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              Alors ! Raconte ! N° 10

     

     

     

     

     

                                          Les cataclysmes de 1907 en Languedoc.

     

     

     

     

     

        Il y a 1O2 ans, des incidents climatiques d’une ampleur considérable ont eu lieu dans notre région.

     

     

     

        En janvier et février, un froid important sévit .La circulation sur les routes et le rail est interrompue par une chute de neige. Pendant un mois, l’activité économique est paralysée d’où une récession économique de grande taille. La région, peu équipée pour déneiger, tout est fait à la pelle. Paralysie complète du trafic. Pas de train, pas de calèche.

     

         Un  mois plus tard, au moment de la pousse des bourgeons des gelées tardives anéantissent le vignoble. Trois types de gelées – le gel de plein vent – le gel de rayonnement (gelée blanche lors de la pleine lune) – le gel d’évaporation (lorsque le sol est humide et l’air sec). Les cultures gelées provoquent la misère des vignerons qui n’en avaient pas besoin car ils se relevaient à peine de l’attaque du phylloxera (1868 à 1900). Plus de travail, Ruine des viticulteurs, ouvriers au chômage sans indemnité. Cette situation fait effet de domino sur les  commerces par la baisse du pouvoir d’achat. C’est la misère noire ! Jamais plus détresse humaine aussi poignante dans les terroirs de notre Languedoc.  

     

         

     

         12 mai 1907 -   150.000 vignerons manifestent dans l’Hérault.

     

         Le 20 juin 1907, le 17ème escadron de cavalerie dont la plupart était des fils de vignerons qui avaient appris qu’on avait tiré à balles réelles sur les manifestants de Narbonne, refusent de tirer sur les  manifestants à Agde. A Béziers 500 d’entr’eux se mutinent et fraternisent avec les manifestants. Ils sont accueillis en triomphe sur les Allées Paul Riquet mais, sous la force  et après une  harangue du Général Baillout regagneront leur caserne à Agde en train. Les mutins seront envoyés par mesure disciplinaire à Gafsa en Tunisie et plus tard, lors de la guerre 1914-1918, ils seront les premiers dans les tranchées et, en première ligne.

     

         Depuis cet évènement, tous les conscrits de Béziers iront faire leur service militaire dans les colonies.

     

     

     

               ‘’Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade – Tu ne tireras pas  sur qui souffre et se meurt Jean Ferrat (Potemkine).

     

     

     

           Fin juin, tout le Midi  viticole s’insurge. De nombreux maires démissionnent. Pour lutter contre la crise, les vignerons se rassemblent et créent les premières coopératives viticoles Cazouls, Maureilhan, Maraussan ainsi que la Confédération générale des vignerons du midi.

     

     

     

            Fin de l’été les intempéries durent 3 mois. Le ciel du Golfe du Lion se charge de gros nuages noirs  venus du vent marin. Des pluies diluviennes s’abattent dans le Biterrois le 29 septembre en pleine période des vendanges Foudre ! éclairs ! De l’eau ! De l’eau ! Les raisins pourrissent sur les souches car on ne peut entrer dans les vignes. Vent tournant en bourrasques de septembre à novembre 1907.

     

            

     

            Fin novembre le Pic St Loup reçoit en 48 heures : 2620 impacts de foudre. L’Hérault, le Gard, l’Aveyron, l’Aude sont touchés.  La mer remonte dans les terres basses. C’est l’effet tsunami par le vent marin. Le débit des fleuves est impressionnant -  L’Aude  4500 m3/s à Coursan - L’Orb 2500 m3/s à Béziers

     

    L’Hérault 3OOO m3/s à Gignac -   le Canal du Midi est recouvert à Vias par le Libron –    Valras  est inondé 1m5 dans les rues. Tout le paysage est sous l’eau. Par le vent, les arbres se déracinent facilement. A Servian, le pont en pierre est emporté par La Lène rivière qui traverse le village.  Les vignes sont déracinées en bordure de rivière.  Plusieurs morts à déplorer.  Les animaux dans les étables et écuries sont noyés. La faune (gibiers, tortues, ragondins) est anéantie. Les routes et les ponts sont détruits.  La vitesse de l’eau (15k/h). Les arbres emportés font office de béliers sur les arches des ponts.  La majorité des puits sont pollués.

     

     

     

              Les autorités se déplacent en Languedoc. Fin septembre 1907, le président de la République  Armand Fallières  se déplace en Languedoc, fait des promesses jamais tenues et participe que très faiblement à la réparation et au secours des Languedociens. Des reproches remonteront jusqu’à la capitale signalant l’inefficacité de l’Etat.

     

     

     

              Novembre  - Un typhon gigantesque  venu du large ravage Frontignan. Il aspire les bateaux sur son passage et les fait retomber à des kilomètres de là.

     

              Le pays d’Oc avait perdu toute sa récolte, mais de plus, tout son matériel, caves et même tonneaux brisés à plusieurs centaines de mètres des propriétés.

     

     

     

              Un livre écrit par Alain Amato en 1907 ‘’ Les inondations  de 1907’’ retrace avec photos d’époque les évènements de l’Aude et du Vidourle.

     

               Année de mise en garde. Ca peut se reproduire tous les 100 ans !

     

              En 1986 un plan d’exposition naturelle aux inondations et prévention des risques a été expérimenté. En 1988, tout le département peut être informé des crues par téléphone.

     

                Le 26 décembre 1999, une violente tempête a ravagé la France de S.O à N.E faisant de gros dégâts sur les habitations et les forêts.

     

                Le 1er mars 2010, l’Océan a rompu les digues à Aiguilhon sur mer en Vendée faisant 51 morts et 7 disparus. Nom de la tempête : Xynthia.

     

     

     

                Il faut toujours rechercher les causes de ces catastrophes et surtout y remédier. –   les bitumes au sol dans les lotissements,

     

    -      le changement des trajets des cours d’eau (les 3 bras de l’Orb),

     

    -      les terrains de sport. Pas de gazon synthétique comme à Vendres.

     

    -      les canaux béton dans le lit des rivières  qui accélèrent le débit,

     

    -      les digues mal entretenues,

     

    -      les lotissements '' les pieds dans l'eau'' en zones inondables,

     

    -      et bien d’autres que je vous laisse imaginer.

     

     

     

    Au prochain numéro !

     

     

     

    JC D'Oc

     


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                       Alors !  Raconte !   N° 11

     

     

     

                                              Clin d’œil  à  Brassens

     

     

     

     

     

         Un sacré bonhomme ! 

     

     

     

          Georges Brassens est né à Sète le 21 octobre 1921, Rue  Henri Barbusse, dans la même cité que celle de Paul Valéry, dans le centre de la ville, près du Canal  du Centre.

     

           Son père Louis Brassens, entrepreneur en maçonnerie a cédé son image à son fils. Ses moustaches, sa musculation, surtout ses idées d’anarchistes, son aversion contre la religion  (écouter sa chanson ‘’ Les 4 bacheliers’’ qui retrace sa biographie).

     

            Sa mère Elvira née Grégosa et sa demie- sœur ont chanté sur des airs de Ray Ventura et de Ch. Trenet sans trop de succès. Sa mère, italienne  très catholique influence la religion catholique à son fils, lui donne une formation religieuse et pourtant c’est l’anticlérical qui l’emportera toute sa vie. Dans la chanson ‘’ Le gorille’’ il modère ses  paroles  ‘’ c’est un endroit que ma mère m’a défendu de nommer ici’’ en parlant du dépucelage du Curé….Moralemment correct !

     

             Le gamin  déjà très grand fréquente le lycée Paul Valéry où son proviseur  refusait le téléphone pour ne pas être dérangé, où son prof de chimie venait à dos d’âne au lycée, où M Bonafé l’initie  à Baudelaire et V. Hugo. A Sète il connut la prime amourette. ‘’Je me suis fait tout petit devant une poupée qui….’’

     

              En 1939, il est mêlé dans une affaire de vol bien que n’y ayant pas assisté. Il est arrêté avec trois autres. Lors du jugement, les trois bourgeois sont relaxés mais lui écope de deux semaines de prison avec sursis. Cà marque Brassens. Il fera une chanson en 1952 ‘’  La réputation. ‘’ Au village sans prétention  ‘’. J’ai mauvaise réputation !‘’

     

               A 18 ans sans diplôme, il fallait gagner sa vie. Il travaille chez son père maçon, puis il devient apprenti ramoneur.

     

     

     

               Il monte à Paris  en 1940 et loge chez sa tante. Il tourne pour trouver un point de chute pour ses premières chansons. Le quartier de Montparnasse l’attire. (Sa chanson ‘’ Ce n’est qu’un jeune sot qui vient à Montparnasse -  A ce jeu, j’étais de première force ‘’)

     

               Il vit dans le XIVème arrondissement. (Ce coin pourri au Sud de Paris, près de l’église d’Alésia). Mais ce fut un exil salutaire.  Il écrit sa chanson ‘’ Le parapluie -  Il pleuvait fort sur la grand route, elle cheminait sans parapluie – j’en avais  un …..)

     

    Il est vrai qu’à Paris, il pleut beaucoup plus qu’à Sète. Il flâne souvent dans le quartier Plaisance où il restera plus de 40 ans.

     

     

     

                Il travaille chez Renault à Boulogne Billancourt pour gagner sa vie et le soir, il gratte le  banjo et s’initie au piano sans prendre de cours.

     

     

     

            Chez sa tante, il rencontre Jeanne (qui était couturière) dont il fera la chanson ‘’ La Jeanne‘’. Il se lie d’amitié avec Pierre Onténiente  (appelé Gibraltar) homme solide  qui deviendra son secrétaire. C’était un ancien comptable de banque qui s’occupe toujours du festival Brassens. Il rencontre aussi son cousin Georges Granier qui habite la maison actuelle de Brassens.

     

     

     

              C’est la guerre !  Il est désigné chez Renault  pour partir travailler en Allemagne (le  STO).  Prisonnier, il crée  ‘’ Pauvre Martin,- Pauvre misère, creuse la terre- creuse le champ ‘’  et Margot  - Quand Margot dégrafait son corsage – pour donner la gougoutte à son chat. A Basdorf, il travaillera dans l’usine BMW-Aviation  mais au lieu de vérifier les moteurs d’avions, il écrira plusieurs dizaines de chansons.

     

    .  

     

              Il revient en permission à Paris et se cache chez Jeanne. Il   fait hommage à sa bienfaitrice en écrivant ‘’ La Jeanne. Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu – on pourrait l’appeler l’auberge du bon Dieu ‘’. C’est là impasse Florimond qu’il vivra Beaucoup bohème chez Jeanne et son mari jusqu’ à la fin de l’occupation allemande. A la libération, il retrouve Onténiente qui a réintégré sa chambre de bonne Rue Pigalle et son poste de contrôleur au Trésor. Ils ne se quitteront plus.

     

              Avec ses premiers cachets, il s’achète une guitare. Il gratte.  Pauvre et découragé, il compose ses chansons. C’est sa période de vaches maigres. Jeanne le réconforte comme elle peut. Il écrit  ‘’  Putain de toi – Pauvre de moi – Un soir de pluie – On frappe à ma porte – c’était toi, c’était Toi !  Refrain …  Ah ! Ah ! Ah ! Putain de toi ! ‘’

     

               Il se lance dans l’écriture. Poète révolté anarchiste, il écrit dans ‘’ le Monde libertaire ‘’

     

               Sa poésie plait. Comme Lamartine, il se lance dans des méditations poétiques. Apparaît alors une jeune blonde estonienne Joha  qu’il croise souvent métro Plaisance. Puppchen (qui signifie petite poupée en allemand) restera jusqu’au bout sa compagne.

     

                De  1940 à 44, il écrira entre  300 et 400 poèmes ainsi qu’une centaine de chansons.

     

                Il s’est essayé dans tous les cabarets.

     

             

     

                Nous sommes en 1952, l’année de sa chance !  Il fait une audition au cabaret chez Patachou  (l’endroit où  l'on coupait les cravates). Dans cette ancienne boulangerie de la rue du Mont Cenis,  Patachou programme les artistes de son choix. Il fait un essai. C’est le succès immédiat ! Il écrit ‘’Bancs publics– les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics – bancs publics  ont tous des gueules bien sympathiques ‘’ et ‘’ Au marché de Brive la Gaillarde  «  où on rosse la maréchaussée à coup de mamelles des femelles du canton » Suite à cette chanson, il sera mal reçu lorsqu’il ira porter plainte  à la gendarmerie de Vaison le Romaine.

     

    Une anecdote ! En plein hiver, il est pris de coliques néphrétiques dans la rue .Il tombe. Les gendarmes dépêchés ont cru qu’il était saoul  mais Brassens les a remerciés parce qu’ils avaient mis une pèlerine sur son dos.  Il chantera ‘’ Il y a des flics bien  singuliers ‘’  « Sans rancune ! » 

     

                  Cette année là il fera son premier disque  ‘’ Le parapluie’’. ‘’Il pleuvait fort sur la grande route. Elle cheminait sans parapluie. J’en avais un trouvé sans doute. Le matin même chez un ami. Courant très vite à sa rescousse. Je lui propose un peu d’abri !’’

     

     

     

                  

     

                  C’est la chanson ‘’ Pour l’Auvergnat ‘’ qui réconciliera la France (les uns étaient pour – les autres contre).  Dans la lancée ‘’ Archibal’’  - C’est nous les arracheurs de dents – tous les cafards, les charlatans ….   Un voleur qui venait de lui chiper l’heure – vas t-en te faire pendre ailleurs  SUITE  AU N° 12……..

     

     

     


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                Alors !  Raconte !  N°  12

     

     

     

     

     

     

     

                                           Clin d’œil à Brassens    (suite du N°  11)

     

     

     

     

     

            Brassens dérange par ce qu’il dit et par la manière dont il le dit. De 1952 à 1954, la moitié de ses chansons seront interdites à l’antenne. Mais censurées, indésirables, elles trouvent leur public.

     

             ‘’ Le gorille’’ passe à la radio. Son image d’ours mal léché, bouffeur de flics et de curés s’estompe peu à peu.

     

              Il fait la rencontre de Pierre Nicolas qui sera pendant 30 ans son contrebassiste. En solitaire intuitif, il élabore sa musique. Sa voix et sa guitare ressuscitent les gauloiseries d’autrefois.

     

              En 1953, il est vedette à Bobino. Avec son langage cru, il lance des volées de bois vert sur les institutions établies (la police – le clergé – les bourgeois …)

     

     La prière ‘’ par un petit garçon qui meurt près de sa mère, tandis que des  enfants s’amusent au parterre …   Je vous salue Marie ! ‘’

     

     

     

               En 1955, il remet dans les oreilles des Français des vers oubliés de poètes célèbres  ‘’ François Villon – Ballade du temps jadis’’  ‘’Victor Hugo –‘’ Gatibelza l’homme à la carabine’’ - Corneille – Marquise si ton visage est quelque peu un peu vieux – Souvenez vous qu’à mon âge  vous ne vaudrez guère mieux’’

     

               Il enchaîne par les sabots d’Hélène qui étaient tout crottés.  Ses expressions sont toutes faites. ‘’ Il y avait des temps et des temps – Je ne m’étais pas servi de mes dents ‘’  La non demande en mariage. C’est la résistance aux femmes, au mariage et aux enfants  ‘’ J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main – Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin ‘’

     

     

     

               Pendant 12, ans Joël Favreau l’accompagne  en 2ème guitare.

     

               Il chante ‘’Saturne – Il est morne –Il est taciturne – Il porte le nom de Saturne – Le temps tue le temps comme il peut‘’-  et réveille l'esprit sulfureux avec La religieuse et La fessée, chansons classiques et irrévérencieuses.

               Irrévérencieux, lors d'un de ses concerts  lorsqu'une spectatrice lui posa une question : "la moustache ne vous gène pas pour chanter"  Il répondit illico " les poils du cul ne me gênent pas pour chier"

     

               Il maitrise son art. Il maitrise ses accords difficiles. Il travaille plus au piano qu’à la guitare pour composer son œuvre.

     

               Brassens conserve les moyens du cabaret. Seul  avec sa guitare. Pierre Nicolas à la contrebasse. Au début, il avait le trac et ne voulait pas chanter ses chansons mais les faire interpréter.

     

               En concert, il tenait sa guitare comme un outil, puis dès les premiers accords, la magie s’opérait. Un gros mot, un sourire. Quelquefois, il demandait la chanson suivante à Pierre Nicolas. Il n’avait pas de mémoire.

     

           Un coup d’œil dans le public. Chaque spectateur se sentait épié. Gestuel zéro. Immobile, le pied sur sa chaise, sa timidité disparaissait. Pendant 30 ans, il chantera ainsi.

     

     

     

            En amitié, Brassens est un type fidèle. Sa porte et sa table seront toujours ouvertes à ceux qui l’accompagnent, à ceux qui le soutiennent, à ceux qui lui plaisent.

     

           Chanson   ‘’  Les copains d’abord ‘’

     

                           Non ce n’était pas le radeau

     

                           De la Méduse ce bateau

     

                           Qu’on se le dise au fond des ports,

     

                           Au fond des ports

     

                            Il naviguait en père pénard

     

                            Sur la grande mare des canards

     

                            Il s’appelait  ‘’ Les Copains d’abord ! – les copains d’abord ‘’

     

     

     

     

     

     

     

    En 1964, Barbara chante avec Brassens à Bobino.

     

    En 1991, il est imité par Alice Donnât, Serge Lama, Pierre Péret et Patrick

     

    Sébastien.

     

     

     

      Il croise son chemin avec les Compagnons de la Chanson :

     

      Les Compagnons chantent  ‘’  Vénus mon amie, étoile de la nuit…..

     

      Brassens répond :              ‘’   Mon seigneur l’astre solaire

     

                                                    Comme je ne l’admire pas beaucoup

     

                                                    Enlève ton feu, je m’en fou

     

                                                     J’ai rendez vous avec vous ‘’.

     

     

     

             Il a dit :’’ Je ne mourrai pas à Montfaucon’’

     

                             Mais dans un lit comme un  vrai con ‘’   (chanson Le Moyenâgeux)

     

            

     

             Il est mort  à Saint -Gély -du Fesc (Hérault)   le 29 octobre 1981 d’un cancer généralisé à l’âge de 60 ans.

     

             Ce poète-chanteur est enterré à l’ombre d’un pin parasol (comme il l’a demandé dans sa supplique) dans le cimetière  de Py à Sète coté étang de Thau. Ce cimetière est nommé " le cimetière des pauvres" par opposition au cimetière marin où est enterré le poète Paul Valéry.

     

     

     

     

     

             Seul, son bateau ‘’ Le sauve qui peut ‘’ se balance au gré des flots dans le port de Sète.

     

             Une visite s’impose au musée G.Brassens.  Applaudissements pour Georges.

     

     

     

     

     

    JC d’Oc.

     

     

     


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                        Alors !  Raconte !   N° 13 

     

     

     

     

     

                                     La naissance du Cap d’Agde

     

     

     

     

     

                En 1963, le littoral languedocien était envahi par les moustiques. Même l’armée fuyait devant ces envahisseurs. Les plages  de 220 km  étaient sauvages ce qui n’attirait pas les touristes.

     

                En cette même année, le général de Gaulle vient en visite à Agde. Les doléances des maires ont porté leurs fruits puisque le général a décidé de créer la Mission Interministérielle d’Aménagement du Languedoc-Roussillon sur une durée de 20 ans : MIALR dite la mission Racine (nom de son concepteur) coût  3 milliards de francs. Le but est de réorganiser le littoral languedocien en créant 500.000 lits touristiques. Le projet est ambitieux.

     

                  Les aménageurs veulent capter le flux des touristes de l’Europe du Nord qui passent dans la région sans s’arrêter, mais aussi pour diversifier l’économie locale trop axée sur la viticulture. Tous les ingrédients sont bons - le ciel bleu chaud en été, - la mer avec des plages de sable fin – un climat idéal  - un site environnemental exceptionnel et surtout la renommée des belles agathoises.

     

                  Les grands travaux commencent par la démoustification et le reboisement.  Puis des sites  touristiques appelés ‘’ unités touristiques’’  entre Frontignan et Perpignan sont réalisés.

     

                  Port Camargue- La Grand Motte – Palavas

     

                  Sète – Le Cap d’Agde

     

                  Valras – Gruissan

     

                  Port Leucate et Barcarès

     

                  St Cyprien – Canet en Roussillon – Argelès

     

     

     

                 L’autoroute A9 est construite de 1960 à 1978 et dessert par des échangeurs le 5 unités touristiques.

     

         Travaux :     

     

                  Le Mont St Loup 1113 m d’altitude domine la région. Il sera reboisé.

     

                  Les étangs  du Grand et Petit Bagnas seront protégés. 250 espèces d’oiseaux migrateurs  y séjournent.

     

                  En 1987 sera inauguré le musée de l’Ephèbe à Agde.

     

                  La SEBLI aménage l’implantation des commerces.

     

                  On supprime les salins et les moustiques qui y pullulent.

     

                  En 1969, Pompidou crée le Port St Martin et débute les travaux du ‘’Môle’’.

     

                  Le Centre héliomarin sur un terrain de vignes voit le jour.

     

                  On aménage le lac de Lacnau en deux zones (Textiles et nudistes).

     

                  Une île artificielle ‘’ l’île des loisirs’’ avec boîtes de nuit, foires, restaurants hérite,  rançon  de la gloire un trafic important de drogue.

     

                   A l’arrière de la station on améliore le paysage – on replante des pins – on construit un pont sur l’Hérault. – on aménage des ronds points.

     

                   En 30 ans, Agde est passé de 6900 à 20.000 habitants. Il y a le triple de lits à touristes que d’habitants à l’année.

     

                   En 1968, la renommée du Cap pour son camp de nudistes fait arriver les touristes allemands et néerlandais. La nature séduit ! Et le à poil aussi !

     

     

     

              1971, voit ‘’Héliopolis et Port Nature’’  Le plus grand centre naturiste d’Europe. La même année Amat construit le centre naturiste sur la plage de Sérignan.

     

               Pierre Leroy Beaulieu, maire d’Agde aménage la place centrale, Les terrains de tennis attireront les plus grands champions.

     

              1977 Les hôtels deviennent de plus en plus hauts .Architecture hyper moderne. Construction de la Capitainerie,  du canal Richelieu.

     

              Les plages ne sont pas privées (loi  du 31/12/76).

     

               1978. Les arènes sont inaugurées par un concert ‘’ Requiem de Mozart ‘’le groupe scolaire Jules Verne est construit.

     

               1979 La place des loisirs est de plus en plus importante ( Night- Club – Luna-park) 11 plages  au Cap : Tamarissière – Rochelongue-Baie de l’Amitié – Richelieu – Môle - Naturistes – La Roquille…….

     

                198O Arrêt du bétonnage à outrance sur demande de l’architecte Raymond Détore . Le Palais des Congrès (500 places) – Le Port d’Agde (2000 anneaux) La SEBLI vérifie toutes les demandes de permis de construire.

     

                1983 – 300.000 visiteurs à Aqualand – Musée archéologique sous-marine.- golf.

     

     

     

                Actuellement, le centre touristique  reçoit 160.000  touristes par an dont 30.000 naturistes. Il organise les Jeux méditerranéens et les brescoudos qui rassemblent les fanas de Harley Davidson.

     

               A bientôt pour la prochaine histoire.

     

     

     

    JC d’Oc.

     


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    Alors ! Raconte !   N° 14

     

     

     

     

     

                                     Le marbre noir de Laurens.

     

     

     

         Laurens, commune de 1018 habitants tire son nom de ‘’Laurentis (1270)’’ du nom d’homme  Laurentius : Laurent ou bien du latin ‘’ Laurusencus’’ ( Laurus = laurier + encus = lieu où il y a du laurier).

     

         Ce village avec ses 900  hectares de terres cultivables au sol surtout schisteux, tire sa richesse principalement de la vigne qui a été reconnue productrice d’une AOC en 1982. Les moines bénédictins au  VIème siècle, dont la doctrine a été fondée par St Ben Oït, ont inventé la culture sur fils de fer (échalas) en ce lieu. De son sous- sol, on extrait depuis la féodalité du marbre noir appelé ‘’ Noir St Laurent’’ et du charbon de mauvaise qualité. L’eau du Libron faisait tourner un moulin en 1270 et de plus l’énergie éolienne était utilisée pour moudre le blé et pour faire de l’huile d’olive en 1870. Cette huile était en ce  temps là le principal revenu du village.

     

           Au Moyen Age (476 à 1292), ce village n’étant pas efficacement protégé, le baron de Fouzilhon construisit un château, véritable forteresse sur le rocher de Naubine pour défendre biens et terres. Deux remparts encerclaient le ’’vieux Laurens’’. Le manoir était un des plus redoutables du pays. Le baron De Fouzilhon,  seigneur,  vint s’installer à Laurens jusqu’à la Révolution. Se succédèrent Ermengaud  (1080-1150) et Gaston de Ferrouilh qui au XIIe siècle transforma le château. Démoli par les révolutionnaires, il fut reconstruit sous l’Empire. Actuellement, c’est  une imposante bâtisse rectangulaire, avec 2 étages, une cour intérieure, et une tour-porche qui domine le village.

     

              La  ‘’ Tour Fouzilhon’’ a servi de gué. Les infirmes  (pas les aveugles évidemment) servaient de vigiles pour avertir des dangers venant de l’extérieur.

     

    Ils allumaient des feux et sonnaient la cloche.

     

              Ce château abrite actuellement la mairie. Dans l’ancienne salle d’armes (avec son miroir géant – 2m x 3m -), on  convole en jutes noces. Dans la Chapelle, on y déguste des vins du Cru  Faugères.   Dans la cour intérieure dont l’acoustique est remarquable, on  accueille les  spectacles du Festival de la Vallée de l’Orb.

     

              L’accès au Castel se fait par une ruelle en calade qui passe sous l’imposant clocher-porche.

     

              Anecdote historique.

     

               Laurens fut la première commune de France à être affranchie. En effet, le Baron de Bézienger  ruiné a donné pouvoir aux habitants. Pour commémorer cet affranchissement, Laurens, le jour de la Saint Marcel organise une procession  en son honneur.

     

     

     

               Mais, revenons à notre ‘’ Noir St Laurent’’.

     

               Le marbre est une roche cristalline métamorphique dont le poli est très fin et durable. Dans notre  région, beaucoup de carrières ont été exploitées        (Caunes en Minervois,- St Pons de T- Causses et Veyran – Roquebrun – Mourèze -Cabrières  - Cazedarnes)

     

                A Laurens l’extraction du marbre noir se situe dans le quartier de la gare. Sa renommée rayonnait dans le monde entier.

     

                 Ce marbre a été utilisé en premier dans les églises (autels  - bénitiers – statues- colonnes) puis pour les Monuments publics ( Trianon – Château de Rambouillet) pour décorer les maisons cossues (cheminées – escaliers- fontaines)

     

                  Sur la départementale 15 (à vérifier) en 1885, Jean Batiste Anglade  découvre un nouveau gisement de marbre plus pur que celui du quartier de la gare. En 192O, les demandes sont importantes pour faire les monuments aux morts  de la guerre 14-18.J.B  Anglade fournit le marbre nécessaire à Injalbert, célèbre sculpteur de Béziers.

     

     

     

                        ‘’  Le marbre est à la pierre ce que la poésie est à la prose ‘’

     

     

     

                    En 1939, Louis Anglade reprend l’exploitation et développe les exportations. En 1969 l’usine occupait 60 personnes et fabriquait 18 marbres différents. Sous Louis XI, le développement du compagnonnage (dont le nom de ‘’Dévorant’’ est réservé aux tailleurs de pierre dans le Midi) est très important.   Il faut se rappeler que les compagnons tailleurs de pierre étaient très solidaires entr’eux. On leur donnait des noms (‘’ La Fidélité de Lyon’’ – ‘’Joli cœur de Jiroussin’’ – ‘’Sagesse de Béziers’’) Où sont passées les bonnes manières aujourd’hui !

     

                      De 1885 à 2005, c'est-à-dire durant 120 ans, sans interruption de travail, les carrières de ‘’Noir Saint Laurent’’ ont été exploitées par la famille Anglade.

     

     

     

                        Vous savez tout sur le marbre et le schiste qui se marient à Laurens.   Devant la coopérative, une aire de loisirs évoque l’univers du marbre, du schiste par un jeu de marelle géant, un jeu de piste et par une reconstitution  murale du paysage.

     

    JC d’Oc.

     


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