• Pour cette troisième partie

             Ni couronne / Ni fleur

     

                               Epilogue du livre " Alors!  Raconte!   N° 3

     

    Alors! Raconte! N° 150

           Notre livre de mots, d'images et de rêves se termine. Déjà 150 histoires toutes recherchées sur un vieil almanach, sur des paroles d'anciens, sur des émissions radio, sur de vieux livres d'école, grâce aux amis donnent une amplitude considérable de mots. Conter c'est tricoter des phrases simplement avec des mots pour donner du rêve et parfois du rire aux lecteurs. Il faut retarder le temps qui passe en cherchant la bonne expression. Les mots s'envolent comme des notes de musique mais enfin ......les écrits restent.

     

           C'est ainsi que le troisième livre de 50 histoires se termine non sans nostalgie car l'historien (comme on me qualifie gentiment) a dépassé les 3/4 du siècle et sa vue se trouble, mais il a tellement à dire sur nos villages de l'Hérault qu'il a un sentiment d'inachevé.

     

           Les pierres moussues d'un moulin à eau et celles brûlées par le soleil des vieilles tours, si l'on regarde bien, dessinent un passé vivant sans cesse réchauffé au soleil levant. Nos capitelles avec son chemin à Saint Chinian, l' Hermitage St Etienne au dessus de Roquebrun, Notre Dame des Oubliels à Portel les Corbières, l'Abbaye St Félix de Montceau, les mégalithes millénaires et le prieuré Saint Michel de Grandmont, tous ces monuments construits pierres sur pierres par les générations précédentes  sont laissés à notre vue lors de nos randonnées. Ne sont-ils pas les plus beaux des cadeaux que nos anciens nous ont offert. Puis notre région est si diversifiée géologiquement de la source de Balaruc à la résurgence de la Foux à Navacelles, de Peyrac de Mer et ses salines au  Canal du Midi, de la Maïre au gouffre de l'Œil Doux. Notre Midi est non seulement baigné par son soleil mais aussi par l'eau de l'Orb qui apporte  richesse à cette terre biterroise.

     

            Enfin moquons nous un peu de nos réjouissances festives  avec la fête du mimosa à Roquebrun, du loto des villages, des surnoms donnés aux villageois de nos cantons, de l'inauguration du Moulin du Roc à Saint Chinian et de l'élection du maire à Caussignojouls. Sans oublier mon beau village de Cébazan avec son loto, ses mares où coassent les grenouilles et le passage de l'estive, les beaux châteaux de Sériège et de Servian, les belles peintures publicitaires sur les façades de Coursan, la tour-pigeonnier d'Yvernès près de Murviel les Béziers. Cela n'en finirait pas de résumer tous les écrits sur les villages et les  chemins de randonnées où nous avons pris beaucoup de plaisir simplement en ouvrant nos yeux. Mais enfin, le village de Minerve avec sous son pont naturel, cette véritable cathédrale de pierres, cette forêt de galets entassés, ces cairns qui nous interpellent sur  notre vie, il ne faut pas les détruire et il faut les sauvegarder.

     

             L'histoire était aussi au rendez-vous avec la vie difficile en pays biterrois pendant la guerre de 1914/1918 et il y a bien longtemps les Templiers de la Couvertoirade, la croisade des Albigeois à Carcassonne et la cathédrale Saint Nazaire de Béziers.

     

            Tous ces sujets ont été énumérés rapidement mais font-ils rêver ?

     

            Souhaitons que ces lignes ne soient pas les dernières et en attendant, vous pouvez consulter toutes mes histoires sur le blog" jc34.eklablog.com". Prenez le temps de lire et de faire lire ces pages.

     

            En attendant, pour fêter la fin des cinquante textes qui composent ce troisième livre, je lève mon verre de vin de Cébazan et je vous invite à en faire autant en vous souhaitant santé et prospérité.

            JC d'Oc 04/2015

     

     


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    Alors! Raconte! N° 149

     

    Contes et légendes de nos cantons     N° 3

            Blog: http://jc34.eklablog.com

    N° 101 L'église abbatiale St Joseph à Mont Rouge près de Puimisson

    N° 102 Le canal du Midi

    N° 103 Le château de Sériège

    N° 104 La fin du monde était annoncée

    N° 105 Le chemin des capitelles

    N° 106 Une pente qui monte et qui descend. Lauriole dans l'Aude

    N° 107 La chapelle des amoureux

    N° 108 L'élection du maire de Caussiniojouls

    N° 109 Les surnoms des villageois languedociens

    N° 110 La tuque d' Hérépian

    N° 111 Le loto de la fête à Cébazan

    N° 112 L'Hermitage St Etienne

    N° 113 Saint Pons de Mauchiens

    N° 114 La fête du mimosa à Roquebrun

    N° 115 Faugères, ses moulins, ses carabelles, ses abeilles

    N° 116 Portel les Corbières - Notre Dame des Oubliels

    N° 117 Maraussan, la première cave coopérative de France

    N° 118 Les parfums de la garrigue

    N° 119 Les balcons de l'Hérault

    N° 120 Un bal maudit à l'Hôtel de Ville de Béziers

    N° 121  Les vendanges de sang

    N° 122 La vallée de la foi - Lérab Ling

    N° 123 Les secrets des étangs de la Maïre et de la Riviérette

    N° 124 Balaruc les Bains

    N° 125 L'abbaye Saint Félix de Montceau

    N° 126 La Cité de Carcassonne

    N° 127 La Couvertoirade

    N° 128 Gignac et son circuit des Rieux

    N° 129 Cébazan en Languedoc

    N° 130 Les beaux châteaux de Servian

    N° 131 L'inauguration du Moulin du Roc à Saint Chinian

    N° 132 Le passage de l'estive en 1948

    N° 133 La cathédrale Saint Nazaire de Béziers

    N° 134 La pêche aux grenouilles

    N° 135 L'île Sainte Lucie près de Port la Nouvelle

    N° 136 Le cirque de Navacelles et la résurgence de la Foux

    N° 137 Les mégalithes du domaine de Saint Michel de Grandmont

    N° 138 Le prieuré Saint Michel de Grandmont

    N° 139 Les insolites cairns de Minerve

    N° 140 Le gouffre de l'Œil doux

    N° 141 Peyrac de Mer

    N° 142 La faux monnayeur de Villespassans

    N° 143 Publicités murales sur nos façades

    N° 144 La guerre de 1914-1918 en pays Biterrois

    N° 145 Vivre en guerre

    N° 146 La source du Vernazobre, Cauduro et le moulin de Malibert

    N° 147 La tour-pigeonnier d'Yvernès à Murviel les Béziers

    N° 148 La forêt des écrivains combattants

    N° 149 Liste du n° 101 à 150

    N° 150 Epilogue du troisième livre.

     

     

     

     

     


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    Alors! Raconte! N° 147

                        La tour-pigeonnier  d'Yvernès de Murviel les Béziers.

          En ce vendredi de mars, la campagne était inondée des fleurs blanches d'amandiers que le vent emportait sur notre sentier. La nature était en éveil et notre randonnée sur les chemins des pigeonniers de Murviel avait attiré beaucoup de marcheurs avides d'espace et de découvertes.  Après avoir franchi le gué de la rivière "le Rieutort", cet affluent de l'Orb d'une longueur de 17 km qui descend du Parc naturel du Haut Languedoc, nos pas nous amenèrent au domaine du "Ministre" puis vers la tour-pigeonnier d'Yvernès récemment restaurée. Le village de Murviel en collaboration avec l'association "les Olivières" a  restauré dans cette ancienne ferme fortifiée du 17eme siècle cette tour qui faisait partie de l'ensemble du bâtiment. Cette bâtisse a été remaniée pour en faire de nos jours une maison d'habitation.

          On rencontre beaucoup de pigeonniers dans le Midi. Sous l'ancien régime, seuls les religieux et les seigneurs pouvaient élever des pigeons qui leur servaient de subsistance, donnaient des œufs et de la fiente; un excellent engrais. Mais plus tard, l'élevage des pigeons s'est démocratisé et n'importe qui pouvait posséder un pigeonnier. Le village de Murviel les Béziers possède dans ses murs encore trois pigeonniers visibles. Ils sont de petites tailles et possèdent trois ou quatre trous. Ces élevages étaient règlementés et il fallait avoir de gros moyens pour en posséder un car les volatiles faisaient de gros dégâts dans les cultures. Un règlement interdisait la sortie des volatiles au moment des semailles. Il fallait un certain nombre de nichoirs en fonction de la surface de la propriété soit un nid (deux pigeons) pour un demi- hectare de terrain. Les nids sont confectionnés de forme carrée ou simplement faits de  pots en tuile pris dans la maçonnerie. Ils occupent l'étage supérieur de la tour et sont en relation avec le poulailler du propriétaire. Ce poulailler couvert et cerclé de grands murs permettait de nourrir les pigeons lors des semailles.

          Mais revenons à ce vestige de poste de défense moyenâgeuse, le pigeonnier qui appartenait à la famille Yvernès. La famille Yvernès possédait dans la plaine murvielloise une bonne partie de terres autour du village ainsi que de nombreuses habitations. Si actuellement les seuls vestiges visibles sont la tour-pigeonnier,  un puits, l'habitation, le four effondré et les fondations de la grange et de la bergerie dans le passé cette métairie était composée d'une cour clôturée, de l'habitat du maître, d'un four, d'une forge, d'une écurie, d'un grenier à olives, d'une aire pour ventiler les grains, d'une bergerie, d'une porcatièra (la souille) du cochon, d'un poulailler, d'une basse cour, des enclos à bétail, d'un jardin et des bois. Au 17ème siècle le registre de la commune faisait mention de ce riche propriétaire Yvernès qui possédait des champs d'oliviers, des vignes, des bois de chênes, des friches et des garrigues s'étalant jusqu'aux rivages du Rieutort. C'est au 17ème siècle, vraisemblablement que remonte la datation du domaine de la construction de cette tour, poste de défense avec ses meurtrières et ses pierres aux quatre coins. Ces pierres servaient de repère aux pigeons en vol. Ces tours carrées en Provence sont appelées boîtes à sel.  Au 18ème siècle, lors du grand "boum" des naissances, il fallait pour nourrir la population toutes les terres disponibles. Les garrigues furent défrichées pour planter du blé. C'est donc à cette période qu'Yvernès connut l'apogée de sa production mais c'est aussi le temps où cette plaine se couvrir de nombreuses tours-pigeonniers  ( Canudelles, Pech Sérignan, Bramefan, le Ministre, Mas Maury etc..).

           Le 4 avril 1889, le préfet ordonna la fermeture des pigeonniers dans le Biterrois.

          La plupart des pigeonniers sont envahis par le lierre et tombent en ruine. On peut visiter celui du Mas Maury avec l'autorisation du propriétaire.

          Notre randonnée se poursuivit sur les sentes rocailleuses et les premières asperges sauvages pointaient leurs têtes.

    Belle randonnée dans notre coin du Midi.

    JC d'oc 03/2015 

     

     

     


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    •                                                         croix de guerre 1914/1918
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    •  Alors! Raconte! N° 148

     

    •              La Forêt des écrivains combattants près de Combes.

     

    •         Il  faut monter dans le Parc naturel régional du Haut Languedoc tout près de Lamalou les Bains,  sur les communes de Combes et Rosis pour marcher sur des sentes illustres de la forêt des écrivains combattants. Cette forêt naturelle subit une déforestation outrancière due aux grosses inondations de 1930. En effet, de fortes pluies, débutant le 28 février 1930 et ne s'arrêtant que le 3 mars  dévastèrent notre région qui fut fortement sinistrée. Le flux doux et humide remontant de la Méditerranée est venu buter contre le relief des Cévennes. Ces pluies provoquèrent la fonte rapide des neiges. L'Orb monta à plus de 15m et inonda Bédarieux et Béziers avec un débit de +2500m3/s. Ces inondations dévastatrisses provoquèrent des glissements de terrains dans les forêts des Hauts Cantons emportant toute la végétation.
    •       C'est ainsi qu'une Association d'Anciens Combattants appuyée par le Touring Club de France décida de reboiser en 1931 les 135 hectares sinistrés en replantant des cèdres et des pins laricio. Un pépiniériste de la région Francisque Lacarelle s'investit dans ce mouvement et replanta à ses frais dix mille arbres. Ce projet mené par un écrivain ancien combattant permit de conserver la mémoire d'écrivains morts pendant la guerre de 1914/18. Pour donner plus d'ampleur et de reconnaissance en 1938 eut lieu l'inauguration des allées qui portent le nom d'écrivains illustres et méconnus ainsi que des stèles portant les noms des disparus Ces œuvres monumentales ont été réalisées par le sculpteur Paul Moreau-Vauthier, notamment au centre d'une clairière, une table de 6 m de circonférence représente une croix de guerre. Après avoir été remise en état, la forêt est revenue aux Domaines de l'Etat en 1952 et est devenue un site de promenade pour tous les promeneurs et randonneurs avides d'air pur et de panoramas sublimes. Le nom des écrivains morts, connus ou inconnus, disparus lors de la deuxième guerre mondiale furent ajoutés sur les stèles ainsi 560 noms figurent à jamais inscrits sur la pierre.
    •        Les écrivains disparus  ont donné leurs noms à 65 allées. Deux femmes ont été mises à l'honneur - Irène Némirovsky (romancière d'origine russe - prix Renaudot 2004) et Marielle Martin (recueil de poèmes -résistante déportée en Allemagne)
    •      Roland Dorgelès écrivait pour honorer les jeunes, les méconnus, les scribouillards débutants qui ne laissaient noir sur blanc que quelques lignes, qu'ils ont versé un peu d'encre mais tout leur sang.
    •       En 1983, des incendies dévastèrent près d'un quart de la surface de la forêt. De nouvelles plantations furent alors réalisées avec de nouvelles essences.
    •       Ne pas oublier que les eaux souterraines d'infiltration alimentent les 15 sources des bains de Lamalou. Eaux revitalisantes en rhumatologie et en traumatologie. Eau minérale La Vernière.
    •          Notre randonnée du 30/3/2015.  Autres curiosités en montant dans cette forêt en partant du village de Combes, le tympan du portail de l'église marbre blanc 1780, une croix franc-maçonnique, un vieux moulin à eau délabré et un dolmen découvert dans un environnement de bruyères et de genêts.

     

    • JC d'oc 03/2015 
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    Alors! Raconte! N° 146

                       

                                    La source du Vernazobre, Cauduro et le moulin de Malibert.

             Notre rando  Babeau-Bouldoux vers la source du Vernazobre, Cauduro, le moulin de Malibert.

            Tout d'abord quelques mots sur cette rivière dont le toponyme signifierait " la rivière des aulnes" qui descend des Monts du Pardailhan et qui se jette un peu en amont de Cessenon après avoir parcouru 24,2 km. Née sur la commune de Riols elle prend sa source entre de grosses pierres à une altitude de 360m  puis elle rencontre le ruisseau de l' Ilouvre  qui descend de Poussarou,  puis le ruisseau de Touloubre,  passe à Saint Chinian , puis s'écoule entre Pierrerue et Combejean pour arriver aux portes de Cessenon où elle rejoint l'Orb. Cette rivière le 15 septembre 1875 marqua la vie des habitants de St Chinian . Lors d'un orage, véritable déluge provenant des monts du Pardailhan l'eau inonda les 2/3 du village emportant tous les petits moulins qui tapissaient le fond de la rivière, les passerelles et toutes les maisons construites en bordure du cours. Le village fut enseveli sous 3 mètres de boue. Le niveau de l'eau boueuse est d'ailleurs signalé sur l'ébrasement de la porte de l'église. Bilan 97 habitants disparus dont 13 membres de la famille Lacroix (une croix appelée " croix des noyés" a été érigée Rue des Jardins) - 60 maisons rayées - 80 maisons disloquées - 300 maisons endommagées- perte de 2 millions de francs or.

              Entre les villages de Pardailhan et St Jean De Minervois, où l'un est renommé pour ses navets dont la qualité est reconnue depuis le Moyen Age pour leur goût qui rappelle la noisette et le pignon et l'autre pour son délicieux muscat, le meilleur des meilleurs petits grains véritable nectar des Dieux.

             Il est blanc à l'intérieur et noir de peau, fourchu pour les uns, poilu pour les autres, mais tellement exquis, c'est une merveille gastronomique, qui suis-je ?

              Je suis le navet et mon histoire  débute au 19eme siècle sur le plateau sauvage de sol argilo-calcaire entre Saint Chinian et St Jean de Minervois. Le terrain karstique est propice à sa culture et la triple influence du climat montagnard, océanique et méditerranéen apporte de fortes variations de température entre le jour et la nuit ainsi que des pluies et brouillards d'automne et d'hiver. Le Pardailhan est le royaume de ce navet noir. Charlotte de Pardailhan propriétaire de terres profondes et caillouteuses exige de ses métayers d'être payée en navets. Cette racine, c'est de l'or. En 1885, un négociant de Saint Chinian Louis Tronc met le navet en conserves. Il reçoit plusieurs récompenses mais faute d'investissements, il ne poursuivra pas ses projets. En gastronomie il est reconnu que cet étonnant capteur d'arômes  exhale ses sucs dans une daube à la joue de bœuf ou dans le célèbre canard aux navets; aucun autre sans pareil. De l'avis de vrais gourmets, le navet du Pardailhan est sans rival.

             Mais revenons à notre Pardailhan et délaissons son chevalier Thomas de Treil initiateur de la Légion d'honneur et marchons vers notre Vernazobre qui prend sa source dans une végétation dense. De la résurgence de type vauclusienne une eau pure jaillit entre un amas de rochers éboulés dans un environnement de chênes et de hêtres. En s'approchant on perçoit le bruit de son écoulement sur les pierres  et son débit est déjà conséquent dès sa source. C'est une source généreuse, régulière qui fournit en partie l'eau à Saint Chinian et aux villages d'alentours. Son eau qui coule dans le "béal de l'abbé" permet l'arrosage de beaucoup de jardins qui bordent son cours.

            Quelques mètres plus haut (altitude 502m), le hameau de Cauduro de la commune de Babeau-Bouldoux semble avoir été oublié par le temps. Son état actuel ressemble à celui du 17ème siècle et serait propice pour le tournage du film Jacquou le Croquant. Ses habitants n'étaient pas riches, ils possédaient une maison, une bergerie avec quelques chèvres et moutons, un jardin en terrasse qu'ils appelaient "les Horts", quelques hectares de chênes verts, deux à trois hectares de terres labourables " les Pios" quelques pieds de vignes et 2000 ou 3000 m2 de châtaigneraies " Ginasser" A la fin du 16ème siècle, on comptait 4 à 5 familles qui portaient le même nom Tabouriech. Le petit cimetière qui borde l'église en témoigne, six Tabouriech sur huit tombes. En 1820, il y avait une dizaine de familles pour 90 habitants. En 1914, la grande guerre a mobilisé 11 conscrits. Ils sont partis en charrette jusqu'à la gare de Saint Chinian après de joyeuses festivités qui leurs ont porté chance puisque tous sont revenus en 1918 sains et sauf mais ils ne revinrent pas dans le village où ils virent le jour. Après la guerre 1914-1918, le village se vida et il ne restera que la famille Robert, le père, la mère et leurs 4 enfants Emile qui fut berger, Yvonne et Marie et Paul le cultivateur. Ce dernier à rejoint le paradis des laboureurs en 2002.  Aujourd'hui sur les 15 maisons du hameau, 7 ont retrouvé vie en des gites ruraux. On peut encore visiter un four communal dit "four banal" avec sa lourde porte en fonte, une maie pour pétrir la pâte ainsi qu'un outil hors du monde moderne, un "ventadou" qui permettait d'extraire le son de la farine.

             Une célébrité de ce hameau vit le jour en 1914, mon ancien professeur d'anglais et d'histoire  Raoul Bayou. Il fut maire de Cessenon et député de 1958 à 1986, questeur à l'assemblée nationale et ardent initiateur de l'AOC Saint Chinian en 1982.  " Hello Raoul ! Paix with your heart !" (Salut Raoul ! Paix à ton âme !).

            Dans ce parc naturel régional du Haut Languedoc, l'eau coule en abondance et le Vernazobre faisait tourner de nombreuses meules en pierre. A Malibert le moulin qui est encore debout possédait deux meules et pouvait moudre jusqu'à 100kg de blé par jour soit 50kg de farine. Le meunier plaçait le blé dans une trémie cet entonnoir en bois déversait le blé au dessus de la meule, il contrôlait le débit de l'eau à l'aide d'une vanne  dans la salle d'eau ainsi que le mécanisme du moulin et en augmentant le débit de l'eau sur les pales, le moulin se mettait à fonctionner. Le souci majeur du meunier était la qualité de la farine. Il fallait une farine fine, légère et blanche. Il la tamisait (le blutage) pour obtenir de la fleur de farine. Les paysans venaient ensuite récupérer leurs lots afin de faire leur bon pain cuit dans le four communal (le four banal) de chaque village.  Le pain était l'élément de base  en France et il existe différentes sortes de céréales - l'épeautre (l'ancêtre) le millet, le seigle, le sarrasin et le blé qui ont fait le plaisir de notre enfance. Le meunier est resté jusqu'au 19ème un personnage particulier au centre de la vie sociale du village. Il est au courant de tout ce qui se passe dans les chaumières et chez lui tout se sait du canton au quartier. C'est le lieu de rencontre des gens du village, de ses voisins. On le reconnait par sa chemise et son bonnet blanc.

             A Saint Chinian, avant la catastrophe de 1875, de nombreux foulonniers pratiquaient le foulage des draps sur le cours du Vernazobre. La pratique consistait à malaxer et frapper les étoffes pour les assouplir. On ajoute à l'eau de l'argile et de l'urine humaine qui assurent le nettoyage et le blanchiment des draps. Dans les foulons,  les tissus, les cuirs et les peaux étaient frappés par des maillets fixés sur un tambour actionné par l'eau de la rivière. Un drap foulé valait deux fois le prix mais les rêves n'ont pas de prix.

             Mais un jour, la culture du blé non rentable fut remplacée par la vigne et les petits moulins ne tournèrent plus, ils tombent en ruine et deviennent de nos jours le refuge de la végétation et des animaux de la forêt.

            Ainsi se termine cette belle histoire sur ce petit coin de France.

    JC d'Oc 03/2015

     

     

     


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