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                         Alors !  Raconte !  N°20

     

     

     

     

     

                               Olargues, la capitale de la vallée du Jaur.

     

     

     

             Ce village de 400 habitants est classé comme étant l’un des plus beaux de France. C’est un lieu de rêve.

     

     

     

             Le Jaur, rivière d’une longueur de 27 km, affluent de l’Orb prend sa source au centre de St Pons de Tomières, place de la Foire. Sa source est vauclusienne (c.à.d source qui s’échappe à la base des escarpements calcaires). C’est une résurgence. Cette rivière se jette à Tarassac dans l’Orb après avoir traversé  Riols – Prémian – St Etienne d’Albagnan – Olargues et Mons la Trivalle. Son débit moyen 4 m3/s  - étiage 1m3/s  - Htes eaux  8,2 m3/s.

     

     

     

             Du haut de ses deux ponts, on peut voir se faufiler truites et barbots.

     

     

     

             Au dessus d’Olargues, le  barrage du Saut de Vésoles avec ses 60 hectares. Cette retenue a été mise en eau dans les années 50 par EDF. La rivière Bureau tombait autrefois en une cascade impressionnante  de 200 m sur de gigantesques blocs granitiques avant de dégringoler dans le Jaur. Depuis la construction du barrage hydroélectrique qui alimente la centrale de Anglade, la cascade est  diminuée mais  le site des 1000 marches garde toute sa splendeur aux yeux des randonneurs.

     

     

     

             Le  Caroux (alt.1144 m)  est séparé de l’Espinouse par les gorges d’Héric. On ne peut passer cette gorge profonde sans parler de Cébenna ce plateau granitique qui domine toute la vallée. Deux versions s’opposent sur  la légende de Cébenna. Cébenna fille des Titans a été condamnée par les Dieux de l’Olympe à être engloutie par la montagne à laquelle elle donne sa forme. L’autre version plus romantique : Cébenna est venue se coucher  sur la montagne parcequ’elle avait perdu son fiancé Héric et ses larmes ne tarissent pas le torrent qui descend de ses gorges sans soutien.

     

     

     

              

     

              Le Parc régional du Haut Languedoc abrite une faune très diversifiée. Des mouflons en liberté. La plus grande population d’Europe au dessus d’Olargues.

     

              Au printemps il faut admirer la blancheur des cerisiers (production : 4000T de cerises blanches – 8000T de cerises rouges). La châtaigne d’Olargues est depuis le Moyen Age connue jusqu’à Paris. Avec le bois de châtaignier, on fait des cercueils, des manches d’outils, des tonneaux et avec ses feuilles, on fait des litières pour les animaux. Le châtaignier est appelé ‘’arbre à pain’’. Le'' chantonnier'' produit indifféremment des châtaignes et des marrons    vérifier).

     

                Les japonais ont pris des plants de châtaigniers pour les replanter chez eux. Après notre technologie, ils s’attaquent à nos châtaignes , mais ils se régalent avec le beaujolais nouveau.

     

     

     

                Olargues est un village médiéval du 12è siècle avec ses ruelles  tortueuses en calade, ses fenêtres grillées son château en ruine construit à la cime du roc.

     

                Une pierre avec des inscriptions la ‘’Peyro Escrito’’ vieille de plus de 3000 ans a été découverte dans la grotte des Espagnols près d’Olargues. Elle comporte des figures qui représentent schématiquement des humains, des étoiles, des arbres et même une croix gammée. Signes révélateurs à des croyances aux pouvoirs magiques.

     

                 Le village a subi les Vandales (409) L’emplacement bien situé au dessus de la vallée du Jaur a facilité  les invasions (475).  En 1202 le pont du diable  a été construit, (trois arches avec une seule enjambée). Une légende court sur sa construction. Les villageois avaient des difficultés pour construire l’édifice. Une pile construite, aussitôt elle était emportée par une crue. Ils firent appel au diable pour les aider.

     

                ‘’ Le premier qui franchira ce pont me donnera son âme !’’  dit-il

     

    Ce fut un chat qui passa le premier. Ils n’ont pas osé faire passer leurs belles-mères.

     

                   En 1210, par le biais des coutumes féodales, le suzerain d’Olargues se trouvait être le vassal du vicomte de Béziers et de Carcassonne  Raymond de Trencavel ce qui lui valut, durant la Croisades des Albigeois, voir son château assiégé, par Simon de Montfort.

     

                    En 1629 Richelieu, ministre de Louis XIII a démantelé le château.

     

                    En 1720 l’épidémie de peste a épargné la cité.

     

                    En 1723 les inondations du Jaur

     

                    En 1731  gros orages de grêle.

     

                    En 1724 gros ouragans – toitures arrachées – arbres déracinés.

     

                    En 1866 construction de la voie ferrée Castres-Bédarieux avec son pont de type Eiffel à la sortie du village. La ligne sera définitivement fermée en 1986 pour faire place à la ‘’voie verte’’.

     

     

     

                    Le blason  de la cité est un….’’chaudron’’.

     

                    Origine du nom : c’est Jules César qui en est l’auteur :Olalargua.  Ce mot signifie chaudron en latin.

     

     

     

                     Il faut visiter :

     

                                         Le musée de la Préhistoire.

     

                                         Le centre de recherches ‘’Cébenna’’ (1988) sauvegarde des milieux naturels.

     

                                         La grotte  préhistorique.

     

                                         La source du Fréjo (source vauclusienne – eau pure –propriété du Conseil Général).

     

                      

     

                          Ne pas oublier :

     

                                             La saison estivale – promenade des touristes.

     

                                             Sa culture.

     

                                             Son festival de musique (Prieuré de St Julien –

     

                                             Orgues de l’église – Orgues de l’Abbé Clergeol)

     

    .                                        Sa restauration de qualité et ses produits du terroir-

     

                                             Noix, huile, amandes, ces vins Berlou-Roquebrun (AOC St Chinian).

     

                                     

     

                                             Et surtout ses randos ! En commençant par le pont roman en marbre puis les ruelles pavées qui conduisent au belvédère par l’escalier de la Commanderie.

     

     

     JC d’Oc                                     


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                       Alors ! Raconte ! N° 21

     

     

     

     

     

     

     

                                        La légende de Saint Aphrodise.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                       De Pépézuc à Saint Aphrodise, combien de gens sont-ils a avoir perdu leur tête dans la ville de Béziers ?

     

                        Le héros  chéri des biterrois est surement le célèbre Pépézuc, dont la statue sans tête trône au bas de la rue Française sur la place qui porte son nom. Cette introduction est sans queue ni tête  mais la suite vous prouvera que non. Car ce grand amoureux, vaillant gaillard de Pépézuc devait se défendre sexe au vent  En 1615, dame Bigorne écrivait ‘’ Combattant ! Vous portiez devant vous ces biens beaux pendants.  Comme aux cloches l’est leur battant !’’ L’histoire veut que ce n’est pas par là qu’il perdit la vie .Il fut décapité en 1615 .Sa statue, sans queue ni tête vous le prouvera.

     

     

     

                         Ce ne fut pas le même son de cloches pour Saint Aphrodise.  Ce religieux n’avait aucune parenté avec la belle Aphrodite déesse grecque de l’amour. Saint Aphrodise était aussi sobre que son chameau, qui était en fait un dromadaire. Tous les 28 avril, date de sa décapitation par les Romains, les biterrois acclamaient leur saint patron par des louanges dans toute la ville.

     

                         Saint Aphrodise arriva à Béziers sur le dos de son chameau. Comment  ce ‘’camel’’ a-t-il pu traverser la Méditerranée ?  Sachant que cet animal est un piètre nageur. Ils ont du prendre les voies célestes pour atterrir sur nos côtes. Le but de ce saint homme était d’évangéliser nos contrées qui étaient corrompues par le vice et la fornication. Il était très âgé lorsqu’il fut accueilli par la cité de la Sainte Famille, fuyant les persécutions d’Hérode. On lui ouvrit les portes du temple. Il se prosterna devant le petit Jésus et avec fracas, toutes les idoles tombèrent. Ce n’était pas un attentat. Apprenant sa venue en terre biterroise, le  pape Saint Paul flaira la bonne aubaine et laissa le soin à Saint Aphrodise de baptiser à grande eau le peuple de Biterre.

     

                            Son chameau lui fut de grand secours, car il fit avec cet  animal tous ses déplacements dans la région. Le pape Saint Paul lui demanda de l’accompagner en Espagne, mais voyant son évangélisation inachevée, et vu son grand âge, celui-ci refusa. Il voyait dans la ville que désordres et monuments de la superstition.

     

                              Mais tous ses prêches finirent par agacer le gouverneur Julius Vindex, représentant de Néron  qui régnait sur tous les lieux en Gaule. Le consul fit arrêter Aphrodise sans aucun égard vu son âge. Les prêtres du Temple d’Auguste le condamnèrent à avoir la tête tranchée. L’exécution eut lieu le 8 avril de l’an 65 sur la place appelée de nos jours place Saint Cyr à Béziers. Le bourreau frappa de son glaive la tête qui tomba à ses pieds. L’infâme, d’un pied dédaigneux la lança dans un puits.  ‘’ Oh ! Miracle !’’ Un bruit sourd se fit entendre des profondeurs, la tête fut rejetée. Tout redevint calme aussitôt. Le cadavre du martyr se releva, prit sa tête entre ses mains et l’appuya sur sa poitrine. La foule était ébahie, les cohortes romaines  ouvrirent un large passage et Saint Aphrodise traversa la cité  d’un pas ferme et majestueux. Depuis le quartier St Jacques il se dirigea vers la sortie de la ville. La foule en pleurs lui jetait des escargots que le saint effleurait du pied sans les écraser.*** Il se dirigea vers la grotte où il fut enseveli.***Le fait que les gens lançaient des escargots est assez étrange. Quelques explications plausibles. Dans les temps très anciens on associait la matière molle de la chair de l'escargot comme étant l'origine de la naissance dans le limus (la boue). La forme dure minérale de la coquille, en fin de vie était la forme de sa mort. Une autre explication possible. Cette ambivalence de structure (molle-dure) naissance-mort représenterait son comportement durant sa vie, son apparition au printemps, sa disparition en été comme tout est réglé par les saisons, l'escagot sort de sa coquille, signe annonciateur de renouveau à la naissance du printemps, l'escargor rentre dans sa coquille, signe de disette et de froid, c'est l'hiver.

    Quel rapport avec St Aphrodise ? Au 18ème siècle on a découvert que lorsque l'on coupait la tête d'un escargot, elle repoussait (rapport étroit avec St Aphrodise !).

     

     

     

                                Les premiers chrétiens érigèrent une chapelle à l’emplacement de la grotte. Elle fut remplacée par une basilique par les vicomtes de Béziers. Sur la crypte  par la suite fut bâtie l’église Saint Aphrodise où sont conservées les reliques du saint.

     

                                Et que devint le chameau ?  Il fut recueilli par une famille de potiers chrétiens biterrois. A sa mort, la rue où ils habitaient fut appelée ‘’Rue du Chameau’’ avant de devenir ‘’ Rue Malbec’’.

                                De nos jours, lors des fêtes des "Caritas" (des Charités) à Béziers, en hommage aux potiers, on offre aux garçons de petits sifflets en terre cuite dans lesquels on met de l'eau ce qui produit en soufflant le sifflement mélodieux d'un oiseau et on offre aux filles de petites dinettes en terre cuite. Ces petits jouets s'appellent des " taraillettes". Le rapport ambivalant avec le Saint (la nourriture spirituelle et le souffle qui donne la vie) . 

     

     

     

                                Désormais, ‘’lou camel’’ fait partie de toutes les fêtes de Béziers, suivant les cortèges officiels et marchant derrière les consuls, lors des fêtes de Caritas.

     

     

     

                                Voici en quelques lignes la légende de deux ‘’ céphalophores’’ (qui n’a plus de tête  en Grec) qui sont devenus les emblèmes  totémiques de  la ville de Béziers.

    JC d'Oc 09/2012

     

     

     

    JC d’Oc

     

     

     


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                     Alors ! Raconte ! N° 22

     

     

     

                                          Marseillan.

     

     

     

     

     

                  Village  situé au bord de l’étang de Thau. Cet étang de 7500 hectares a une largeur maxi de 19 km et une profondeur variant de 10m à 100m (le gouffre de la Vise)  Les marées sont infimes mais c’est l’action du vent qui détermine les entrées et les sorties d’eau par les deux graus et le canal de Sète. Le vent du Nord fait entrer la mer, le marin la fait sortir.  Le phytoplancton y est très riche.

     

     

     

                   Marseillan est un village de 8000 habitants qui passe à 80.000 en période d’été. Il est situé face à Sète et près du Mont Saint Loup. Le canal du Midi et la RN 112 sont ses principaux moyens de communication.

     

                    Son origine : les Grecs s’installent, les massaliotes créent un comptoir commercial (huiles), puis les Romains (141 av JC) introduisent la culture de la vigne, puis les wisigoths et les incursions sarrasines. C’est la période des grandes invasions.  En 930, les Hongrois de Tartarie ravagent la Septimanie.  Il parait que ces soldats mangeaient le cœur des vaincus. Après 3 ans de présence, ils furent décimés par la peste et la dysenterie. Substrat difficile à éliminer car la région  était marécageuse.  

     

                      A l’époque féodale, Marseillan devint une  seigneurie en 1187 sous la férule de l’évêque d’Agde, lui-même vassal du vicomte de Toulouse. Il se construit des fossés défensifs autour de Marseillan.

     

                      Après la Croisade des Albigeois contre les hérétiques, la seigneurie revint au roi de France Saint Louis. Le prélat du pape excommunia tous les habitants en 1218.

     

                       En 1286 les troupes aragonaises, avec leurs bateaux débarquent sur la côte et dévastent Marseillan  14.000 tués. Ils tuaient hommes et garçons. Tout brûlait sauf les églises.

     

    1348-1361-1375   Epidémies de peste.

     

    1380 Invasion des Routiers,  soldats désœuvrés, 3000 batards ravagent Mèze, Marseillan, Florensac et Balaruc le Vieux.

     

    1788  Les gardes côtes construisent la Tour des Anglais anc. Tour de  Castellan.

     

    1802 Destruction des fortifications.

     

    1849  Epidémie de choléra.

     

    17è siècle  la pyrale de la vigne.

     

    1876 le phylloxéra  jusqu’en 1881 ou un remède est trouvé par Emile Flanchon. Seules, les vignes  dans le sable salé ont survécu.

     

    1907  Crise viticole.

     

    1944 Les Allemands construisent des casemates aux Anglous et des fossés  antichars entre l’étang et la mer. A cet endroit, fut creusé le canal navigable à Sète, qui permet le renouvellement des eaux.

     

     

     

           La conchyliculture vient du mot ‘’concha’’ = coquille St Jacques L’élevage des huitres,  palourdes, moules, clovisses, crevettes et autres occupent une superficie de 4230 ha et produisent 8000 T/an.  La maladie des crustacés (le manque d’oxygène dans l’eau) est appelée ‘’malaïga’’ mauvaise eau ou eutrophisation.

     

           La pêche se pratique selon des techniques différentes.

     

                          La palanque trainante avec moteur ou dérivante sans moteur

     

                          Par barque à fond plat.

     

                          Pêche au bertoulet, à la tartane, au galupin, aux  mayolles, à la traine.

     

            Le château d’eau de Marseillan a été recouvert de 200.000 coquilles d’huitres fournies par les restos de la région.  La femme de l’architecte  Marnix Verstraeten, trouvait laid le château d’eau et l’a fait recouvrir.

     

            A Marseillan, la fête du capelet (mât savonné)

     

             Le symbole de Marseillan est le crabe.

     

             

     

              On ne peut oublier  le Noilly Prat 16° servi avec des garriguettes.

     

              Fabriqué dans les chais, c’est un vermouth macéré avec des épices (muscade – quinquina – centaurée). Le secret de fabrication est bien gardé.

     

               A l’origine  Clodius Prat, directeur commercial à Lyon apporte la liqueur, Joseph Noilly, créateur à Marseille apporte l’absinthe  et crée le vermouth en 1813.

     

                Mariage de famille, Clodius épouse la fille de Noilly en 1821.

     

                En 1849 décès de Clodius à 45 ans.

     

                1849, Anne leur fille reprend l’affaire.

     

                Expansion de l’affaire  88% du capital en plus. Autofinancement.

     

                Comptoirs en France (Lyon Marseille Marseillan Paris)

     

                Pour que le vermouth prenne des couleurs ambrées, ils l’exportent vers les Antilles. C’est la raison pour laquelle on arrose les fûts dans la grande cour.

     

                 Les cépages de picpoul et de clairette du Canada sont utilisés.

     

                 Les fûts sont en chêne du Limousin. L’évaporation par le vieillissement est de 8% .C’est la part des anges.

     

                 Foudres énormes (410 hl le plus grand).

     

                 Projection vidéo  et dégustation de trois apéros pour bien distinguer les couleurs.

     

     

     

     

     

                  A Bessan, visiter aussi l’usine Ricard à 8km de Marseillan.

     

     

     

                   Hommes célèbres :

     

                                 Maffre de Baugé député de l’Hérault. Une école porte son nom.

     

                                 Baral poète  1909/1997 né à Marseillan.

     

                                 Deley pilote de l’Aéropostale.

     

                                 Roque, ministre de la guerre 19O7 après Gallieni et avant Lyautey.

     

                                  Yves Michel maire actuel 2008.

     

                                  J.P Ortolan ancien joueur de rugby à XV.

     


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    Alors ! Raconte ! N° 23

     

     

     

     

     

                                              L’abbaye de Fontfroide.

     

         

     

     

     

            Située entre Narbonne et Lagrasse à 227 m d’altitude l’abbaye de Fontfroide est l’une des plus grandes de France. Aymeric II choisit ce site, en 1093, près d’un torrent d’eau froide. ‘’fons frigida = source froide d'où provient son nom.

      

            Elle a été en premier temps une abbaye bénédictaine appliquant les principes religieux de St Benoit (480 après JC) qui est l’organisateur de l’office religieux.

     

            En 1145, l’abbaye intègre l’ordre cistercien qui n'est qu'un rameau déformé de l'ordre bénédictin  lors de la venue de Saint Bernard de Clairvaux dans le Languedoc. L'ordre de Cîteaux prêche pour le silence complet et le retrait du monde pour les religieux. L'expansion de l'abbaye est considérable et rapide, elle apporte des richesses. Les moines sont dans le luxe qui pervertit l’idéal monastique. L’abbé St Bernard qui est un épicurien notoire, assimile richesse à autorité et prône pour le faste liturgique. Tous les jours, ils lisent les Saintes Ecritures ( Lectio Divina) pendant une demie heure le matin at autant l'après midi. Cette lecture comporte le " Lectio" - on lit le passage, le "Médiatio" - on réfléchit sur le texte, sur les expressions, sur les mots particuliers, l'"Oratio" - on ouvre son coeur à Dieu et on conserse avec lui, l' "Contemplatio" - on écoute la voix de Dieu, on libère ses propres pensées, on ouvre son esprit et son âme à l'influence de Dieu. Ainsi se passe la journée d'un moine. Contempler, nourrir son esprit ce qui coupe la faim.

     

            Les exploitations agricoles rapportent à la  communauté. Les moines ne peuvent ni sortir ni parler Pour ne pas tomber dans l'excès de chair, ils sont végétariens. Ils font exploiter les terres par des frères converts  (des religieux ouvriers) qui ne connaissent pas le latin, peu instruits, issus de familles pauvres, ils forment une catégorie séparée des moines qui eux se consacrent totalement à l'Opus Dei, l'Oeuvre de Dieu. Les frères bergers, agriculteurs, apiculteurs produisent tout, laissant le soin de la prière et des tâches plus nobles aux moines (notamment les écritures et la création d’enluminures). Pour éviter les contacts entre les moines et les frères convers, l'abbaye est scindée en deux parties séparées par un couloir. Les moines conservent l'église abbatiale, la salle capitulaire où sont prises les décisions, le cloître, le réfectoire et les parties privées. Les frères convers conservent la cour pour l'entretien séculier, leurs salles de repos, le cellier où ils stockent les provisions et les cuisines. La communauté vit entièrement en autarcie.

     

             En 1147, la vicomtesse de Narbonne Ermengard fait don à l’abbaye de Fontfroide d’un ensemble de terres attenantes au monastère. L’abbaye devient une puissance foncière et prend son autonomie. Entre temps, la population  environnante afflue pour les miracles de ses reliques.  Fontfroide est protégée par Béziers et Narbonne. L’abbaye possède 30000 ha de terres, 24 granges et un cheptel de 20 000 bovins et caprins. L'abbaye s'agrandit et conformément à leur principe religieux, il n'y a aucune représentation humaine ni animale dans l'architecture. Seule, la végétation est présente sur les chapiteaux des colonnes du cloître.

     

             En 12O8, les moines cisterciens combattent l’hérésie qui va engendrer la Croisade des Albigeois. Pierre de Castelnau, moine de l'abbaye deviendra prélat du pape Innocent III et recherchera au sein même de sa communauté des religieux convaincus d'hérésie qu'il dénoncera et chassera de Fontfroide. Cela ne lui porta pas chance car peu de temps après il fut assassiné à St Gilles par un écuyer de Raymond VI Comte de Toulouse.

     

             En 1252  un conflit éclate entre les moines qui veulent le silence et les ouvriers qui font du bruit en recherchant des filons d’argent dans les puits.

     

             1311, c’est l’heure de gloire. Jacques Fournier, moine de l’Abbaye, devient le pape Benoit XII de  1311 à 1317.

     

             En 1348, la peste noire sévit. Il ne reste que 20 moines sur près de 300 que comptait l’abbaye.

     

             En 1378, c’est le Grand schisme de l’Occident. Pendant 40 ans, la chrétienté restera divisée. Un antipape à Avignon – Clément VII. Le premier des 6 papes (4 Avignon + 2 Pise).

     

             En 1400 Le régime de la commende est instauré (système qui sécularise les fonctions de l’abbé – pouvoir de désigner les évêques – les revenus de l’abbaye restent à l’abbé conventionnel nommé par le père abbé de Clairvaux.) Ils font 7 fois la messe par jour. Discipline accrue.

     

              En 1594, les chapitres de Cîteaux aident les pauvres abbés commendataires.

     

              En 1764. L’abbaye perd son titre. Elle est rattachée à Perpignan – Décadence.

     

               En 1791 pendant la Révolution, le monastère devient bien  national. Le dernier moine quitte l’abbaye.

     

               En 1805 pendant le Concordat, les paroissiens pillent l’abbaye, les dallages, les autels.

     

               En 1830, l’hospice de Narbonne vend des colonnes de l’abbaye qui ne  seront de retour qu’en 188O.

     

               En 1833, l’abbaye est vendue à Monsieur de Saint Aubin qui y laisse sa fortune.

     

               Abandonnée depuis 1901, Gustave Fayet rachète l’abbaye en 1908 alors qu’un collectionneur américain s’était porté acquéreur du cloître avec le risque de voir disparaître les colonnes du cloître comme fut le cas à l'abbaye de Gelonne à Saint Guilhem.  G.Fayet restaure l’édifice. C’est un touche à tout. Il fait venir une colonie d’artistes (Mayol – Ravel - Odilon). L’abbaye est actuellement privée. Elle appartient au petit-fils de Gustave et Madelaine Fayet, Nicolas d'Andoque.  Elle possède à l’intérieur de très beaux tableaux mais beaucoup ont été vendus pour payer la restauration des bâtiments. Malheureusement l'abbaye est vide de meubles sauf la partie privée du propriétaire. A l'extérieur on peut admirer une reconstitution du char d'Apollon.

     

             En 2012 c’est un site majestueux avec ses jardins italiens en terrasses, son réfectoire de 50m de long, son cloître du 13esiècle, ses colonnes en marbre rose,  sa roseraie la plus belle des Corbières (3000 rosiers différents). Cette cité monastique a été miraculeusement préservée des aléas de l’histoire. Elle a conservé son église abbatiale ainsi que  les bâtiments des frères convers.

     

             C’est un des plus beaux édifices du Midi où les différentes couleurs des pierres qui varient selon leurs expositions reflètent la patine du temps. Allez- y, ça vaut la visite. Vous pouvez et en sortant goûter les vins de l’Abbaye, manger au restaurant ‘’ La Table de Fontfroide’’ et, si votre état le permet écouter le chant des cigales à défaut de chants grégoriens.

     

     

     

    JC d’Oc 02/2013

     


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    Alors ! Raconte ! N° 24

     

     

     

                                    

     

                                         Saint Guilhem le Désert    (5 parties)

     

                               1-Guilhem  2-Pont du Diable  3- L’environnement

     

                                                4- La Clamouse   5- Les Crabes

     

     

     

    1-Guilhem

     

     

     

            Guilhem, homme de Dieu, de guerre, de légende, est l’arrière petit neveu de Pépin le Bref et petit neveu de Charles Martel.  Né en 742, fils de Aude de France,  son avenir par sang royal lui était assuré dès sa naissance. D’autant plus, il  est le cousin germain de Charlemagne. Charles Martel le prendra sous sa protection jusqu’à sa mort.

     

            Les invasions des  Sarrasins  venus d’Espagne et des Lombards d’Italie lui permettent de remporter les victoires de Nîmes, Orange et Narbonne. Il est chargé de la défense de la Gothie qui était la Septimanie Romaine qui englobait les Pyrénées Orientales, l'Aude, l'Hérault et le Gard. Nous sommes donc, par naissance des arrières…. arr…  petits Goths.

     

             La Septimanie libérée est relativement calme. Mais notre guerrier est de la braise sous cendres. Charlemagne lui décerne  les titres de Comte de Toulouse, duc de Septimanie et il prend le nom de Guillaume d’Orange.

     

            En revenant de la bataille sur la rivière de l’Orbieux  (rivière qui passe près de l’abbaye de Lagrasse  dans l’Aude), Guillaume d’Orange, après avoir subi de grosses pertes face aux sarrasins qui s'enfuirent précipitamment après le combat, décide de s’arrêter à l’abbaye  bénédictine d’Aniane, fondée en 582 par Witiza  alias St Benoit. Son oncle Charlemagne l’y invite pour se reposer de l’usure de ses combats et pour y faire une  sainte retraite.

     

             Quelques mots sur Charles le Grand (2m) dit Charlemagne. – Empereur d’Occident de 800 à 814. Il hérite en 771 de l’Etat Franc dont la Septimanie – 8 enfants avec sa troisième épouse – 9 femmes et une armée de mouflets . Quel bel homme cet empereur à la barbe fleurie ! Il était le fils de Pépin le Bref qui, contrairement  était remarqué pour sa petite taille.

     

             Guillaume d’Orange était marié à Orable, une très belle sarrasine musulmane. Dès qu'il apprend la mort de sa femme, de douleur, il se réfugie dans la solitude des gorges de la rivière Verdus qui coule dans le vallon de Gellone. Sous les conseils de son ami d'enfance Benoit de l'abbaye d'Aniane, le tumultueux Guillaume d'Orange fonde en 804 un hameau monastique dans un site désert du vallon de Gellone (absence d’homme – paysage dur à vivre). La règle de vie de St Benoit est très austère ''solitude , humilité, charité pour les pauvres, règle absolue ‘’Pax à Pax- Regula Malacorum’’ avec une vie communautaire sous la direction d’un père spirituel l'abbé désigné par les moines. Charlemagne, de retour de croisade au Saint Sépulcre, fait don à Guillaume d’Orange de la relique de la Croix de Jésus qui la dépose dans l’église de l’abbaye.

     

               Pendant un an, Guillaume (en languedocien Guilhem) s’occupe à améliorer le monastère avec ses deniers personnels. Il crée des jardins et une route, il amène l’eau du Verdus dans le couvent. Il abandonne totalement le monde après avoir fait ses adieux à l’empereur son oncle. Ce héros se retire dans sa cellule et terminera sa vie le 28 mai 812 à l’âge de 70 ans, dans le jeûne et la prière persuadé que la mort est une récompense divine bien méritée à ceux qui consacrent leur vie à Dieu.

     

                Les troubadours colporteront par la chanson de gestes puis par la littérature médiévale, les exploits de Guilhem face aux Sarrasins, sa retraite et sa mort en prières. (visibles sur des parchemins enluminés –trésors de la littérature de l’époque moyenâgeuse).

     

                Après la mort de Guilhem, le monastère de Gellone devient un lieu de pèlerinage important. Guillaume d'Orange sera canonisé en 1066. La relique de la Croix et le tombeau de Saint Guilhem attirent de nombreux pèlerins. D’autre part, Gellone est sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Plus de 300 moines y feront retraite.  Le village de Gellone  est alors baptisé St Guilhem le Désert.

     

                 Au 12ème siècle, les cathares repentis y feront des pèlerinages confirmant ainsi les temps forts d'une spiritualité qui traverse tous les siècles.

     

     

     

                  De nos jours, en 1990, le village est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le bout du Monde. Le village possède 11 fontaines qui apportent fraicheur. Sur la place de la Liberté, où l’on vous fait payer les glaçons et les rondelles de citron, trône un platane de 160 ans ainsi que la fontaine de Marianne 4 bouches -4 faces – 4 sources du Bout du Monde.

     

                  De l’église abbatiale fondée en 804 par Benoit d’Aniane, il ne reste que l’église reconstruite du 11ème siècle. C’est du pur roman méridional. La nef en berceau est disproportionnée par rapport à l’ensemble des pièces rapportées. Dans les cavités creusées dans le mur sont exposés la châsse de St Guilhem contenant ses ossements et à droite le morceau de la Sainte Croix. Sous le sanctuaire, la crypte abritait primitivement le tombeau.

     

                    Du cloître, fin du 12ème, il ne reste que la partie nord et ouest du rez de chaussée. La plus belle partie a été achetée par le vandale Georges Gray Barnard (collectionneur américain) en 1906 qui, malgré l’opposition de l’Etat est arrivé à ses fins de dilapideur. Démonté et reconstitué pièce par pièce, le cloître est exposé dans le musée des Clusters (Cloitres)  à New York après avoir été racheté en 1925 par Rockefeller  600.000 dollars. Les yankies qui n’ont pas d’histoire la prennent chez les autres à renfort de dollars.

     

     

     

     

     

    2-Le pont du Diable.

     

     

     

                      Les moines et les thomeyrons (habitants de St Guilhem) en avaient assez de faire le détour par les hauteurs car la gorge de l’Hérault les empêchait de passer pour aller faire leur marché. De plus les nombreuses crues emportaient fréquemment les ponts de bois comme des fétus de paille Les gens du village étaient pauvres et ne pouvaient financer l’ouvrage. En 1036, les deux abbaye ont financé la construction en pierre du pont du Diable.  Le travail était dur.  C’est alors qu’un ouvrier dit tout haut ‘’ Je donnerai mon âme si ce pont était construit en 24 h ‘’ Le Diable passant par là entendit ses paroles et lui dit ‘’ Je vais t’aider mais je prendrai l’âme de la première personne qui passera sur le pont ‘’. Bonne affaire dit l’ouvrier, je pousserai ma belle mère sur le pont le jour de son inauguration.

     

                       Le jour venu………………….c’est un chat noir qui passa le premier.

     

                       Le Diable, trompé, dans une colère folle se jeta dans les tourbillons du fleuve Hérault. Il tourne encore  et les nuits sans lune, il hante les piliers du pont. C'est pour cette raison aussi que les passants  jettent des pierres du haut du pont pour que le diable reste dans les tourbillons du fleuve.

     

     

     

    3- L’environnement

     

                        Dans le site de l’Infranet où nous montons vers les ‘’fenestrelles’’ lors de nos randos pousse une forêt de 2000 ha de pins Laricio de Salzmann et des taillis de chênes verts. Les pins Laricio, on ne les trouve nullement ailleurs en Languedoc mais seulement en Corse. Cette forêt a près de 15 km de long et a brûlé en 1984. On y trouve des chênes truffiers, de la vigne et des oliviers.

     

                        La fabrique des pipes en buis et des boules de pétanque  font aussi, après le tourisme, la richesse de St Guilhem.

     

                        Le pays regorge d’eau  en souterrain. On pompe en surabondance dans la gorge de l’Hérault – 56 km d’un système d’adduction d’eau potable – 6 tunnels de 470 m alimentent 46 km de tuyaux pour irriguer 3000 ha de vergers  de la basse vallée.

     

                        Au dessus de St Guilhem, une tour rectangulaire dite ‘’Le Cabinet du Géant’’. Cette tour a été construite sur des vestiges d’un village gaulois.

     

                        Une autre tour carrée est appelée ‘’ Tour des Prisons’’.

     

     

     

    4- La grotte de la Clamouse

     

                         Sur un parcours de 900 m ouvert au public, vous pourrez admirer des aragonites, des concrétions magnifiques dans des salles de plus de 50m de hauteur, pouvant abriter l’Arc de Triomphe. C’est la 3ème grotte de France. Grotte humide dont l’eau vient des Causses du Larzac 660 m plus haut. Son débit (10 m/s)se jette dans l’Hérault quelques mètres plus bas.

     

                          En février 2000, Michel Siffre s’est isolé pour connaître la réaction hors du temps de l’organisme au vieillissement, puis, la même année, il passe Noël sans rien voir. Dans  le noir pendant 3 mois, il teste la perte de la notion du temps.

     

                          Le mot Clamouse vient de clameur, pleurs exactement ‘’pleureuse’’.

     

                          La légende veut qu’un jeune berger, pour tuer le temps en gardant ses moutons, taillait des petits bouts de bois qu’il jetait ensuite dans un aven. Un jour, sa mère qui rinçait son linge en contrebas dans l’eau de la rivière les  vit et les récupéra. Puis, ce fut un agneau qui tomba dans le trou. L’animal ressortit par la résurgence. Ce qui devait  arriver, le  gamin tomba et ressortit  noyé sous les yeux de sa mère qui pleura à chaudes larmes sa disparition. Depuis, l’écho de ses pleurs est repris par la source  qui sort du rocher.

     

     

     

    5- Histoire des crabes de Saint Guilhem.

     

                                     En 1930, la fédération de pêche d’Aniane s’aperçut du dépeuplement des écrevisses dans le Verdus. Ces crustacés étant décimés par la peste. Vite, il fallait repeupler. Ils s’adressèrent à un éleveur en Turquie. La livraison fut faite et un employé de la mairie vida le contenu en amont du pont du Diable.  Quelques mois plus tard, après un contrôle, point d’écrevisse ! mais des crustacés  d’un autre genre  proliféraient dans le Verdus. Dans les filets on retrouva  de gros crabes qui se sont parfaitement acclimatés à l’eau douce.

     

    Ces crabes sont maintenant protégés et il est interdit d’en prélever.

     

                              Une autre conséquence due à cette méprise, lors des crues du Vertus, les crabes voyageurs sont passés dans l’Hérault et, à la Tamarissière ont rejoint la mer. On retrouve de beaux spécimens d’une variété de crabes blancs entre la plage et le fort Brescou. Ils n’ont pas eu le temps de bronzer !

     

     Recherches difficiles mais combien captivantes.

     

     

     

    JC d’Oc.

     

     

     


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