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     Alors ! Raconte ! N° 61 

     

     

     

    A la mémoire de Georges Brassens

     

    Et à tous les hommes qui ont façonné notre terre.

     

     

     

     

     

    Pauvre Martin de Georges Brassens

     

     

     

    Avec une bèche à l’épaule

     

    Avec à la lèvre un bouchan

     

    Avec à la lèvre un bouchan

     

    Avec à l’âme grand courage

     

    Il s’en allait trimer au champ.

     

    Pauvre Martin, pauvre misère

     

    Creuse la terre, creuse le temps.

     

    Pour gagner le pain de sa vie

     

    De l’aurore jusqu’au couchant

     

    De l’aurore jusqu’au couchant

     

    Il s’en allait bécher la terre

     

    En tous les lieux, en tous les temps.

     

    Pauvre Martin, pauvre misère

     

    Creuse la terre, creuse le temps.

     

    Sans laisser voir sur son visage

     

    Ni l’air jaloux, ni l’air méchant

     

    Ni l’air jaloux, ni l’air méchant

     

    Il retournait le champ des autres

     

    Toujours bêchant, toujours bêchant.

     

    Pauvre Martin, pauvre misère

     

    Creuse la terre, creuse le temps.

     

    Et quand la mort lui a fait signe

     

    De labourer son dernier champ

     

    De labourer son dernier champ

     

    Il creusa lui-même sa tombe

     

    En faisant vite en se cachant.

     

    Pauvre Martin, creuse la terre

     

    Creuse la terre, creuse le temps.

     

    Il creusa lui-même sa tombe

     

    En faisant vite en se cachant

     

    En faisant vite en se cachant

     

    Et s’y étendit sans ne rien dire

     

    Pour ne pas déranger les gens.

     

    Pauvre Martin, pauvre misère

     

    Dort sous la terre, dort sous le temps.

     

     

     

    Une œuvre poétique qui ne laisse pas indifférent !

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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     Alors ! Raconte ! N° 62

     

                    

     

     

     

                                            Les mouflons de Colombières sur Orb

     

     

     

     

     

                     Dans les gorges sauvages de Colombières en 1956, ont été introduits  des mouflons originaires de Corse au nombre de dix femelles et neuf mâles. C’est cet environnement particulièrement bien adapté du Caroux qui a favorisé leur rapide acclimatation. Lors de randos, il est pratiquement impossible de ne pas en rencontrer, car cette espèce montagnarde a proliféré, sautant de rochers en rochers avec une maîtrise de l’équilibre digne des funambules de cirque.

     

                    Un plan de gestion a été mis en place pour réguler l’espèce aux environs de mille individus. Les mâles sont pourvus de superbes cornes enroulées dont la taille est proportionnelle à l’âge de l’animal. Les femelles, aussi cornues que les mâles se reconnaissent surtout aux couleurs plus claires de leurs museaux. Les mouflons se déplacent en hardes en milieu ouvert. A la saison chaude, ils se tiennent au frais dans les bois et ne sont visibles que le soir au crépuscule ou très tôt le matin.

     

     

     

                      Mais si sauter de rochers en rochers est l’apanage  réservé aux mouflons et le grand plaisir des randonneurs, il est aussi dans cette forteresse qu'est le massif du Caroux classé ‘’ Grand site d’escalade’’ des parois abruptes  réputées pour leur histoire. Dans les années 1920, Azéma et Frayssinet, premiers ‘’découvreurs’’ s’attaquent aux voies classiques de l’escalade dans les rochers  dont la qualité est similaire à celle du massif du Mont Blanc. Les célèbres alpinistes Desmaison et Flématti  ont eux aussi rendu visite à ce massif dont la réputation d’école de haute montagne n’est plus à faire. Ils viendront affiner leur préparation pour les grandes expéditions alpines.

     

                      Le circuit pédestre qui remonte d’abord les profondes gorges de Colombières passe sous le célèbre Bastion, rocher vertical  et si le cœur vous en dit, un parfum d’aventures flotte sur ses arêtes suspendues en plein ciel. Sa paroi est déjà pourvue d’équipements fixes.

     

                       En remontant toujours le sentier vous y verrez d’énormes châtaigniers et des houx géants atteignant 6 à 7 mètres de hauteur et vous arriverez à de curieuses habitations troglodytiques qui servaient de refuges aux ramasseurs de châtaignes, aux bergers et aux chasseurs. Il est à noter que de nombreuses grottes, dans cette zone, étaient utilisées comme bergeries.

     

     

     

                       Descendons d’un pas du haut de cet amphithéâtre que constitue le Caroux et remontons vers Olargues, ce village classé comme l’un des villages les plus beaux de France. Dans les temps anciens, le curé a pris la place du châtelain. En effet le donjon de l’ancien château est devenu le clocher de l’église. Sur ce clocher est placé le blason qui représente un chaudron. C’est Jules César qui a donné le nom au village. Olalargua en latin signifie chaudron.

     

                        Il faut aussi admirer les maisons dont les murs sont recouverts de bardeaux de bois de châtaignier. Ces petites planches ont été taillées à la main en respectant le  sens du fil du bois pour éviter la pénétration des eaux de pluie. C’est aussi la solution la meilleure pour se protéger du froid et de l'humidité car dans les Hauts cantons de l’Hérault, les hivers sont parfois rigoureux.

     

                         Vite ! Vite ! Un mouflon vient de faire les yeux doux à une mouflone ! Chut ! Pas de bruit, laissez faire la nature !

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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                                              Fleuve Orb aux environs de Béziers

     

    Alors ! Raconte ! N° 63 

     

     

     

          

     

                                C’est une histoire d’eau.

     

     

     

                        L’Hérault est un amphithéâtre posé face à la Méditerranée. Descendant de montagnes en collines pour rejoindre la mer, traversant une mosaïque de paysages aux couleurs variant au gré des sols et des climats, le fleuve Orb irrigue un bassin de 1330 km2. De sa source dans les gorges de Romiguière à 825m d’altitude à son embouchure en mer à Valras, il court de cascades en plans d’eau sur une longueur de 135,9km. Dès sa source en un torrent capricieux il descend de 400 mètres et retrouve sa sérénité dans la retenue d’Avène puis, jusqu’au Bousquet d’Orb, dans la forêt domaniale des Monts de l’Orb, son cours s’accélère avec une pente de 7,6% en traversant de beaux paysages de châtaigneraies. A partir du confluent avec le Gravezon à Pont d’Orb, sa vallée s’élargit jusqu’au confluent de la Mare. De 70m de largeur son lit passe à 300m. A la hauteur de Bédarieux, il amorce une courbe vers l’ouest. A Hérépian, il est alimenté par la Mare. Peu à peu, la vallée s’encaisse pour constituer le site dolomitique des gorges d’Héric au pied du Caroux. Passé la ville thermale de Lamalou les Bains, il retourne vers le sud à hauteur de Tarassac où il reçoit les eaux du Jaur. Son cours s’accélère dans les gorges étroites qui mènent vers Vieussan et Roquebrun. Un bonjour aux canards du plan d’eau. Il passe le défilé du Foulon dont une très belle cascade fait le bonheur des kayakistes. A Lugné, le Rieu Berlou, puis le Vernazobre l’alimentent. Le bassin hydrologique s’élargit pour se resserrer après Cessenon en un lit de 100m encaissé de 7m jusqu'au verrou de Réals, endroit célèbre pour ses rapides, son chaos et sa base de canoës-kayaks. Après ce défilé, son lit s’élargit des terrasses de Murviel les Béziers jusqu’à Béziers où il reçoit au pied du pont vieux le Lirou. Ensuite, l’Orb passe à Sérignan et s’écoule lentement, avec un faible dénivelé jusqu’à son embouchure à Valras.

     

                       Son débit moyen est de 23,7 m3 par seconde (observé à Béziers sur une période de 42ans). En hiver, de novembre à avril – entre 29 et 41m3/s. En août – 5,3m3/s. Ses crues sont mémorables notamment celle du 5 décembre 1987 où son débit instantané a été de 1630m3/s (plus que le débit de la Seine à Alfortville qui ne monte qu’à 1600m3/s). Cette crue était d’ordre vicennal, c'est-à-dire qu’elle est destinée à se reproduire statistiquement tous les 20ans.

     

                        Ses affluents sont au nombre de trois rivières (la Mare- le Jaur – le Vernazobre) et de vingt deux ruisseaux (Gravezon-Vèbre-Vals-l’Aube-la Mare-rieu Pourquier-Madale- Bidoulet-Rec Grand-Arles-Albine-Héric-d’Escagniès-de Laurenque-Rieu Berlou-de Landeyran- de Ronnel- Rieutort-Taurou-Bagnols-Lirou-Merdenson).

     

                         Le fleuve traverse 33 communes.

     

     

     

                   Pour relier les hommes, les terres et les villages, depuis l’Antiquité, des ponts ont permis d’amener la vie et la civilisation.

     

     

     

     

                                                            Le pont de Ceps

     

     

     

                            Construit au 19ième siècle dans les années 1880, ce pont d’une longueur de 116 mètres et d’une largeur de 4,6O mètres permet de franchir l’Orb et d’accéder au petit hameau de Ceps par la route départementale 14E8 pour rejoindre la départementale 14.

     

                            Ce vieil ouvrage en maçonnerie de pierres, comporte 6 travées de 14 mètres chacune. Ces travées n’ont jamais engendré de gros travaux, si ce n’est que le renforcement des parties immergées qui subissent de plein fouet les assauts de l’Orb surtout au moment des crues.

     

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                                               Le pont de Roquebrun

     

               

     

                             Le pont de Roquebrun est un bel ouvrage en maçonnerie de pierres, constitué de 7 travées de 14 mètres chacune pour une longueur totale de 12O mètres et une largeur de 6 mètres. Il permet à la route D14 de relier La Salvetat sur Agoût à Fleury d’Aude.

     

                              Construit en 1869 au 19ème siècle, comme la plupart des ponts sur l’Orb, il relie l’ancien et le nouveau village. L’ouvrage bénéficie d’une surveillance continue vue son importance économique et géographique.

     

                               Lors de son inauguration, les roquebrunais y dansèrent trois jours et trois nuits.

     

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                                                Le pont de Cessenon

     

                                Ce pont, bien connu des randonneurs, enjambe l’Orb dans la commune de Cessenon. D’une portée de 110 mètres et d’une largeur de tablier de 6,80 mètres, il fait partie de la famille des ponts suspendus de l’Hérault. C’est par décret du 3 mai 1865 que sa construction a été décidée. C'est le 24 mars 1866 qu'Adolphe Boulland, ingénieur réalise ce premier pont suspendu avec un tablier en bois. Il fut un temps à péage. Il a été inauguré le 30 mars 1866. Son coût s’élevait à 110.000fr. Emporté par la crue après avoir été inauguré récemment, il a été reconstruit en 1924 avec une armature métallique sur les  piliers de l'ancien pont. Malheureusement, en mars 1930, il est emporté par une nouvelle crue.

                                 Un nouveau pont suspendu cette fois a été reconstruit en 1931 par l’entreprise Baudin et mis en service en 1932 bien que l’on peut relever sa date d’inauguration sur un pilier côté rive droite en 1950. Ce pont routier métallique en acier permet le franchissement de l’Orb par la route D136. Pour des raisons de sécurité, le tonnage des véhicules qui l'empruntent a été limité en avril 2019.

                                 Sa structure nécessite régulièrement des travaux de renforcement. Il a subi en 1995 une remise en peinture générale. Cet ouvrage est éclairé.

                                                           

     

     

     

                             

     

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                                              Le pont de Réals

     

     

     

                                  Le pont monumental est constitué de deux structures de matériaux différents. L’accès en maçonnerie de pierres, il possède 6 voûtes de 13 mètres côté rive droite de l’Orb et côté  rive gauche, une voûte métallique en arc surbaissé de 50 mètres.

     

                                  La longueur totale de ce pont est de 160 mètres. Sa largeur est de 5,60 mètres sur la partie maçonnée et de 4,50 sur l’ouvrage métallique.

     

                                  Construit en 1893, il permet de relier par la D36 les communes de Cessenon et Murviel les Béziers.

     

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                                          Le pont de Cazouls les Béziers

     

     

     

              Le pont suspendu de Marolles dit ‘’ pont Gaston Doumergue’’ permet à la route D16 de franchir l’Orb et de relier la commune de Cazouls les Béziers à celles de Thézan et Murviel.

     

                                    D’une longueur de 122 mètres et d’une largeur de 4,50 mètres, cet ouvrage a été construit en 1926. Il a subi d’importants travaux de renforcement de 1954 à 1988.

     

                                     Ce pont fait l’objet d’une surveillance permanente à cause de l’importance du trafic de poids lourds. Ce pont a remplacé un autre ouvrage suspendu construit en 1860, sûrement détruit par une grosse crue du fleuve.

     

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                                                                                                                                                                                                                                 Le pont de Tabarka

     

                                       Le pont de Tabarka est un pont métallique construit fin du 19ème siècle du type Eiffel. Il enjambe l’Orb et relie Béziers à Maraussan. Il a été construit lors de la création de la voie ferrée allant de Béziers Gare du Nord à Saint Chinian exploitée par les Chemins de fer de l’Hérault.

     

                                       Après la fermeture de la liaison ferroviaire en 1969, il fut transformé dans les années 70 pour permettre le passage des voitures. A cette occasion, il fut doté d’une passerelle piétonne sur son côté amont.

     

     

                                                         
                                   Le pont vieux de Béziers

     

     

     

                                        Le pont vieux, comme son nom l’atteste est une construction d’architecture romane (12ème siècle) à Béziers. Pendant très longtemps, il est resté le seul point de passage pendant 700 ans sur le chemin de la Provence à Toulouse. Il a été remanié à différentes époques (14/15 et 16ème siècles) Dans des écrits royaux, Charles VII et Louis XI parlaient d’un pont ‘’de grande ancienneté, somptueux et de grand édifice’’. Il a été le plus grand pont de l’époque. Il a été abimé par une crue en 1840 et réparé à l’identique en 1843. Il possède 19 arches. Longueur 200 m – largeur 5 m donc très étroit. Ce pont fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 18 juin 1963.

     

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                                           Le pont-canal de Béziers

     

               Le pont-canal de l’Orb permet au Canal du Midi de franchir l’Orb dans la traversée de Béziers. Sa construction a débutée en 1854 par P.Paul Riquet et elle finit en 1857. Mis en service en 1858, il a remplacé la traversée dans le lit de la rivière toujours dangereuse lors des grosses crues.

     

                                          Long de 240 m, haut de 12 m, large de 28 m, il dispose de chaque côté d’un chemin de halage. C’est un des plus grands ponts-canaux de France comparable à ceux du Cacor sur le canal latéral de la Garonne et du Guétin à Cuffy sur le canal latéral à la Loire.

     

     

     

                                      Le pont vieux de Sérignan

     

     

     

     

     

                                            Ce pont métallique, construit en 1908 a remplacé un pont suspendu d’une portée de plus de quatre vingts mètres construit en 1851 dont seules les extrémités du pont ont été conservées. Elles ont servi à la réalisation de ce pont centenaire. Deux piles ont été construites en son milieu pour soutenir le tablier métallique. La surface roulante repose sur trois travées de 27 mètres chacune.

     

                                            En 2009, de mars à juin, ce pont a subi un rajeunissement par la mise en place d’une nouvelle bâche thermo-rétractable sur le tablier et la réfection de la couche de roulement. Puis après sablage pour ôter l’ancienne peinture, la partie métallique a reçu l’application d’une nouvelle couche de peinture couleur rouge Gauguin. Cette couleur fait penser à la teinte d’origine du viaduc de Garabit et au Golden Gate de San-Francisco. Mais aucun rapport avec les dimensions des deux ponts si ce n’est que l’on peut faire du canotage sous chacun d’eux.

     

     

     

                                            Puisque le tiers de l’eau potable consommée dans le Biterrois provient du pompage de Réals, je lève mon verre à votre santé. Vous y mettrez l’additif que vous préférez.

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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    Alors ! Raconte !  N°64

     

     

     

                                           La chapelle des Auzils de la Clape.

     

     

     

     

     

                      ‘’Oh ! Combien de marins, combien de capitaines

     

                        Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,

     

                         Dans ce morne horizon se sont évanouis !

     

                         Combien ont disparus, dure et triste fortune !

     

                         Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

     

                         Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !’’

     

                          Océano Nox  - Victor Hugo

     

     

     

                        

     

     

     

                      C’est dans le massif de la Clape où se trouve le cimetière le plus troublant de la région puisqu’il ne contient aucun défunt mais qui est sanctifié par une magnifique et très ancienne chapelle ‘’ Notre Dame des Auzils’’, perchée tout en haut du massif sur son dôme rocheux au milieu d’une pinède luxuriante. Elle était  relatée déjà en 1323 par l’existence d’un prieuré. Elle signifie  en latin ‘’Du Bon secours ou Chapelle du Perpétuel Secours’’.

     

                       C’est après la terrible tempête de 1797 où 29 pêcheurs gruissannais   répartis sur trois bateaux périrent dans le golfe du Lion que cette chapelle fut consacrée à la vierge protectrice des marins. De nombreux ex-voto ornent ses murs. Un chemin assez abrupt et caillouteux bordé de cyprès mène à cette chapelle. Ce chemin est appelé ‘ cimetière marin’’ car à partir du milieu du 19ème siècle, les habitants de Gruissan y ont élevé des cénotaphes. Ce sont des tombes vides qui  honorent les marins disparus du monde entier. Faute de dépouilles, le souvenir demeure.   ‘’ Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée – Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée – L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !’’Très émouvants, ces cénotaphes sont gravés de noms de marins de tous grades et de tous les pays lointains et à la mémoire de tous ces gens de mer disparus dans des abîmes sans fond, les mers et océans du monde. Avant de partir dans leurs grands voyages en mer, les marins gruissannais venaient adresser leurs prières à la vierge protectrice.

     

                        La mer a toujours fait peur et à l’époque, les bateaux n’étaient pas équipés comme aujourd’hui des moyens modernes de navigation. Ils n’avaient que le sextant et la boussole. Le vent et les courants marins les faisaient dériver parfois sur des écueils.

     

                        Les marins qui avaient essuyé quelques infortunes de mer, dès leur retour au port, venaient orner le sanctuaire d’ex-voto, de tableaux et même de maquettes de bateaux. Les marins gruissannais sont très pieux mais leur religion est liée au paganisme de la religion grecque. En effet, les Grecs donnaient des ex-voto à leurs divinités. Les prémices de la religion grecque ont beaucoup influencé le  caractère mais aussi l’esprit religieux des peuples méditerranéens. A l’intérieur, il y a de magnifiques tableaux en trompe-l’œil, des maquettes de barques de pêcheurs, de gros navires, de sous-marins et même d’un porte - avions miniature. Elles ont été mises là en remerciement pour  avoir  échappé à la mort et surtout d’être revenus sur leur terre natale.

     

                              Sous ce sanctuaire, la grotte de Saint Salvaire (fermée, refuge de chauve-souris) faisait l'objet d'un culte de la part des femmes désirant un enfant. Elles y jetaient un caillou à l'intérieur pour être exaucées.

     

                         Cette chapelle musée est ouverte aux visiteurs quelques jours, du mercredi au dimanche jusqu'au 3 novembre. Pour d'autres jours, s'adresser à la mairie de Gruissan. Nous avons eu la chance de la visiter un après midi où les cigales faisaient concert. Lors de son ouverture, elle est surveillée par un employé de la mairie de Gruissan.

     

                         Tous les ans, à Pâques et à la Pentecôte, les gruissannais font un pèlerinage en musique à la chapelle en hommage à tous les marins du village. Hommage très touchant de la population pour leurs chers capitaines et mousses disparus dans les eaux des plus lointaines du Globe.

     

                         Tous les marins n’étaient pas comme Ulysse qui plein d’usage et raison est revenu finir ses jours auprès de sa Pénélope antique.

     

                          Le lundi de Pâques, ne manquez pas l’occasion de faire pâquette. Avec les belles asperges sauvages qui poussent dans la Clape et quelques œufs ; une bonne omelette est à déguster.

     

    Nota : cénotaphe vient du grec kenos=vide et de taphos=tombe.

     

     
     

     

                                       La base 944 – station radar de Narbonne.

     

     

     

                           Après vos ferventes prières que vous avez faites dans notre petite chapelle où les voix de Dieu sont impénétrables, d’autres surveillances s’opèrent pas très loin dans le Plan de Roques sur ce Massif de mauvais cailloux. Cette base militaire super protégée, dominée par d’énormes paraboles sphériques surveille l’ensemble des vols sur toute la Méditerranée de Marseille jusqu’au Maroc.

     

                           C’est en 1965 que le général De Gaulle a décidé d’implanter cette station en installant un radar de campagne et a crée le détachement de la base aérienne 944. En septembre, le personnel d’active prend en charge les scopes sur leurs plots de béton. Dès cette année là, les premiers exercices importants de défense aérienne font de cette base le commandement général de France.

     

                            En 1966, la route conduisant aux installations radar est inaugurée.

     

                            En 1967, la base aérienne 944 est crée et succède à l’ancien détachement.

     

                            Des radars plus modernes et plus performants sont mis en place dont leur rôle est l’identification, le contrôle et le guidage des avions.

     

                            En 1970, la BA 944 prend le nom de BA ‘’ Commandant Monraisse’’ officier tué en service aérien commandé. Dés lors, la base fonctionne 24h sur 24.

     

                            De plus en plus performants, les radars  dont SATRAPE permettent la détection même en basse altitude – détection tridimensionnelle à poursuite  électronique. Cet engin voit, écoute et guide les missions de défense aérienne.

     

                            Dans les années 80, après l’évolution technico-opérationnelle, de nouveaux calculateurs sont mis en place pour traiter les ondes reçues. Le système Météor assure désormais la surveillance entière du Golfe de Lion.

     

                            Le radar SATRAPE sera démantelé en 2000 et petit à petit remplacé par le radar TRAC qui deviendra opérationnel en 2005. Le décret du 28 novembre 1991 fixe les zones réservées au projet de l'installation militaire notamment les hauteurs des bâtiments privés dans cette zone de la Clape.

     

     

     

                            Attention ! Une forme inconnue volant à la vitesse supersonique vient d’être repérée. Cet OVNI vient rôder au dessus de notre petite chapelle. Allo. Papa. Charly. Tango ! Est-ce un avion perdu dans le Triangle des Bermudes qui a retrouvé son chemin ?

     

    JC d'Oc

     


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    Alors ! Raconte ! N° 65

     

     

     

     

     

                                      Gruissan et sa tour Barberousse.

     

     

     

               Ce village de 4280 habitants tout en couleur puisque le bleu domine, tant sur ses armoiries que sur ses étangs. Situé entre mer et Clape, le vieux village est constitué de ruelles qui s’entourent autour d’un gros bloc de calcaire sur lequel domine les restes d’un ancien château féodal,  appelé par défaut ‘’La tour  Barberousse’’. Le village est donc une circulade entourée d’eau. C’est l’un des 63 villages en circulade implantés dans le Languedoc. Il est enclavé au nord par l’étang de Gruissan, à l’est par l’étang du Grazel et de l'Ayrolles, à l’ouest par le Salin de Reprise et au sud par la Méditerranée. Gruissan est la  station balnéaire la plus importante de l’Aude avec  son port de plaisance construit à la fin du 20ème siè- cle au cœur d’un site exceptionnel et sa plage de sable fin  sous le soleil languedocien. Cette plage fut immortalisée par le film de Jacques Benex ‘’ 37°-2 le matin’’ avec Béatrice Dalle et Anglade où l’on voit les chalets en bois sur pilotis qui font la particularité du village. C’est l’un des plus beaux des villages de France.

     

                 L’actuel maire est Didier Codorniou, qui comme tout le monde le sait a porté son talent rugbystique sur tous les stades de France en tant qu’il fut l’un des meilleurs trois quarts au RC de Narbonne et au Stade Toulousain.

     

     

     

                C’est l’archevêque de Narbonne qui était seigneur-maître de Gruissan qui fit construire le château vue son importance sur sa position stratégique sur la mer. Edifié vers la fin du 10ème siècle pour assurer la surveillance des navires qui  croisaient au large des côtes, il protégeait en plus la ville ainsi que Narbonne d’éventuelles invasions venant de la mer. Les envahisseurs avec leurs bateaux à fond plat entraient par l’étang du Grazel, remontaient le fleuve Atax qui est l’actuel canal de la Robine (l’ancien lit de l’Aude) et remontaient jusqu’aux portes de Narbonne. En 1246, l’archevêque de Narbonne consolidera cette forteresse et érigera cette puissante tour que l’on appellera plus tard  ‘’Tour  Barberousse’’ du nom du pirate mondialement connu pour se parer des attaques permanentes des barbaresques venant de Gascogne qui écumaient la côte en pillant, tuant, incendiant tout sur leurs passages.

     

                   Cette garnison à Gruissan protégeait toute la Narbonnaise. Vers 1530, cette tour prit le nom qu’elle porte actuellement ‘’ Tour Barberousse’’.

     

                   Mais qui était ce sanguinaire Barberousse ?  Son vrai nom était Baba Arrouj dit Barbarossa. Il ne s’est hélas jamais approché de la côte languedocienne. C’était l’un des quatre fils d’un potier vivant dans l’une des îles grecques. Ces quatre fils sont tous devenus pirates sous la bannière du croissant turc de l'émir Soliman le Magnifique. Sa grande  barbe rousse lui permettra de se différencier des autres pirates. Il va sillonner la Méditerranée en attaquant seulement les navires chrétiens  ce qui lui confèrera une grande reconnaissance auprès des musulmans. Il fut un corsaire chasseur d'esclaves blancs qu'il revendait dans les harems et les souks d'Afrique du Nord. Après chaque attaque, il se réfugiait dans les villes de Tunis ou d’Alger où ses bienfaits reconnus par la population l’ont désigné comme roi d’Alger. En étant roi, il exhibera chaque fois ses lettres de marque de noblesse, ce qui lui évita d’être pendu lorsqu’il fut arraisonné en tant que pirate. Libéré plusieurs fois, il finit sa piraterie en prenant le titre suprême de Grand Amiral de Turquie que lui conféra le sultan Soliman le Magnifique pour services rendus. Son image de tueur, de détrousseur, d’esclavagiste lui assura la crainte de tout l’Orient. En 1533, il monte au grade de Grand Amiral de la flotte ottomane nommé par le sultan de Constantinople, puis à nouveau roi d’Alger. Après avoir attaqué la Tunisie avec les huit mille turcs prêtés par le sultan Soliman 1er au retour, il dévalise toutes les Iles Baléares. Il saccagera le royaume de Naples, la Calabre, attaque Nice, se réfugia à Toulon que François 1er vida de ses navires pour que les marins de Barberousse passent l'hiver avant de rentrer chez eux. Il est vrai qu'en ces temps anciens, le roi de France François 1er était menacée par le fougueux Charles Quint son beau-frère, dans les royaumes d'Espagne, de Sicile, de Germanie, dans les provinces des Flandres et de Franche Comté et par le Duc de Savoie Charles III son neveux en Sardaigne. La présence du pirate Barberousse à Toulon avec son armada de navires dissuada les belligérants. Mais on ne peut pas affirmer que Barberousse sauva la France. En attendant, il restera en France jusqu’en 1544.  ‘’Le repos du guerrier sur la côte d’Azur’’

     

                Il mourra dans son fabuleux harem à Istanbul en 1546 à l’âge de 80 ans entouré et pleuré par ses nombreuses femmes.

     

     

     

                Voici en quelques lignes l’histoire de la tour de  Barberousse ce célèbre pirate que les gruissannais n’ont jamais vu de leur vie et qui n’a rien à voir avec les quelques petits pirates locaux. Basé sur un mensonge, ce canular s’amplifia de bouches en bouches  et les pirates de moindres envergures profitèrent du nom de Barberousse pour semer la peur dans les’’ têtes plates’’ de la région Languedoc Roussillon. 

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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