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Par JC34 le 27 Août 2013 à 12:43
Alors ! Raconte! N° 96Valras - station retrouvée.
Bien sûr, l'état du village après le bombardement est lamentable mais en mer, la pêche sous exploitée pendant la guerre produit bien plus de poissons qu'avant. Dans le village on emploie un temps les prisonniers italiens pour le déblaiement mais aussi pour le déminage sur la plage car les Allemands en partant ont laissé des Katymines, engins aimantés que l'on peut heurter avec des bateaux. La plage, encombrée de six blockhaus à demi-détruits, de barbelés et d'obus non explosés est devenue dangereuse. C'est en 1967 que le dernier engin a été désamorcé sur l'emplacement de la colonie de vacances "Mer et Soleil"
Le désir de remettre l'activité de la station en marche est très important. Dès 1946, les cafés, le tramway, le Casino reprennent leurs activités ludiques. Les lotos, les bals tous les dimanches, les deux cinémas (Le Ritz et le Vox), le foot et le rugby, les courses cyclistes, la société de musique, toute la société valrassienne retrouve le plaisir. La plus ancienne distraction revient au goût du jour ; le Capelet, ce mât savonné incliné au dessus de la rivière où les jeunes s'escriment à grimper. La paix est bien retrouvée mais la belle époque d'avant la guerre n'est plus. Les touristes reviennent timidement car l'habitat fait encore défaut. On loue une chambre, on sous loue une remise sans confort. Le plus important est d'oublier les frustrations de la guerre.
Valras veut mettre les moyens pour devenir une grande station balnéaire et la reconstruction des villas de première ligne débute en juin 1945. Les maires Sablayrolles 1947-53 et Lignon 1953-59 élaborent le nouveau Valras basé sur le boulevard de Front de Mer. Les Allées sont rebaptisées le 12 octobre 1944 Allées Ch.de Gaulle. Après Pétain, c'est De Gaulle, on reste avec l'esprit patriotique des militaires. En 1947, le mur d'alignement en calcaire gris du boulevard de front de mer est terminé ainsi que la digue. Le phare tout neuf sur son socle de béton symbolise le nouvel esprit. Le bord de mer devient une promenade piétonne. C'est un peu la Riviera italienne en Languedoc mais faute de finances, le boulevard ne sera pas prolongé jusqu'au Casino. Seul, un parking terminera cette voie.
Côté village, l'hôtel Miramar s'agrandit tout comme l'hôtel Moderne. Le centre du village se situe autour de l'ancien chalet Bernard devenue la mairie. L'hôtel Renaissance est rasé et laisse la place au marché actuel.
Côté du port, le boulevard de front de mer devenu boulevard Jean Moulin en 1954 faisait une boucle. Le premier monument aux morts y fut érigé, puis transféré boulevard Jean Dauga lors de la construction du Théâtre de la Mer en 1981-1982 Place Turco.
En 15 ans, le nombre de villas a fait plus que doubler. Les demandes de permis de construire abondent en mairie. En 1968, pour 712 résidences principales il y a 2251 résidences secondaires. En 1971 pour 1803 résidences principales, il y a 4384 résidences secondaires. La mission Racine demandée par Ch. de Gaulle pour arrêter l'exode des touristes français vers l'Espagne, oublia Valras et favorisa La Grande-Motte, Le Cap d'Agde et Gruissan. L'afflux des estivants obligea la modification du plan d'urbanisme favorisant les petites villas. Il fut construit dans les années soixante une grande tour de 14 étages entre l'avenue des Elysées et la plage. Malheureusement, 1972 signe le déclin de la pêche. La sardinerie Saupiquet et le chantier naval Péronne ferment leurs portes. Le nombre de patrons et marins pêcheurs diminue fortement, laissant s'installer la domination des gros chalutiers qui vont de plus en plus loin et reviennent avec des filets bien remplis.
Valras est aussi une ville camping. La zone de plus de 20 campings empiète largement sur Sérignan et Vendres. A l'ouest, Les Mouettes, la Yole, Lou Village etc. . A l'est le camping central et le camping bleu. Au total, Valras dispose d'un accueil de près de 50.000 personnes l'été soit un total de 200.000 personnes par an.
Enfin, ces quelques pages ne reflètent pas toute l'histoire de Valras mais qu'une infime partie. L'Office du Tourisme, la Caserne des pompiers, l'église, la Maison de la Culture, les équipements sportifs où l'on travaille le fer sur les terrains de pétanque, la Saint Pierre fête des pêcheurs, le port qui abrite plus de 800 bateaux de passage par an, la capitainerie, les inondations etc…. sont des sujets qui mériteraient que l'on en parle.
La petite histoire.
Saviez-vous que Valros, petit village de 1567 âmes dont sa fondation date du V° siècle a pris le nom de VALRAS de 1425 à 1643. Le pire a été évité, un conflit peut être, mais dans le Midi, on est tolérant. Valros n'eut point de griefs.
Mais ce qui est indéniable, c'est qu'à Valras, on s'y sent bien (aïci sem pla) et c'est le plus important. Et pour finir, une belle chanson de nos vingt ans de François DEGUELT.
Allongés sur la plage --- Les cheveux dans les yeux --- Et le nez dans le sable --- On est bien tous les deux --- C'est l' été, les vacances --- Oh mon Dieu, quelle chance! --- Il y a le ciel, le soleil et la mer --- Et le soir tous ensemble --- Quand nous allons danser --- Un air qui te ressemble --- Vient toujours te chercher --- Il parle de vacances --- Et d'amour et de chance --- En chantant: le ciel, le soleil et la mer……..
JC d'Oc 02/2012
source et bibliographie :Valras Plage d'hier à aujourd'hui - Yvette Maurin
Histoire vraies en Languedoc- Hubert Delobette
Les mystères de l'Hérault - Astruc
Histoire du Languedoc - Philippe Wolff
Paysans du Languedoc - Fabre - Lacroix
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Par JC34 le 27 Août 2013 à 12:40
Alors ! Raconte ! N° 97Végétation des Orpellières et de Valras
Sur les dunes, les plantes résistantes à la chaleur et à la forte salinité.
- l'oyat , le chiendent qui se fixe et crée des dunes , la camomille des dunes appelée marguerite des plages qui donne au printemps de jolies fleurs jaunes , de petits champignons - le coprin des sables au chapeau convexe et gris et à la chair coriace.
- quelques graminées vivaces: caquilier, giroflée des dunes, liseron soldanelle, anthémis maritimes, lis ou pancrace des sables, immortelle stoechas, euphorbe des dunes, luzerne marine qui pousse en touffes, le panicaut maritime ou le panais porte épines.
Dans la sansouire pousse la saladelle appelée fleur des gardians en Camargue avec ses fleurs violettes en bouquets, la salicorne qui pousse en touffes avec ses tiges ligneuses. La sansouire, appelée lagune en Camargue, cet espace situé derrière les dunes, tantôt sablonneuse, tantôt humide, est l'école de la vie. Certaines plantes nourrissent, d'autres guérissent On utilisait la salicorne pour combattre le scorbut ou les ganglions mais aussi pour les problèmes rénaux. Elle était aussi consommée en potage ou en omelette d’où le nom de haricots de mer. On la cueille en mai juin et on la cuisine comme l'épinard. Il pousse aussi la salicorne appelée ''herbe au verre'' feuilles que l'on vendait aux verriers et aux fabricants de savon . Près de Vendres un lieu dit '' La Salicornière'' témoigne l'importance de son passé de producteur d'herbes au verre.
- Il faut ajouter deux arbres : l'olivier de Bohème et le tamaris qui résistent aux embruns salés et au vent. Le tamaris appelé aussi ''tamarin par les gens d'ici'' a un feuillage très fin et de jolis rameaux mauves ou blancs tirant sur le gris. Cet arbuste supporte très mal la taille mais il supporte bien les embruns salés et le vent.
Sur les dunes, l'eau de pluie peut former par infiltration des lentilles d'eau qui flottent en petite profondeur sur des nappes d'eau salée. Les eaux ne se mélangent pas car l'eau salée est plus lourde que l'eau de pluie. On trouve dans ces creux des joncs, des scirpes et des choins.
- En milieu humide: le jonc aigu et le roseau poussent sur les bords de l'Orb. Autrefois ils étaient très recherchés pour confectionner les paillottes et les litières des chevaux. Maintenant, ils sont tressés pour faire des canisses pour se protéger du vent.
Les moustiques.
Aedes detritus et Aedes caspuis les + fréquents. Ils peuvent venir des zones marécageuses portés par le vent. Migrations à + des 20 Km - insectes de 3 à 5 mm - courtes ailes et longues pattes grêles - antennes et trompe pour aspirer le sang. Seule la femelle pique pour la maturation des œufs tandis que le mâle se nourrit du nectar des fleurs. Seules défenses on plaçait des portes mouches puis on pétrolait les eaux stagnantes. Maintenant, c'est la démoustification chimique depuis 1960 par l'IED Méditerranée qui a une base à Sauvian - produits biologiques. En zone humide il ne faut pas oublier ces petits moucherons qui viennent en essaim goûter le soir votre pastis.
Les arbres à Valras.
Le sol étant trop salé, peu d'arbres poussent (Val ras = la vallée tondue = la vallée chauve). En 1950 on planta lors de construction du front de mer des mûriers platanes que l'on préserva pendant plus de 20 ans. Il n'en reste que quelques uns bien rachitiques au début du boulevard Jean Moulin. Il faut les asperger d'eau douce lors des fortes tempêtes pour les dessaler. Par contre leurs branches tournées vers la mer sont trois fois moins vigoureuses que celles tournées vers le Nord Par contre à l'intérieur de la ville, ils sont plus vigoureux. La rue des Mûriers a été plantée de ces arbres avant la guerre. On a choisi Valras face à la mer, c'est un choix donc peu d'ombre! En centre ville, les palmiers, les pins parasols, les figuiers. Réussite , les pittosporums, les fusains, les troènes, les lauriers roses, les liserons et la vigne vierge.
Cette sansouire de 144 hectares des Orpellières ainsi que les sites de Est et Sud de Béziers de 6102 hectares abritent de nombreuses espèces d'oiseaux protégées (outardes canepetière, milan noir, rollier d'Europe bleu orange, bruant et le blanc circaète jean). La Grande Maïre de 416 hectares, la Mare du plateau de Vendres de 18 hectares, toute cette côte sableuse de 8634 ha a été classée ''Natura 2000'' pour préserver et conserver le patrimoine en avril 1979.
Les fleurs, pas de problèmes lorsqu'elles poussent en pot - pétunias, géraniums, verveines, zinnias et lantanas.
La zone sableuse de Valras - Vendres - St Pierre la Mer devrait être incluse dans le Parc Naturel de l'Aude allant de Gruissan à la Clape, Cela donnerait plus de valeur à cet espace naturel et effacerait cette image que les touristes emportent en voyant une belle station balnéaire inondée de soleil sans arbre qui ne se distingue en rien des autres du littoral languedocien. Enfin, il n'y a que le ciel, le soleil et la mer chante François Deguelt. Il a donc oublié la flore et la faune.
Où est donc le temps où les Sérignanais allaient ramasser les coques à foison sur la plage, où les scarabées verts- bleus roulaient leurs boulettes, où les coccinelles qui, par vent d'ouest envahissaient la plage et venaient piquer nos chers naturistes sur les parties les plus charnues de leur anatomie?
JC d'Oc 02/2012
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Par JC34 le 27 Août 2013 à 12:34
Alors! Raconte! N° 98
La côte lagunaire entre Bages et Port la Nouvelle.
Combien d'automobilistes qui, empruntant la A9 ou la A61 sont persuadés que l'eau qui miroite au soleil sur une longueur de 16 km parallèlement à la Méditerranée et sur une largeur de 11Km en venant de Perpignan et à l'approche de Narbonne est la mer du Golfe du Lion et non des étangs . Le plan d'eau de Bages a deux voisins qui le séparent de la mer, l'étang de l'Ayrolle et celui de Gruissan en utilisant avec ce dernier en séparation le canal de la Robine, ancien lit de l'Aude. De plus, la voie ferrée reliant Perpignan à Narbonne a été construite contre le canal en plein milieu de ces étangs . Pour localiser ce magnifique plan d'eau, il faut citer au Sud Port la Nouvelle où les bateaux les plus gros peuvent accoster. A côté les usines Lafarge. A quelques pas, il y a Sigean avec sa réserve africaine et ses 800 animaux - réserve crée en avril 1974 par Paul de la Palouse et Daniel de Monfreid, fils du célèbre marin du pays qui a écumé toute la Mer Rouge. Tous les ans 350.000 personnes visitent ce parc où l'on assure la tranquillité des animaux dans le respect de leur milieux d'origine. A l'ouest, il y a deux villages très appréciés par les vacanciers, Peyriac de Mer et Bages, véritables viviers de marins avisés. Au Nord, c'est le port nautique de Narbonne qui héberge l'école de voile juste à côté de Madirac qui, historiquement était le port celtique de Narbonne. On y a retrouvé des pièces romaines, des amphores, une ancre marine de plus de trois mètres ainsi que la structure d'un ancien embarcadère de plus de 15 mètres de long avec des madriers et des blocs de pierres taillées.
Puis il y a le Massif de la Clape qui calme un peu les ardeurs de la tramontane. Dans ces collines, il ne faut pas oublier de citer la chapelle des Auzils, sanctuaire vénéré par les marins. Puis il y a Gruissan avec sa célèbre Tour Barberousse construite vers la fin du 10ème siècle pour protéger la Narbonnaise des éventuelles invasions venant de la mer. Les gros voiliers quittaient la mer devant Gruissan où ils ''stationnaient''; les barques à fond plat remontaient par le fleuve Aude les marchandises jusqu'à Narbonne en godillant d'un étang à l'autre. Il fallait en ces temps incertains faire très attention aux bandits de grands chemins qui attendaient en embuscade. Les barques pouvaient donc remonter le fleuve jusqu'au port nautique de Narbonne et redescendre jusqu'à Port la Nouvelle par le Canal de la Robine. Ce circuit leur permettait d'avoir une issue de secours en cas d'attaque. Ces deux accès maritimes vers Narbonne ont permis à de nombreux petits pirates locaux qui se faisaient passer pour être l'avant-garde de l'armada de galères du célèbre pirate Barberousse de faire régner la terreur sur les habitants de Gruissan et de sa région. Surtout que ces milliers de guerriers turcs avaient la réputation de ne laisser que terre brulée. Heureusement ces guerriers ne sont jamais venus sur nos terres. C'était une illusion stratégique qui perdura durant un bon siècle. Tout cela pour dire que les étangs de Bages, de Gruissan, de Campignol et de l'Ayrolle ont été des plans d'eau qui permirent les invasions arabes, des échanges commerciaux de toutes sortes, du troc et un commerce florissant avec la Narbonnaise.
Progressivement la physionomie du pays changea rapidement par l'action des hommes, du vent, par les inondations, par l'évolution des courants marins et heureusement, cette zone lagunaire non urbanisée, sauvegardée par le Conservatoire du Littoral Languedocien n'a pas subi ces constructions grotesques que l'on retrouve chez nos voisins espagnols sur la Costa Brava. Ce pays audois a aussi été aidé par les gens de la lagune, gens de tempérament affirmé qui n'ont pas laissé les urbanistes venir polluer leur côte.
On dit beaucoup de mal du vent qui décoiffe les têtes plates des Audois mais il faut aussi voir que c'est un animateur permanant du ciel par ces nuages fuyants, de l'eau par leurs vagues et de la terre par des plages dont le sable sculpté rappelle le sol lunaire.
Ce vent qui souffle dans cette région plus de 300 jours par an, peu apprécié sur les plages, apporte du bonheur aux véliplanchistes, fait tourner les pâles des éoliennes de Port la Nouvelle. Le Cers appelé vent du Nord souffle 200 jours par an. Il est froid, porteur de pluie en hiver. Il peut entraîner une baisse des eaux de l'étang de plus de 50 cm en évacuant l'eau vers la mer. Le Marin, vent soufflant à l'opposé du Cers, doux et humide , fréquent en fin d'année, apporte des pluies continues qui en 1999 ont provoqué des inondations. Sous l'effet du Marin, l'eau peut monter de plus de 80 cm par rapport au niveau moyen des eaux de l'étang. Donc fantastique variation des eaux d' 1m30 dans l'étang de Bages. Le Grec, vent venant de Agde donne des couleurs rouge et grenat aux eaux.
N'oublions pas les randonnées que nous faisons sur l'ex-île de Sainte Lucie, le long des nombreuses salines notamment celles de Gruissan, de Bages et de Peyriac de Mer qui nous laissent une impression surréaliste tellement que les vues sont belles du haut des dunes. A Peyriac de Mer, un cheminement piétonnier sur des planches à claire-voie a été aménagé à l'intérieur des salines qui étaient exploitées au temps des Romains. Cet aménagement permet sur une grande distance de se promener sur les hauteurs et de prendre du recul pour contempler le village qui laisse une agréable impression sur son environnement. Toute cette zone est protégée et même le ramassage des tellines est interdit depuis 1991. Les sentiers sont balisés et protégés.
Quelques petites îles émergent aux abords de cette zone lagunaire. L'île de la Planasse, face à Peyriac de Mer a des accès difficiles dus aux rochers immergés à moins d'un mètre, puis l'île de Lotte, face à la réserve africaine, l'île du Soulier, fréquentée uniquement par les oiseaux, l'île de la Nadière entre l'île de l'Aute et la pointe des Oulous, l'île Sainte Lucie très protégée, interdite aux chiens. On y trouve un ancien domaine viticole abandonné qui abrite actuellement l'Observatoire des Etangs et un atelier de réfection de barques latines. On y voit aussi des caves et des pressoirs, vestiges de l'activité passée. Sur cette île, des chevreuils cohabitent avec les lapins et quelques chèvres sauvages. Très belle vue sur un panorama vers la mer, les étangs, les Corbières, Narbonne, sur les hauteurs du Haut Languedoc, le Canigou. Cette île de près de 3 km de long est accessible par un pont tournant. Puis l'île Saint Martin entourée par l'étang de Gruissan, les salins de Saint Martin, l'étang de Campignol, l'étang de l'Ayrolle où de nombreux flamants roses y séjournent toute l'année. Leur couleur rose est due à une algue de couleur bleu-vert qu'ils mangent durant leurs premières années puis par des crustacés lorsqu'ils sont adultes. Il faut interroger un flamand de Bruxelles pour savoir !!
Les tables salines rapportent plus de 30.000 tonnes tous les ans. Dans les temps anciens, le sel servait a activer le feu de la cheminée mais aussi à éloigner les sorcières.
Les techniques de pêche sur les étangs n'ont pas évoluées depuis plus de 2000 ans. La pêche est pratiquée de façon artisanale avec des barques légères. Bien sûr, il n'y a plus de voiles mais des moteurs surpuissants. Les poissons migrent selon les variations de la mer qui entre ou qui sort de l'étang. Ce phénomène se retrouve sur toute la zone lagunaire, à Sète, à la Maïre de Sérignan ainsi qu'à Valras Plage. Les pêcheurs font des loups, des turbots, les mulets, les muges, des dorades surtout lors de leur migration en septembre lorsque la température de l'eau baisse. Les muges, ces poissons volants que l'on trouve sur le pont des bateaux sautent très haut de l'eau pour se débarrasser des parasites qui se collent sur leurs écailles. Puis, il y a les anguilles, ces poissons serpentiformes qui migrent très loin en mer et qui reviennent pondre dans les étangs. Les pêcheurs de Gruissan pratiquent une pêche artisanale en posant dans des endroits relativement larges de l'étang des capéchades ( filets à trois nasses) qui font barrage aux anguilles, mulets et dorades qui descendent de septembre à novembre pour goûter l'eau de mer. Il faut aussi dire que les dorades sont attirées par les filières à moules placées en mer. Dès le 15 septembre, les dorades descendent puis elles sont suivies par les anguilles vertes, les matures et les argentées jusqu'à fin novembre. La tramontane fait baisser le niveau de l'eau et trouble le fond de l'étang ce qui masque les filets au regard des poissons En décembre on supprime les capéchades car en hiver les mailles des filets peuvent être abimées par le gel. Les civelles remplissent vite les bourriches pour être exportées surtout vers l'Italie et l'Espagne. On pêche entre 900t et 1000t par an dans toute la zone lagunaire mais 59% d'anguilles échappent aux filets. Les Japonais en sont friands. Anguilles laquée - Unagie.
C'est aussi le paradis des oiseaux qui viennent où qui vivent sédentairement dans les roseaux .
Il faut visiter cet espace lagunaire, ses sites, ses salines en automne avec le petit train ou bien au printemps, lorsque les vacanciers ont délaissé le lieu. L'arrière saison est pour nous, gens du Pays d'Oc, la meilleure car on apprécie le calme, la tranquillité du lieu et le passage des oiseaux migrateurs au dessus des plans d'eau. JC d'Oc /2012
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Par JC34 le 22 Août 2013 à 18:56
Alors ! Raconte n° 99
Une bien belle marquise !
Beaucoup de personnes sont passées sous cette magnifique ‘’ marquise’’ et n’ont pas fait référence à sa beauté, à sa stature et à sa livrée . Pourtant, ce n’est pas très loin de chez nous que cette plantureuse vieille dame a hissé sa charpente dans la ville de Bédarieux. Ce n’est ni la Pompadour, ni Mme de Sévigné, ni Angélique la marquise des anges mais elle a trouvé refuge dans la gare de la ville.
Depuis longtemps, Bédarieux a été un important nœud ferroviaire. Nos chemins de randonnées nous ont souvent amené au dessus de La Tour sur Orb, sur le Tantajo où nous avons aperçu ce viaduc ferroviaire de plus de 713m de longueur sur lequel étaient transportés les wagons de charbon dès 1856. Ce viaduc a été construit avec les pierres de Soumont près de Lodève et avec la chaux de l’usine de La Tour sur Orb. Il comporte 37 arches de 15 m d’ouverture et domine l’Orb de plus de 25 m de hauteur. C’est en 1858 que la voie ferrée de Béziers à Bédarieux fut mise en service, ce qui permettait à la ville de sortir de son isolement et qui ouvrait au public la perspective vers Graissessac. Puis d’autres lignes vinrent se greffer notamment celles vers Montpellier en 1877 et vers Castres en 1889. Cette même année, une nouvelle gare fut construite pour remplacer la ‘’ vieille’’ faite de bric et de broc, de pierre et de bois datée de 1858. Le trafic passager n’était pas négligeable puis qu’il a accueilli 109 386 dès la première année de son exploitation.
Nécrologie ! Le 5 juin 1890, une Bédaricienne, Noémie Berthomieu mourut sans héritier en laissant à sa ville natale la coquète somme de plus d’un million de francs. Lors de ses obsèques tous les habitants sans distinction de profession, d’opinion, de religion firent honneur d’assister en remerciement de ce don fabuleux. Le testament laissé stipulait que cet argent devait servir en priorité aux pauvres de la ville.
Le maire fit construire l’hôpital de la Providence (avenue Noémie Berthomieu) sur le terrain donné par M. Peyre en 1895.
Mais tout ne fut pas dépensé et il restait assez l’argent pour la construction de la fameuse marquise de la gare. Cette architecture inspirée de Eiffel fut mise en place en 1903 par la société Daydé & Pillé de Creil dans l'Oise, Après avoir réalisé la marquise de la gare de Bordeaux ce consortium reçut de la Compagnie des Chemins de fer du Midi commande afin d'élever une copie conforme à l'échelle dans la gare de Bédarieux . Elle coûta la somme de 186 472 francs.
Ainsi, lorsque vous passerez dans un train express régional sous les jupons de la marquise de Bédarieux, vous penserez à cette brave femme empreinte de fraternité, pénétrée d’idées d’égalité et de solidarité chrétienne.
JC d’Oc 11/2012
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Par JC34 le 22 Août 2013 à 18:47
Pour cette deuxième partie
Ni fleur ! Ni couronne !
Epilogue du livre ‘’Alors ! Raconte ! N° 2.
Toutes les histoires, mêmes les plus belles ont une fin. Pour moi, petit troubadour de ma région languedocienne, elles ne sont jamais terminées et il me plait de temps à autres de les relire et de les embellir lorsqu’une bonne idée surgit.
Ces pages sont le résultat de plusieurs années de recherches sur des livres, le net, en écoutant des émissions de la radio locale, en lisant les journaux, par des contacts d'amis et surtout grâce à la Médiathèque de Béziers et +++.
Ce deuxième livre relate des histoires, des vies, des coutumes traditionnelles qui se sont passées dans les villages où nous faisons souvent nos randonnées. Une source d’eau, le fleuve Orb, une chapelle, un pressoir, une grotte, une fête, une tour, un petit train disparu, un village oublié méritent qu’on en parle surtout pour qu’ils ne tombent pas dans l’oubli. Puis, notre région est si belle, baignée en permanence par le soleil et l’eau bleue de la mer que, comme je l’ai écrit, cet amphithéâtre a besoin d’acteurs pour s’exprimer. G.Brassens et Paul Valery en sont l’exemple.
L’histoire de Jean, ce petit berger de St Bauzille, d’Injalbert le sculpteur, de Moska l’artiste de Cébazan, de Saint Roch de Montpellier, de Misère le trompe la mort et de Jean Gau le navigateur solitaire, il fallait en parler. L’histoire d’Ensérune et sa chapelle Saint Christol, des têtes plates nos voisins audois, de la peste de 1720, de la statue de Lugné, de l’eau d’Avène, du cimetière marin de la chapelle des Auzils, des fourmis de Bédarieux, des mouflons de Colombières, l’eau ferrugineuse de Coursan, le cochon de Faugères et les couleurs de notre flore nous interpellent. Mais n'oublions pas le recueillement des pèlerins dans la chapelle de Lieu Plaisant, la mystérieuse pierre de Joncel, la vierge de Vias, nos petits trains maintenant disparus. Entendez vous les éléphants d'Annibal passer dans la plaine de Nissan, sonner les cloches d'Hérépian, crier le cochon quand on l'égorge, puis les vagues de notre Méditerranée qui vont et viennent sur le sable de la plage de Valras, ce village au passé tumultueux qui, par l'obstination de quelques hommes a réussi son autonomie.
Et comme tout fini par des rires, roulons nous dans de la lie de vin comme les Paillasses de Cournonterral, soyons fous ! La folie ça se danse !
Souhaitons que ces lignes ne soient pas les dernières et en attendant, prenez le temps de lire et de faire lire ces pages où notre histoire passée est si présente.
En attendant, pour fêter la fin des cinquante textes qui composent ce deuxième livre, je lève mon verre de vin de Cébazan, ce nectar 14° béni des Dieux, en vous souhaitant santé et prospérité.
JC d’Oc.02/2012 ''
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