui habitaient le logis seigneurial au XIVème siècle lui donnèrent son nom actuel.  Cette lignée de Barons s'éteignit fin du XVIIème siècle avec le départ en 1730 de Charles-Emmanuel  fils de Félicité de Mailly qui était la maitresse du roi Louis XV. De là coule surement du sang royal, vite une analyse ADN s'impose.

           Notre petite randonnée de 9 km dans un environnement de pins, de vignes et de bruyères en fleurs, en ce début de novembre était d'une beauté sensitive. Observer le paysage, c'est aussi  le situer dans le temps. Une falaise, une tranchée, les couleurs de la roche, le grain de la terre de vigne, la forme arrondie des rochers nous  font revenir dans la mémoire des pierres lors de nos  premières leçons de géologie . La roche rouge qui contient de nombreux oxydes de fer s'accorde avec la végétation de la garrigue.

           Des murs de grosses roches rouges balisaient les vignes dont le vent balayait les dernières feuilles . Au détour d'un chemin des affleurements de grès  blanc, ocre, rouge sur une longueur d'une centaine de mètres par leurs formes, leurs couleurs , leur nombre de cupules (les petits trous) qui retiennent l'eau de pluie nous interpellèrent. C'est le gravage fait par le temps.

           Ce paysage lunaire constitué  de petits monticules de roches formés par des  cailloutis  arrondis érodés  il y a quelques 50 Millions d'années lors de la coulée des eaux qui couvraient notre région à l'ère tertiaire.  Cette formation géologique que l'on ne trouve que sur ce plateau de Castelnau est appelée " las espandidou de las fadas" - en français " les étendoirs des fées". Belles images originales mais point de fées, attendons peut être une nuit étoilée pour voir ces belles créatures danser. La légende raconte que les nuits de pleine lune, après la pluie, les fées viennent laver leur linge dans les vasques puis l'étendent sur les rochers. A minuit, elles dansent nues et elles se racontent l'histoire du bouc. Le restant, c'est le secret des fées.

           Fermons ces pages et prions St Antoine pour ne pas avoir honoré de notre présence son ermitage , mais nous y reviendrons.

    JC doc 11/2016


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