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Valras - station retrouvée
Alors ! Raconte! N° 96Valras - station retrouvée.
Bien sûr, l'état du village après le bombardement est lamentable mais en mer, la pêche sous exploitée pendant la guerre produit bien plus de poissons qu'avant. Dans le village on emploie un temps les prisonniers italiens pour le déblaiement mais aussi pour le déminage sur la plage car les Allemands en partant ont laissé des Katymines, engins aimantés que l'on peut heurter avec des bateaux. La plage, encombrée de six blockhaus à demi-détruits, de barbelés et d'obus non explosés est devenue dangereuse. C'est en 1967 que le dernier engin a été désamorcé sur l'emplacement de la colonie de vacances "Mer et Soleil"
Le désir de remettre l'activité de la station en marche est très important. Dès 1946, les cafés, le tramway, le Casino reprennent leurs activités ludiques. Les lotos, les bals tous les dimanches, les deux cinémas (Le Ritz et le Vox), le foot et le rugby, les courses cyclistes, la société de musique, toute la société valrassienne retrouve le plaisir. La plus ancienne distraction revient au goût du jour ; le Capelet, ce mât savonné incliné au dessus de la rivière où les jeunes s'escriment à grimper. La paix est bien retrouvée mais la belle époque d'avant la guerre n'est plus. Les touristes reviennent timidement car l'habitat fait encore défaut. On loue une chambre, on sous loue une remise sans confort. Le plus important est d'oublier les frustrations de la guerre.
Valras veut mettre les moyens pour devenir une grande station balnéaire et la reconstruction des villas de première ligne débute en juin 1945. Les maires Sablayrolles 1947-53 et Lignon 1953-59 élaborent le nouveau Valras basé sur le boulevard de Front de Mer. Les Allées sont rebaptisées le 12 octobre 1944 Allées Ch.de Gaulle. Après Pétain, c'est De Gaulle, on reste avec l'esprit patriotique des militaires. En 1947, le mur d'alignement en calcaire gris du boulevard de front de mer est terminé ainsi que la digue. Le phare tout neuf sur son socle de béton symbolise le nouvel esprit. Le bord de mer devient une promenade piétonne. C'est un peu la Riviera italienne en Languedoc mais faute de finances, le boulevard ne sera pas prolongé jusqu'au Casino. Seul, un parking terminera cette voie.
Côté village, l'hôtel Miramar s'agrandit tout comme l'hôtel Moderne. Le centre du village se situe autour de l'ancien chalet Bernard devenue la mairie. L'hôtel Renaissance est rasé et laisse la place au marché actuel.
Côté du port, le boulevard de front de mer devenu boulevard Jean Moulin en 1954 faisait une boucle. Le premier monument aux morts y fut érigé, puis transféré boulevard Jean Dauga lors de la construction du Théâtre de la Mer en 1981-1982 Place Turco.
En 15 ans, le nombre de villas a fait plus que doubler. Les demandes de permis de construire abondent en mairie. En 1968, pour 712 résidences principales il y a 2251 résidences secondaires. En 1971 pour 1803 résidences principales, il y a 4384 résidences secondaires. La mission Racine demandée par Ch. de Gaulle pour arrêter l'exode des touristes français vers l'Espagne, oublia Valras et favorisa La Grande-Motte, Le Cap d'Agde et Gruissan. L'afflux des estivants obligea la modification du plan d'urbanisme favorisant les petites villas. Il fut construit dans les années soixante une grande tour de 14 étages entre l'avenue des Elysées et la plage. Malheureusement, 1972 signe le déclin de la pêche. La sardinerie Saupiquet et le chantier naval Péronne ferment leurs portes. Le nombre de patrons et marins pêcheurs diminue fortement, laissant s'installer la domination des gros chalutiers qui vont de plus en plus loin et reviennent avec des filets bien remplis.
Valras est aussi une ville camping. La zone de plus de 20 campings empiète largement sur Sérignan et Vendres. A l'ouest, Les Mouettes, la Yole, Lou Village etc. . A l'est le camping central et le camping bleu. Au total, Valras dispose d'un accueil de près de 50.000 personnes l'été soit un total de 200.000 personnes par an.
Enfin, ces quelques pages ne reflètent pas toute l'histoire de Valras mais qu'une infime partie. L'Office du Tourisme, la Caserne des pompiers, l'église, la Maison de la Culture, les équipements sportifs où l'on travaille le fer sur les terrains de pétanque, la Saint Pierre fête des pêcheurs, le port qui abrite plus de 800 bateaux de passage par an, la capitainerie, les inondations etc…. sont des sujets qui mériteraient que l'on en parle.
La petite histoire.
Saviez-vous que Valros, petit village de 1567 âmes dont sa fondation date du V° siècle a pris le nom de VALRAS de 1425 à 1643. Le pire a été évité, un conflit peut être, mais dans le Midi, on est tolérant. Valros n'eut point de griefs.
Mais ce qui est indéniable, c'est qu'à Valras, on s'y sent bien (aïci sem pla) et c'est le plus important. Et pour finir, une belle chanson de nos vingt ans de François DEGUELT.
Allongés sur la plage --- Les cheveux dans les yeux --- Et le nez dans le sable --- On est bien tous les deux --- C'est l' été, les vacances --- Oh mon Dieu, quelle chance! --- Il y a le ciel, le soleil et la mer --- Et le soir tous ensemble --- Quand nous allons danser --- Un air qui te ressemble --- Vient toujours te chercher --- Il parle de vacances --- Et d'amour et de chance --- En chantant: le ciel, le soleil et la mer……..
JC d'Oc 02/2012
source et bibliographie :Valras Plage d'hier à aujourd'hui - Yvette Maurin
Histoire vraies en Languedoc- Hubert Delobette
Les mystères de l'Hérault - Astruc
Histoire du Languedoc - Philippe Wolff
Paysans du Languedoc - Fabre - Lacroix
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