• BEZIERS, son Hôtel de Ville

     

     

     

     

    Alors ! Raconte ! N° 84.  

     

                                                   BEZIERS, son Hôtel de Ville

     

            L’Hôtel de ville de la ville de BEZIERS date du 18ième siècle. Il a été construit en 1730-31 d’après les plans de l’architecte de la province du Languedoc, ROLLIN. Son emplacement a toujours été destiné à la vie politique de la citée, car c’était ici que les romains avaient installé le forum de leur colonie JULIA BAETARRAE.

     

            A cet endroit, on découvrit au siècle dernier les 10 têtes impériales en marbre blanc de la famille impériale d’Auguste dans une cave au 3 de la rue Paul Riquet. Malheureusement, ce sont des copies qui sont exposées dans les salles romaines du Musée du Biterrois. Vendus par le propriétaire, les originaux sont conservés au Musée Saint Raymond à Toulouse. A l’origine, ces bustes faisaient partie intégrante de statues en pied  placées dans des niches et exposées à l’intérieur d’un édifice, car grâce à l’excellente conservation du marbre l’arrière des têtes est peu détaillé. Pourquoi le portrait  Auguste était représenté au centre de sa famille ? Il voulait simplement voir régner sa descendance.

     

              Mais revenons à cette mairie où l’on y célèbre de nos jours de nombreux mariages.

     

              Lors de l’achat en 1238 par les Consuls de la maison Ermengaud, l’ancien propriétaire, elle devint ‘’la Maison Commune’’. Ce bel immeuble possédait une tour plusieurs fois remaniée qui est devenue un étonnant beffroi surmonté d’une cloche datée de 1600. Le bâtiment fut agrandi à plusieurs reprises – en 1513 par l’ajout d’une partie de la rue de derrière – en 1555 par l’achat d’un jardin contigu puis plus tard par l’acquisition de la maison voisine. Par le manque d’entretien, en 1680, l’Hôtel de Ville était en ruine et menaçait de s’écrouler. Les réparations furent réalisées en 1730 où la tour fut démolie et reconstruite en 1742 par les architectes BRISSON et ROLLIN. En 1746 les tribunaux de paix occupent le rez–de- chaussée. Au premier étage une belle pièce (dite pièce de Concert) est devenue la Salle du Conseil Municipal qui fut inaugurée le 15 août de la même année. Mais ce fut lors de la Révolution française où l’Hôtel de Ville fût un lieu de massacres. L’année 1790 s’ouvre à Béziers par l’émeute sanglante contre les garde-sel appelés les gabelous Ces agents de la gabelle qui luttaient contre la contrebande du sel, pris à partie par la foule qui les détestait, se réfugièrent dans la tour de l'Horloge où ils furent massacrés par les émeutiers qui jetèrent leurs corps par les fenêtres. Le retrait de la dîme et des droits féodaux, la vente des biens ecclésiastiques ne présagent pas un avenir meilleur. 1791, la misère s’accroit et les troubles augmentent. La municipalité demande des munitions car lorsque la nouvelle constitution est publiée à Béziers, les anarchistes chassent les aristocrates. Un magnifique tableau de Raoul Guiraud relate l’histoire de cet épisode.

     

                   Douze tableaux de Raoul Guiraud sont exposés dans la Salle du Conseil dont :

     

    -      Pour la partie historique et militaire – la Fondation de Béziers par les Volques Tectosages – l’épisode du siège de Béziers en 1209 – le départ de Raymond de  Trencavel de Béziers pour le siège de Carcassonne 1240 – la levée en masse des insurgés lors de la Révolution de 1792

     

    -      Pour la partie beauté de la ville – La cathédrale, l’Orb et les remparts (détruits au 19ième siècle.

     

    -      Pour les grandes personnalités biterroises – L’entrée de Saint Aphrodise à Béziers ( en 48) – Matfre Ermengaud, moine troubadour(deux tableaux huiles du  20ième siècle – P.P Riquet qui présente aux bourgeois de sa ville les plans des neuf écluses – Jean Marie Cordier (1785-1859) huile datée entre 1937et 1940 (3 toiles).

     

     Dans la salle des mariages, une cheminée en marbre rouge incarnat avec sa garniture de cuivre jaune  porte sur sa table le buste de la République qui est l’œuvre d’Injalbert, célèbre sculpteur né à Béziers.

     

                   Mais Matfre Ermengaud dont le nom ne m’est pas étranger mérite tout de même que l’on écrive sur lui car, n’étant pas aussi célèbre que Saint Aphrodise, Raymond Trencavel et Pierre Paul Riquet, il a droit de figurer en bonne place sur un tableau  accroché sur le mur droit, à gauche de Raymond Trencavel dans la Salle du Conseil.

     

                   A la suite de la destruction de la ville et du massacre de ses habitants en 1209, les troubadours font leur apparition et dans le renouveau qui se manifeste, les bourgeois sont séduits par cette nouvelle vague qui redonne confiance à la population. Matfre Ermengaud, moine franciscain, issu d’une famille aisée va devenir célèbre en écrivant un immense poème, le ‘’Bréviari d’amor’’. C’est un énorme recueil de 34.000 vers octosyllabiques qui retrace l’image de la civilisation du 13ième siècle dans notre région. Il va s’efforcer en parlant de l’amour charnel scandalisé par les poètes de son époque à le sublimer dans le mariage et en le présentant comme l’amour divin.

     

    JC d’OC 11/11/11.

     

     

     

           

     


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