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    Alors! Raconte! N° 104

                                      La fin du monde était annoncée..

           Le 21 décembre 2012 à minuit, en cette fin d'année jour du solstice d'hiver, le grand boum risque de se passer sur notre planète. Ce n'est parait-il plus de la rigolade. Les scientifiques disent que le monde entier va passer à la trappe. Les adorateurs du soleil notamment les Incas et les Mayas, les illuminés des asiles sans oublier nos illustres politiques qui ne demandent qu'à faire du sensationnel ont prédit la fin du monde sauf pour ceux qui se trouveront sur la montagne de Bugarache dans l'Aude le 21 décembre 2012 à minuit. Tous ces illuminés auront la vie sauve. Une enquête sur cette lugubre et sinistre annonce a eu lieu au Vatican qui a pris l'affaire au sérieux. Benoit XVI risquerait de finir comme Louis XVI mais le secrétaire des voix divines a confirmé qu'il n'y avait rien de prévu sur son calendrier céleste.

           Mais quels sont les auteurs de cette prophétie catastrophique? Quel serait le phénomène qui risquerait d'anéantir notre Terre? Qu'est cette montagne de Bugarache où des milliers de personnes veulent gravir le chemin aux pierres irradiées vers le sommet, pour échapper à leur triste fin?

            Si cette prédiction devait arriver, soyez prévoyants en ne payant pas les impôts et les factures qui arrivent en fin d'année. Les taxes comme les cadeaux ne serviraient à rien. Votre argent non plus d'ailleurs. On peut en attendant ce grand chambardement, se remplir la panse, se rendre joyeux et faire n'importe quoi, tout est permis puisqu'il n'y aura plus aucun contrôle, aucune sanction. La grande fiesta quelques jours avant Noël peut commencer.

            Mais d'où vient cette prophétie de l'apocalypse? Le calendrier maya a déterminé la création de l'univers le 11 août 3114 avant JC, lorsque la planète Vénus apparut au dessus de l'horizon terrestre. C'était l'année zéro prémisse de soleils successifs sur l'échelle du temps. Nous serions de nos jours dans le cinquième soleil du septième inframonde et le 21 décembre 2012 serait le dernier jour de ce dernier cycle solaire (Soleil du tigre - soleil du Feu du ciel- soleil du grand vent - soleil du déluge-soleil actuel). Dès le lendemain naitrait un nouveau monde incomparable au précédent après un grave effondrement économique. '' Pensez à la crise financière qui nous guette !! '' Mais aucune fin du monde est annoncée. Les danseurs  de Monté Alban, gravés dans la pierre peuvent envisager encore des jours heureux au soleil mexicain.

             Dans toutes les religions, on parle de la fin du monde comme si elle était inévitable. Le plafond de nos églises sont peints d'allégories représentant le jugement dernier. Après le déluge avec Noé avec toute la faune à bord de son arche, chez les Intouchables religieux de l'Inde c'était Shiva ( le buveur de whisky) qui devait faire disparaitre la Terre, la NASA prévoit un jour la collision  d'un astéroïde énorme avec la Terre, puis il y a les volcans qui sont sous pression. Se souvenir de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années. Et la lune, peut elle devenir folle ? Le dérèglement de l'attraction de cet astre sur les océans provoquerait des tsunamis géants comme celui il y a 1500ans avant JC qui a détruit entièrement l'île de la Crète ou celui qui s'est passé en Indonésie avec une vague de 26m de hauteur le 26 décembre 2004 tuant 235 000 personnes. Le 11 mars 2011, un mur d'eau de 12m a déferlé sur la ville de Fukushima au Japon déplaçant la ligne Nord/sud du globe de 10cm. Les eaux du Pacifique ont été contaminées par le césium de la centrale nucléaire sans oublier les petits Japonais. Même actuellement, le Japon ne peut déterminer le nombre de cadavres que l'eau a emporté.

               Ces dernières années, on a relaté le réchauffement de la Terre qui provoque la fonte des glaces des pôles. L'activité du soleil peut s'intensifier et calciner notre Terre. Nous rejetons par année 36 milliards de tonnes de CO2 ce qui va relever de 3 à 5° la température moyenne. Tous ces risques sont des menaces qui planent sur nos têtes.

                Faut-il quitter cette Terre sans lever les yeux et les bras vers le ciel? Mais dans ce petit village de l'Aude…….

                A Bugarache, la montagne culmine à 1231m et son pic enneigé le 22 décembre attirera les réfugiés qui seront épargnés par l'apocalypse. Dans ce village, avant cette annonce, c'était le calme chez calme. Actuellement, la folie s'est emparée du lieu. Une horde d'illuminés du pic, comme dit Mr le Maire, voulant échapper au désastre se vouent à tous les saints de la Terre et même à des saints extraterrestres qui viennent nous voir dans leurs soucoupes volantes. Ce qui est incroyable, est que les prix du sol et de l'immobilier ont quadruplé et de nombreux étrangers veulent habiter le village tant et si bien que le Maire est épouvanté par cette marée humaine qui a soif de survie. Les pierres de la montagne, empaquetées, se vendent à prix d'or. Les maisons abandonnées sont mises dans les agences immobilières. Les journalistes et les chaines de télévision veulent faire du direct. Les habitants sont harcelés par les demandes d'hébergement.

                Tout le monde est en symbiose sauf les 200 habitants de Bugarache en majorité des agriculteurs qui eux, ont bien la tête sur les épaules. Les utopistes ne les font pas rire surtout le soir lorsqu'ils voient toutes les bougies allumées qui montent vers la vigie des Corbières. Jean Pierre Delord, Maire de la commune a déjà vu des tas d'énergumènes qui cherchaient des choses, qui grimpaient tout nu ou en aube blanche sur les hauteurs et il juge ces utopistes comme étant particulièrement dérangés et souhaite vivement que des intra-terrestres viennent mettre de l'ordre dans son village.

                  Les pouvoirs publics prennent la menace au sérieux. Préventivement le Maire a obtenu la présence de trois escadrons de gendarmerie et a fait interdire l'accès aux sentiers d'escalade et le ramassage des pierres. Les galeries et grottes sont gardées par des équipes de spéléologues. Pour le moment, le seul problème vient des journalistes qui défilent. L'inquiétude des habitants est surtout de voir débarquer 30 000 personnes dans ce village de 200 âmes. Faudra-t-il faire intervenir l'armée?

            MAIS SOYONS RASSURES, NOUS NE PERIRONS PAS TOUS D'ATROCES SOUFFRANCES. IL FAUDRA ENCORE ATTENDRE UN PETIT PEU ET LE PLUS TARD SERA LE MIEUX.

    JC d'Oc 11/2012

     12-12-12, similitude avec ce qui est arrivé le 11-11-11 ( l'invasion des Huns  --1---)

    12/12/12 à 12h12 à Rodez - grosse fiesta à Rodez ( département 12)

    Il faudra encore attendre 89 ans pour retrouver une date parfaite.

     


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    Alors! Raconte! N° 105

     

                                                                                                     Le chemin des Capitelles.

     

         Le Midi de la France est terre d'élection des capitelles. Ces constructions en pierres sèches sont attestées dès 1620 dans l'Hérault et le Gard mais la question de la datation reste encore au stade de la recherche. Le terme francisé capitelle, emprunté de la garrigue de Nîmes s'est imposé dans l'Hérault. Mais cette appellation occitane  '' capitèl'' varie selon les terroirs, selon la langue occitane parlée au 15ème siècle, selon les villages, selon aussi leur utilité, en granges à Roujan, chambrettes à coté de Nébian, en carabelles à Faugères, en nichettes à Montbazin, en agachon pour les affûts à meurtrières de tir, en aiguier pour les cuviers ou citernes de vignes, en poulinières pour les poulaillers et combien d'autres…. Les capitelles servaient le plus souvent de cabanes à outils et même les chasseurs les utilisaient pour laisser faisander le gibier qu'ils avaient tué. Ainsi, accrochés à une liane de raphia, lièvres et bécasses pendaient dans ce garde-manger qui restait relativement frais pendant plusieurs jours.

         Très nombreuses au XIXème siècle dans la partie méridionale du sud de la France , elles restent très mystérieuses du fait qu'elles n'ont pas d'existence légale. Elles ne figuraient ni sur les actes de vente , ni sur les cadastres et pourtant l'histoire de la pierre sèche, c'est l'histoire récente de nos campagnes. Il faut écouter les représentants du monde rural qu'on nomme les ''anciens'' parler de leur "chambrettes" surement propices à leurs fougues amoureuses de leur tendre jeunesse.

             Beaucoup sont encore en excellente conservation car les ''forçats des cailloux'' ces murailleurs de l'extrême ont su choisir les pierres selon leurs formes, leurs couleurs et leurs tailles. Ils ont réalisé le calage des pierres, mais aussi les voûtes selon la technique de l' encorbellement  car les pierres sont posées en corbeau. Chaque rang avance sur le précédent (dépassement de 1/3 pour le porte- à- faux dans le vide et 2/3 pour le contrepoids). La stabilité de l'ensemble est régie par le poids de la lauze faitière, celle qui surmonte tout l'édifice. Au dessus de la porte un linteau était constitué, soit en bois mais le plus souvent par le  bloc d'une pierre plate. La porte basse ne dépassant jamais la taille humaine était en général tournée vers l'est soleil levant. Ce qui régulait la température intérieure en toutes saisons.

               Mais le titre de cet article serait usurpé si nos chemins de randonnées ne nous amenaient sur le Roc de Saint Chinian, route de Villespassans où dominent les ailes d'un moulin  restauré depuis une dizaine d'années. Si vous avez été un téléspectateur attentif du tour de France  2011, vous avez aperçu les ailes du moulin tourner pour la circonstance.

               En cheminant tranquillement, on découvre des capitelles sur le plateau des Guitardes. Le sentier fait découvrir l'art de la pierre sèche qui pendant des décennies a été la cause de la pauvreté des sols. Elles portent souvent le nom des propriétaires. L'association qui a réhabilité ce lieu, s'est servie de la capitelle type de l'Oliu ( qui n'existait pas) comme capitelle-école pour '' se faire la main'' avant de restaurer les 9 autres constructions.


     La première est la capitelle Seguin. Le nom de l'ouvrage est celui de la famille qui possède le terrain. Cette capitelle est encastrée entre deux pierriers.

     

     

     

     

     

     

    La deuxième est L'hort de Chiquille. Il s'agit d'un ancien jardin réhabilité. Chiquille était le surnom du propriétaire. Une petite particularité, la porte est de forme triangulaire.

     

     

     

     

     

     


        La troisième est la capitelle du Cagarau. Il faut prononcer cagaraou en occitan qui signifie escargot. C'est le surnom que l'on donnait à son ancien propriétaire. C'est une capitelle tournée vers l'est avec une porte surbaissée. En été le soleil assez haut pénètre moins à l'intérieur et au contraire en hiver, les rayons du soleil plus bas entrent plus facilement dans l'habitat. Ce qui régule sa température tout le long de l'année. Son toit est surmonté d'un monolithe vertical.

     

     

     

     

                                                                                                                                 La quatrième est la capitelle du laurier d'Apollon. Derrière un laurier, se trouve l'entrée de la capitelle dont la porte est couronnée d'un linteau en pierre. Sa voute en encorbellement repose sur deux montants construits avec des pierres longues puis courtes croisées dans les deux sens.

     

     

     

     

     

     


     

     


    La cinquième appelée ''le belvédère'' est située face au grandiose paysage du Saint-Chinianais. Très beau mariage des couleurs des pierres.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


                                                                                                                                                                                     La sixième est la petite capitelle du Cantou. Elle est située dans un angle d'une parcelle c'est à dire en coin ( cantou=petit coin en occitan). Elle était utilisée pour de multiples usages : abriter les hommes mais aussi elle accueillait des outils et parfois la récolte du propriétaire.

     

     

     

     

     

     

     

     La septième est la capitelle de '' Lo Claus''. C'est en arrivant sur le site de La Passéjade ( promenade en occitan) que se trouve cette primitive bergerie avec son enclos ( lo claus en occitan) qui servait à recevoir des animaux d'élevage.

     

     

     

     

     

     

     

     

     La huitième est celle de l'Oliu (olivier) qui a servi de capitelle-école. Cette dernière entièrement neuve a permis aux bénévoles de se familiariser aux techniques de la pierre sèche. C'est la capitelle type. Elle est cylindrique à la base et possède un toit rond. Une très belle construction.

     

     

     

      
    Les deux dernières n'ont pas encore reçu de nom. Sœurs siamoises, elles sont dos à dos enserrées dans une murette.

     

     

     


         Puis pour terminer cette énumération, il faut aussi voir l'ingéniosité des bergers. A un endroit précis, dans le site de la ''Passéjade'', le mur d'enceinte est percé à sa base pour le passage emprunté par les moutons " l'osca". Il permettait aux animaux de passer en file les uns derrière les autres, ce qui permettait de les compter plus facilement.

     

     

     


     

     

     

     

    Toutes ces capitelles sont de véritables monuments qui appartiennent au patrimoine régional. C'est le musée de notre histoire  qui porte le témoignage de cette vie rurale de nos ancêtres dans cet environnement encore préservé. Elles sont les victimes d'un faux sommeil. Elles sont temples et trophées plantés sur notre terre.

                   Il faut aller les visiter, il y a des bancs, un belvédère et des panneaux d'informations décrivant la flore du lieu mais aussi son histoire. Ce chemin des capitelles a reçu le premier prix départemental du patrimoine et des musées de l'Hérault pour ces constructions.

    JC d'Oc  12/2012.

          

           


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    Alors! Raconte! N° 106

                            Une pente qui monte - La curiosité de Lauriaule dans l'Aude.

     

    Situation : à 6km de Minerve et à 4 km de Siran

    Tout près des Dolmens de Lauriaule et du hameau de Fournes.

          Certaines personnes ont pu voir cette curiosité de la route qui donne l'impression de monter et de descendre en même temps. S'agit-il d'un effet magnétique du à la ligne électrique qui passe à proximité ou bien à une anomalie due à l'attirance de la zone par la lune. Mais la majorité des cartésiens pensent qu'il s'agit simplement d'une magnifique illusion d'optique.

          De nombreuses personnes voulant voir ce phénomène ont tenté des expériences telles celles de la bouteille ou de la boule de pétanque, en les plaçant au bas de la route. Elles ont eu l'impression que leur objet montait la côte tout seul. Pour mieux s'en rendre compte est de se placer en voiture en haut de la route et d'avancer en première vers l'épingle à cheveu. Vous aurez alors l'impression de descendre. Là, se mettre au point mort et lâcher le frein à main. La voiture va ''monter la côte'' toute seule. Si vous doutez de ce processus, faites demi-tour et mettez la voiture au point mort, la voiture reculera "en montant" la pente! C'est encore plus spectaculaire.

          Des scientifiques ont étudié la chose en excluant tout objet magnétique, boussoles, niveaux à bulle qui aurait pu influencer le magnétisme de cet environnement. Pourquoi? Parce que ces objets  ne sont pas fait pour mesurer la pente de la route.  Ils ont pris un niveau non placé d'influence. Les résultats en main, ils ont conclu incontestablement que la pente de la route était négative et non positive (la route ne monte pas, elle descend).

          La configuration spéciale du terrain environnant donne une mauvaise impression du sens de la pente de la route. Le dénivelé de la pente est de 3,5%, celui de la route en contrebas est de 5%. C'est la différence de dénivellation de ces deux routes qui est la cause de cette illusion. Tout le monde est pris au piège, même moi qui était à jeun.

          N'y allez pas en été, car c'est un peu comme à Bugarache, il y a trop de monde qui donne de savantes interprétations du phénomène.

          Effet magnétique ! Influence lunaire! Effet d'optique!  Mais en réalité, le propre de toute pente est de monter ou de descendre selon le sens dont-on la regarde. ''C'est ben vrai ça'' dirait la Mère Denis.

         Vive le folklore et allez découvrir dans la rigolade cette "côte qui monte et qui descend" jusqu'à Siran chez les Têtes Plates.

    JC d'Oc 12/2012.


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    Alors! Raconte! N° 107

     

     

     

                                               La chapelle des Amoureux.

     

              Pour marquer son amour à sa promise ou à son épouse, il faut aller graver avec des petites pierres de calcaire blanc sur le parchemin de terre rouge du Salagou un cœur  dans lequel deux prénoms seront enlacés durablement. La terre rouge des ruffes est un support idéal pour marquer les messages des amoureux. Ils se multiplient sur les collines environnantes même sur les endroits les plus inaccessibles. Puis il faut aller visiter la chapelle des Clans située entre les hameaux de Vailhès et de Pradines. Cette chapelle, fréquentée par les fermes et les hameaux dispersés autour du lac actuel existe depuis le 12ième siècle. Elle fut une chapelle martyre car elle fut meurtrie au XXème siècle par des querelles intestines entre les villages environnants : Celles, Liausson et Clermont l'Hérault. "Elle est a moi! Elle est à toi! Elle est au Salagou!". Le premier dimanche de mai et le 15 août, on y venait en pèlerinage. C'était une occasion de retrouvailles que ne négligeaient pas les jeunes gens  en recherche de jeunes filles en âge de fiançailles . Ainsi, par la magie des mots tendres chuchotés devant le parvis de notre chapelle, celle-ci prit la réputation de favoriser les amours naissantes.

            Lors de la construction du barrage du Salagou, des fermes furent englouties sous les eaux mais la tradition du pèlerinage se perpétua  et d'après les souvenirs des habitants questionnés , ce pèlerinage ne fut interrompu que deux ou trois ans.

           Cette chapelle ornée d'une superbe grille à chapiteau, dont la nef unique est d'une blancheur immaculée est dédiée à la vierge Marie. Cette nef était-elle destinée à favoriser le berceau des amourettes à devenir ?

           Plusieurs explications sur son nom de "Clans" qui signifie " cloches" en langue occitane. Pour les uns, l'origine du nom  se retrouverait dans  le tintement des cloches des troupeaux, pour d'autres, ce serait le tintement des grelots de la mule d'une riche châtelaine qui se rendait à la messe du 15 août. Ce jour là, un violent orage éclata et fit monter les eaux de la rivière Salagou. Avec l'attelage, il fallait traverser le courant tumultueux de l'eau. Le cocher prit peur et la belle dame se mit à prier  la sainte vierge et fit la promesse de construire une chapelle sur les flancs du coteau. Le muletier ajouta qu'il donnerait pour le clocher "les Clans" de sa mule. Par miracle, ils sortirent indemnes des tourbillons de la rivière. Ainsi, aurait été construite la chapelle de Clans.

             Depuis, le barrage a amené beaucoup de visiteurs sur ce site magnifique. Beaucoup d'amours se sont noyées dans l'eau du lac. Mais, hélas, cent fois hélas! la "Clan" du muletier ne résonne plus au dessus de la chapelle. Elle a été volée en 1969 et elle n'a pas encore été retrouvée.

            Le pèlerinage du 15 août a toujours lieu. C'est l'occasion d'oublier les disputes intestines entre villageois et de les retrouver heureux devant un apéro payé par Madame Joëlle Goudal  mairesse de Celles.

    JC d'Oc  12/2012

     


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    Alors! Raconte! N° 108

     

                          L'élection du maire de Caussiniojouls

             Ce petit village de 122 habitants est situé entre Faugères, Cabrerolles et Laurens. Sur son territoire y poussent des chênes verts, de la garrigue, des châtaigniers, des oliviers , des cerisiers, mais c'est la viticulture dont les vins d'appellation d'origine de Faugères qui assurent le principal revenu aux Cassiniojoulais. Cette localité au nom bien difficile à prononcer est adossée à la montagne et du haut de son château médiéval on peut y admirer un panorama exceptionnel sur la plaine de Béziers. On y voit la mer qui miroite au loin et les neiges qui coiffent le chapeau du Canigou. Ce beau village possède des ruelles étroites en calades ( rue de la Calade -Chemin de la Marbrière aux noms évocateurs), des portes de maisons millésimées, des jardins abondamment fleuris et en quelques pas, après avoir franchi quelques porches on découvre le château médiéval. Le donjon du château qui vient d'être fraîchement restauré domine à plus de 100 m l'église du village. Cette fois ci la tour surplombe le clocher de l'église. Par la porte Est vous entrez près d'un chemin de ronde flanqué de deux tours carrées.

            Mais quelle est l'origine du nom imprononçable  de ce village. Sa datation remonterait vers 1787 et son étymologie proviendrait de causse = caloc= calvaire; de niou= nuage et de jouls = ruisseau en celtique. En bref, poétiquement c'est la terre d'où s'élèvent des nuages.

             Revenons à l'objet qu'est cette élection à problèmes du personnage central de la vie communautaire. Après les rivalités entre ''papistes'' et protestants en 1790, la Convention, par décret du 20 septembre 1792 donne autorité au Procureur de la République de faire désigner le maire qui tiendra l'état civil, qui délivrera des actes, qui mariera, qui recensera les conscrits pour faire le service civil et militaire. A Caussiniojouls, au printemps 1890, une vraie lubie municipale courut dans le village. Chaque famille voulut se targuer de compter un ou deux maires dans son arbre généalogique. Devenir maire, dès leurs premiers poils au menton, tous les Coussinioujoulais en rêvaient en se regardant dans la glace tous les matins. Les barbus auraient-ils  plus de chance que les autres d'être retenus? Il fallait un procédé politiquement plus démocratique. Peut être qu'une élection désignerait parmi les prétendants le candidat. L' instituteur du village, en se croisant les mains susurra avec un grand sourire : " J'ai peut-être une idée… ". Il fit le tour de Caussiniojoul, frappa à toutes les portes et recensa tous les prétendants à la charge suprème.

          Dès le lendemain, le garde champêtre, moustaches au garde-à-vous, à grand renfort de roulement de tambour annonça:

     " Pour obtenir l'écharpe tricolore, les candidats se réuniront ce prochain dimanche vers 10 heures dans la cour du château. Après s'être formés en ligne, ils baisseront la tête et mettront leur cul à l'air. Leurs femmes seront à cinq pas en arrière, le premier qui sera reconnu par son épouse sera l'heureux élu --- Qu'on se le dise ! " Roulement de tambour….

           Ce dimanche là, il y avait foule dans la cour du château. A 10 heures moins dix, l'instituteur, chapeau melon et bottes de cuir consulta sa montre, fit reculer l'assemblée de deux pas et avec un vieux cep de vigne traça une longue ligne droite dans le gravier.  A 10 heures précises, le garde champêtre alla ouvrir la grille du château et un groupe de neuf hommes, d'un pas décidé, prêts à en débattre, tous, plus fous les uns que les autres, s'alignèrent et baissèrent leurs pantalons. Leurs neuf épouses prirent place à leur tour, cinq pas derrière. L'élection commençait. Les braves citoyennes, n' avaient jamais vu autant de fesses, elles étaient figées, les yeux écarquillés et prenaient leur temps. Les neuf fessiers se ressemblant comme des frères, les épouses hochaient la tête, incapables de se décider.

             Sentant l'affaire mal tourner, l'instituteur fit approcher les neuf épouses d'un pas. Les curieux du village murmuraient d'impatience. Les candidats restaient stoïques tandis que leurs femmes scrutaient, évaluaient, jaugeaient les belles lunes ridées, dodues, poilues. Chacune tentait d'y reconnaître un grain de beauté, une cicatrice, un air de famille, mais elles restaient toujours aussi hésitantes.

            Soudain, la femme de l'un d'eux, l'index pointé vers la paire de fesses sales de son époux, d'une petite voix prononça cette phrase historique:

               " Es acquel! l'ou counaïssé, a mangeat dé fannos d'épinard esse tardé !"

              ''Je le reconnais bien, c'est lui , on a mangé des épinards hier soir! " 

            Caussiniojouls acclama comme un seul homme son nouveau maire. Ce bon magistrat dura plus longtemps que ses prédécesseurs.

     Comme le souligna, plus tard l'instituteur:

               " Il fallait vraiment posséder des aptitudes étonnantes pour être reconnu à la figure qu'on porte en bas du dos ! "

    JC d'Oc 01/2013.

     


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