• La chapelle des Auzils de la Clape

     

     

        
     

     

     

     

    Alors ! Raconte !  N°64

     

     

     

                                           La chapelle des Auzils de la Clape.

     

     

     

     

     

                      ‘’Oh ! Combien de marins, combien de capitaines

     

                        Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,

     

                         Dans ce morne horizon se sont évanouis !

     

                         Combien ont disparus, dure et triste fortune !

     

                         Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

     

                         Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !’’

     

                          Océano Nox  - Victor Hugo

     

     

     

                        

     

     

     

                      C’est dans le massif de la Clape où se trouve le cimetière le plus troublant de la région puisqu’il ne contient aucun défunt mais qui est sanctifié par une magnifique et très ancienne chapelle ‘’ Notre Dame des Auzils’’, perchée tout en haut du massif sur son dôme rocheux au milieu d’une pinède luxuriante. Elle était  relatée déjà en 1323 par l’existence d’un prieuré. Elle signifie  en latin ‘’Du Bon secours ou Chapelle du Perpétuel Secours’’.

     

                       C’est après la terrible tempête de 1797 où 29 pêcheurs gruissannais   répartis sur trois bateaux périrent dans le golfe du Lion que cette chapelle fut consacrée à la vierge protectrice des marins. De nombreux ex-voto ornent ses murs. Un chemin assez abrupt et caillouteux bordé de cyprès mène à cette chapelle. Ce chemin est appelé ‘ cimetière marin’’ car à partir du milieu du 19ème siècle, les habitants de Gruissan y ont élevé des cénotaphes. Ce sont des tombes vides qui  honorent les marins disparus du monde entier. Faute de dépouilles, le souvenir demeure.   ‘’ Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée – Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée – L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !’’Très émouvants, ces cénotaphes sont gravés de noms de marins de tous grades et de tous les pays lointains et à la mémoire de tous ces gens de mer disparus dans des abîmes sans fond, les mers et océans du monde. Avant de partir dans leurs grands voyages en mer, les marins gruissannais venaient adresser leurs prières à la vierge protectrice.

     

                        La mer a toujours fait peur et à l’époque, les bateaux n’étaient pas équipés comme aujourd’hui des moyens modernes de navigation. Ils n’avaient que le sextant et la boussole. Le vent et les courants marins les faisaient dériver parfois sur des écueils.

     

                        Les marins qui avaient essuyé quelques infortunes de mer, dès leur retour au port, venaient orner le sanctuaire d’ex-voto, de tableaux et même de maquettes de bateaux. Les marins gruissannais sont très pieux mais leur religion est liée au paganisme de la religion grecque. En effet, les Grecs donnaient des ex-voto à leurs divinités. Les prémices de la religion grecque ont beaucoup influencé le  caractère mais aussi l’esprit religieux des peuples méditerranéens. A l’intérieur, il y a de magnifiques tableaux en trompe-l’œil, des maquettes de barques de pêcheurs, de gros navires, de sous-marins et même d’un porte - avions miniature. Elles ont été mises là en remerciement pour  avoir  échappé à la mort et surtout d’être revenus sur leur terre natale.

     

                              Sous ce sanctuaire, la grotte de Saint Salvaire (fermée, refuge de chauve-souris) faisait l'objet d'un culte de la part des femmes désirant un enfant. Elles y jetaient un caillou à l'intérieur pour être exaucées.

     

                         Cette chapelle musée est ouverte aux visiteurs quelques jours, du mercredi au dimanche jusqu'au 3 novembre. Pour d'autres jours, s'adresser à la mairie de Gruissan. Nous avons eu la chance de la visiter un après midi où les cigales faisaient concert. Lors de son ouverture, elle est surveillée par un employé de la mairie de Gruissan.

     

                         Tous les ans, à Pâques et à la Pentecôte, les gruissannais font un pèlerinage en musique à la chapelle en hommage à tous les marins du village. Hommage très touchant de la population pour leurs chers capitaines et mousses disparus dans les eaux des plus lointaines du Globe.

     

                         Tous les marins n’étaient pas comme Ulysse qui plein d’usage et raison est revenu finir ses jours auprès de sa Pénélope antique.

     

                          Le lundi de Pâques, ne manquez pas l’occasion de faire pâquette. Avec les belles asperges sauvages qui poussent dans la Clape et quelques œufs ; une bonne omelette est à déguster.

     

    Nota : cénotaphe vient du grec kenos=vide et de taphos=tombe.

     

     
     

     

                                       La base 944 – station radar de Narbonne.

     

     

     

                           Après vos ferventes prières que vous avez faites dans notre petite chapelle où les voix de Dieu sont impénétrables, d’autres surveillances s’opèrent pas très loin dans le Plan de Roques sur ce Massif de mauvais cailloux. Cette base militaire super protégée, dominée par d’énormes paraboles sphériques surveille l’ensemble des vols sur toute la Méditerranée de Marseille jusqu’au Maroc.

     

                           C’est en 1965 que le général De Gaulle a décidé d’implanter cette station en installant un radar de campagne et a crée le détachement de la base aérienne 944. En septembre, le personnel d’active prend en charge les scopes sur leurs plots de béton. Dès cette année là, les premiers exercices importants de défense aérienne font de cette base le commandement général de France.

     

                            En 1966, la route conduisant aux installations radar est inaugurée.

     

                            En 1967, la base aérienne 944 est crée et succède à l’ancien détachement.

     

                            Des radars plus modernes et plus performants sont mis en place dont leur rôle est l’identification, le contrôle et le guidage des avions.

     

                            En 1970, la BA 944 prend le nom de BA ‘’ Commandant Monraisse’’ officier tué en service aérien commandé. Dés lors, la base fonctionne 24h sur 24.

     

                            De plus en plus performants, les radars  dont SATRAPE permettent la détection même en basse altitude – détection tridimensionnelle à poursuite  électronique. Cet engin voit, écoute et guide les missions de défense aérienne.

     

                            Dans les années 80, après l’évolution technico-opérationnelle, de nouveaux calculateurs sont mis en place pour traiter les ondes reçues. Le système Météor assure désormais la surveillance entière du Golfe de Lion.

     

                            Le radar SATRAPE sera démantelé en 2000 et petit à petit remplacé par le radar TRAC qui deviendra opérationnel en 2005. Le décret du 28 novembre 1991 fixe les zones réservées au projet de l'installation militaire notamment les hauteurs des bâtiments privés dans cette zone de la Clape.

     

     

     

                            Attention ! Une forme inconnue volant à la vitesse supersonique vient d’être repérée. Cet OVNI vient rôder au dessus de notre petite chapelle. Allo. Papa. Charly. Tango ! Est-ce un avion perdu dans le Triangle des Bermudes qui a retrouvé son chemin ?

     

    JC d'Oc

     


  • Commentaires

    1
    cheminot 34
    Samedi 17 Novembre 2018 à 00:17

    Il serait intéressant de de publier une version de chaque publication en occitan pour na pas oublier que ce pays à une identité depuis les troubadours et les Cathares et que les générations après nous doivent aussi connaître.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :