Alors ! Raconte ! No 4
Le lac du Salagou
C’est une réserve d’eau douce crée pour irriguer les vergers de la vallée de l’Hérault et surtout pour réguler les crues du fleuve, fréquentes dans sa partie basse.
Dans un passé très lointain, des reptiles ont laissé des traces de pas sur des rochers.
En 1957, la surproduction du vin, avec l’arrivée massive des vins d’Algérie, entraîne une baisse du prix du litre et le stock ne peut être entièrement écoulé. La solution à la crise revient aux politiques ! « Il faut planter des vergers ! Des kiwis de préférence. »
Ces plantes sont de grandes consommatrices d’eau.
En 1959, la construction d’un barrage est engagée. Le débit de la rivière Salagou favorise l’emplacement actuel. Le remplissage a duré 3 ans de 1966 à 1969 par les eaux du Salagou et par le tunnel de dérivation de la Lergue. Incroyable, dès la fermeture du barrage, un violent épisode cévenol avec de très violents orages remplit la moitié en 3 jours. Une fois plein, on n’avait plus besoin de cette eau. (Arrachage des fruitiers)
La côte maxi du lac est de 139m par rapport à la mer.
La Genèse et le Coran, livres sacrés, relatent : ‘’ L’eau, c’est la vie’’
A la maison, on dit ‘’Le pastis sans eau’’, c’est autre chose. La cuite assurée.
Le Salagou se jette dans la Lergue qui se raccorde à l’Hérault.
Le lac a une capacité de 1.002.000 m3 d’eau. Le barrage est situé à 14O m au dessus de la mer. Il est constitué de pierres basaltiques noires et ne peut se fissurer. Sa hauteur est de 6Om par rapport à sa base et sa longueur est de 360m. Le lac couvre une superficie de 1000 hectares et sa longueur est de 7 km. Fallait-il sacrifier toute cette surface pour irriguer seulement 2000 hectares de culture ?
On peut faire le tour du lac en VTT. Il est entouré d’une succession de collines dont le Mont Liausson où nous faisons nos superbes randos. De nombreux films ont eu comme décor le paysage grandiose aux multiples couleurs.
La température de l’eau avoisine les 28° en été. La particularité du lac est qu’il prend trois couleurs- le bleu clair, le bleu foncé ou le gris selon le temps. On y pratique la pêche à la truite et au brochet. On fait du canoë dans sa base de loisirs. Le sol parfois d’un grenat, nu par endroits est appelé ‘’ruffe’’. Cette couleur est due à un excès d’oxyde de fer et de manganèse. Cette roche est imperméable et permet une bonne rétention des eaux en ce milieu cévenol. Au dessus du barrage, des poussées magmatiques ont crée un petit cirque de cheminées basaltiques très caractéristiques. C’est la résultante de la chaîne des volcans qui se propageaient de Lodève au Cap Creux (près d’Agde).
L’expropriation des biens sur une altitude calculée à 14O m, puis ramenée à 150 m, a rendu le village de Celles (143m) en un village fantôme. Le village a été abandonné en 1959 au grand regret de ses habitants, pourtant il est non submersible. Les maisons délaissées ont été pillées de leurs tuiles, portes et fenêtres.
Le village fantôme de Celles a été squatté par une communauté de hippies en 1968. Ce n’est qu’en 1985 qu’un gardiennage a été installé.
L’eau du lac n’a jamais dépassé les 139m d’altitude donc, il n’était pas nécessaire de sacrifier l’existence de ce village. Celles est toujours considéré comme étant une commune de l’Hérault. Une association ‘’Sauvons Celles’’ pour réhabiliter le village a été déclarée en 1989.
A cette date, les Américains voulaient construire un complexe hôtelier autour du lac. Le site leur rappelait Monument Valley dans l’Utha. Suite au refus du Conseil Général, celui-ci préféra attendre 2003 pour réaménager les rives.
En 1989, le lac et le site sont classés au patrimoine historique de l’Hérault. C’est l’endormissement du site par l’administration, rien de mieux !
En 1985, le film ‘’Zone Rouge ‘’ avec Sabine Azéma et Richard Anconina a eu comme cadre ce lieu.
Celles, actuellement 30 habitants ont comme mairesse Mme Goudal.
A proximité du village, le hameau de Vailhes fait vivre 3 familles par sa culture fourragère et son élevage bio.
Les poissons : La fédération de pêche d’Octon régit l’activité .On y trouve :
Des brochets et des sandres impressionnants par leurs tailles pouvant dépasser le mètre (jusqu'à 1,4m pour les brochets et plus de 1,1m pour les sandres), des silures de grosses tailles allant de 2 à 2.5m de longueur.
‘’Attention de ne pas faire nager votre petit chien car un couple a vu disparaître leur yorkshire happé par un silure’’. Des carnivores patrouillent entre deux eaux.
Des perches et des truites saumonées.
Sentiers de randos
Tout le long, c’est un contraste de couleurs, du bleu, du jaune, du violet, de l’ocre et du rouge. Au fond dans le village de Liausson, il y a même une maison verte.
Vue panoramique 360° garantie. De l’autre côté, c’est le cirque de Mourèze. Les rochers ruiniformes aux allures étranges, silhouettes blanches, veillent sur le temps. Ces colonnes dolomitiques sont protégées. Elles ont été formées par la dissolution du calcaire par le gaz carbonique et l' érosion due par les pluies et le vent. La roche dolomite restant a crée ces colonnes formant des sculptures représentant des formes ou des personnages célèbres.
Une cabane romaine a été découverte, des cavernes ainsi que des opidas ont abrité des occupants primitifs.
Le village de Mourèze, avec son maire Gabriel Navas parle d’un projet de créer sur le site un théâtre de verdure et la reconstruction d’un village gaulois. Eglise Saint Marie, défensive du 13ème siècle.
Puis il y a le Mont Liausson qui fait si mal aux mollets mais qui ravit l’œil du haut des derniers rochers lors de l’escalade.
A quelques pas du lac, se situe le village de Villeneuvette avec sa manufacture royale créée par Colbert ministre de Louis XIV. L’usine fabriquait des draps pour l’armée. Il faut visiter le porche d’entrée avec son fronton sur lequel sont inscrits « Honneur et travail ». Ce lieu de production s’est arrêté en 1954. Pour visiter, voir à la mairie et le N° 152 plus explicite.
Légèrement plus loin, Clermont l’Hérault. Cette commune est connue en France pour son huile d’olives pour laquelle il lui a été décerné la médaille d’or au Concours Général de l’Agriculture en 2008.
‘’ L’huile nouvelle ! C’est nouveau’’
Elle abrite tous les ans une exposition sur l’oléiculture.
L’huilerie coopérative rassemble 3000 adhérents. La culture des oliviers étant en pleine expansion va permettre d’agrandir cette unité de production d’huile, avec l’aide du Département.
JC d’Oc. Remanié 08/2015