•  

     

        
     Alors ! Raconte !  N° 47- Béziers 6

     

    Viticulture- Caritas- Marché bovins.

     

    Les festivités  biterroises.

     

    La peste – la Révolution française jusqu’au Second  Empire.

     

     

     

                 Puisque la féria de Béziers  rend les gens joyeux, sous la royauté pendant les fêtes, on buvait comme partout mais les tavernes étaient appelés les gargotes. On dansait dans les rues en fin de semaine, même si la danse était un péché pour les protestants. Elle était  loin d’être considérée comme étant une expression corporelle comme celle d’aujourd’hui. ‘’Ohé la Marie ! montres-moi comment tu gigotes en dansant la gavotte ? ‘’

     

                 Mais une des fêtes des plus prisées était celle du Jeudi de l’Ascension, le jour où le Christ est remonté au ciel. Ce jour là était le début des fêtes de la Charité : les ‘’Caritachs’’. Lors de la grande messe, les prêtres bénissaient des corbeilles de pain offertes par la corporation des boulangers et toutes les faims étaient sensées être comblées – faim de pain des pauvres – faim d’argent des riches – faim de gloire des soldats.’’ Les riches avaient la nourriture tandis que les pauvres avaient l’appétit’’, soit!

     

                La veille, le chameau de Saint Aphrodise était sorti par la grande porte de l’Hôtel de ville actuel. Papari, menait le cortège, musique en tête précédé des Consuls en robe rouge. Ils parcouraient les rues de la ville et ouvraient les festivités.  Le jeudi, chaque corporation présentait son char. Toujours en tête, Papari puis les bergers suivaient portant oriflammes et drapeaux. Puis venaient les prévôts devant leurs chars -  une quarantaine au total. Les ‘’caritaliers’’ jetaient des gâteaux, des fruits, des bonbons, des oranges aux badauds. Les gardiens du chameau empaillé étaient de véritables ‘’ paillasses’’ comme l’on voit encore dans les rues de Murviel les Béziers sur le bord de la nationale. Ces gardiens étaient habillés de vêtements sur brodés de coquilles d’escargots (rappelez vous de la légende de St Aphrodise FR N° 21). Ils étaient là pour danser. Spectacle fascinant qui faisait peur aux gosses. Cette bouffonnerie fait penser aux Gilles de Binche mais ils n’avaient pas de clochettes aux chevilles. L’évêque et les chanoines ne participaient pas au cortège. Ils attendaient Papari devant l’église des Pénitents Bleus pour jeter un peu d’eau bénite sur les milliers de pains et pour faire boire le chameau et aussi le chamelier Papari.

     

                   Les années passent et entre les festivités, le peuple vit, s’affaire, s’agite, s’inquiète, s’indigne. Ce peuple de la rue parle l’occitan tandis que les bourgeois enseignent le français à leurs enfants. L’occitan perd sa dignité officielle au profit du français notamment dans la rédaction des actes de droit, dans les sciences et la littérature.

     

                  En 1710 et en 1725, l’épidémie de peste, véhiculée par les rats et les puces, de la typhoïde due par les légumes pollués, de la variole et de la dysenterie réapparait dans Béziers. Responsables : l’air que respirent les gens, l’eau des puits et de l’Orb et surtout de la merde présente dans les rues de la ville. On chie partout, sur les marchés, dans les rues en levant les robes ou en baissant les pantalons. Mais il fallait prendre garde en levant les yeux vers les fenêtres où les contenus des pots de chambre étaient jetés sur la chaussée. Quand il pleut, les excréments descendent des toits car à Béziers, on avait pris l’habitude de construire des cabinets sur les toits où la merde séchait au soleil. Ce n’est que sous l’Empire (1804-1815) que ces ‘’cagadous’’ ont été supprimés et que la tinette passera tous les matins. Les rues seront alors nettoyées.

     

                  Comment ne pas penser à tout ça en marchant dans les belles rues du Béziers d’aujourd’hui où une crotte de chien nous offusque?

     

     

     

                 La Révolution Française de 1789 n’a changé à Béziers qu’une chose. Les biens considérables du clergé ont été confisqués et mis dans les mains de la bourgeoisie locale. Avant la Révolution, ils représentaient 20% de la surface bâtie de la ville. Comme pour la Saint Barthélemy, la guillotine n’a pas fait une seule victime. Les suspects, les royalistes et les prêtres réfractaires ont été libérés sans procès. Par contre au moment de la Terreur (1793-1794), à Béziers ce fut une grande braderie. Tous les bâtiments du clergé sont vendus (églises-couvents). Le couvent des Ursulines devient une prison. L’église de la Madeleine devient un dépôt de grains puis de chaussures. L’église St Félix devient un magasin à fourrage puis une boucherie. A St Jacques, on y fabrique des baïonnettes. St Nazaire devient un temple de la Raison. St Aphrodise est vendu et le fameux ‘’camel’’, est brûlé comme étant un emblème de la superstition. Béziers n’a plus d’évêché ni de tribunal. Sa population en 1797 baisse et ne comprend que 12.000 habitants.

     

                Sous Napoléon Premier, Béziers n’a pas le moral. L’économie stagne. Le chômage s’installe. Les rues sont toujours aussi sales. Il manque l’essentiel, l’eau, un air meilleur, des écoles et une structure pour accueillir les enfants abandonnés. Le commerce est peu florissant, seuls les fabricants d’eau de vie pour l’armée et les marchands de fourrage tirent profit de la crise. Plus d’exportations car nos amis de toujours les Anglais font le blocus continental. On profite des bras courageux pour détruire les restes des remparts. On plante des mûriers et on agrandit la promenade (PP Riquet).

     

                 Puis arrive le retour des Bourbons en 1815. Les impôts comme le tabac augmentent. Dans les rues on assiste aux pugilats entre les royalistes et les autres (Jacobins-Bonapartistes). Mais à Béziers il n’y a pas de Terreur rouge, ni blanche (couleurs du moment). On se frottera les oreilles, mais pas au sang. En ce début du 17ème siècle, plus de 40.000 hectares de vignes sont plantés dans l’arrondissement de Béziers. La vigne pisse son vin qui se boit grâce à la croissance urbaine et aux exportations dues au Canal Toulouse-Cette. Les grandes propriétés, dans les mains de la bourgeoisie sont exploitées et rapportent de bons revenus fonciers. Mais ce n’est pas encore un grand boum économique pour la ville. Les propriétaires fonciers demeurent en ville dans de beaux immeubles.

     

                  Mais ce que l’on oublie, ce n’est pas toujours le vin qui a donné la prospérité à Béziers. En 1844 se tenait le marché des bestiaux sur l’emplacement de l’ancienne citadelle et par les comptes laissés sur les registres de la ville, on note que 944 bœufs et vaches, 2760 veaux, 1798 porcs, 15378 brebis et moutons et 5007 agneaux ont alimenté le foirail de Béziers. Cette production animalière venait de la ‘’ Montagne’’ via Olargues, Cessenon, Lacaune et Bédarieux mais aussi par le Canal. En 1842, Béziers est le troisième marché de bestiaux de France.

     

                   En 1846, l’ingénieur Jean Marie Cordier installe une machine hydraulique qui fait remonter l’eau de l’ Orb jusqu’à Saint Nazaire. Cette eau alimente des fontaines publiques mais les rues sont toujours aussi sales. Les Allées permettent aux pauvres de se promener et de respirer un air meilleur. Peu d’enfants fréquentent les écoles (en 1822  50% de garçons et 33% de filles – en 1834 42% de garçons et 38% de filles).

     

                   Passons sur le coup d’état du 4 décembre 1851 où les manifestants pour la République avec à leur tête Casimir Péret, se sont frottés aux partisans de Napoléon III. La force, encore un coup a eu raison du droit et les bourgeois et l’église triomphent.

     

                   Béziers va-t-elle sortir enfin de ses luttes fratricides ?

     


    5 commentaires
  •  

     

        
     Alors ! Raconte ! N° 48-  Béziers 7

     

    Rue des Balances – la Gare – le Théâtre.

     

                      Du Second Empire à la République.

     

                         1873 – Napoléon III – Trois petits tours et puis s’en va !

             A Béziers, on est républicain. Bien qu’il n’y ait pas eu la Commune de Béziers, on soutient de celle de Paris. Le maire en place Ernest Perréal est devenu un yoyo politique. Il sera détrôné 5 fois et chaque fois, il remontera sur son siège. L’homme est de gauche mais il est honnête mais cela n’arrête pas les combats politiques. On se bat verbalement mais on avance. Tout  Béziers reçoit un élan de jeunesse. On détruit les vieilles maisons, on dessine des rues bien droites. On construit des quartiers neufs. L’arrivée du chemin de fer accélère cette expansion. C’est par la gare où arrivent désormais les voyageurs. Le théâtre, inauguré en 1844 est bien entretenu. La ville est entièrement transformée et deviendra une des plus belles du Sud de la France. Le long de l’Avenue de la gare, les anciennes tonnelleries (fabriques de tonneaux) sont détruites et remplacées par de beaux hôtels et des maisons d’habitation. En 1861, la municipalité fait aménager le Plateau des Poètes par l’architecte Eugène Bühler. Le jardin sera clôturé en 1872. La fontaine du Titan d’Injalbert ne sera inaugurée qu’en 1893. Sur la place St Félix se dressait une colonne impériale de 15 m de haut coiffée d’une vierge. A cet emplacement seront construites les Halles en 1881. Dans toutes les rues qui convergent vers les Allées, on se retrouve, on manifeste, on se donne en spectacle, on traite ses affaires et surtout on se donne du plaisir. ‘’Tagada Boum ! Boum !’’ dans la Rue Victor Hugo (voir FR N°31 – La prostitution à Béziers au 19ème siècle).

     

                     C’est l’eldorado du vin. Les fortunes sont vite acquises. Aux limites de la ville se construisent les ‘’châteaux pinards’’. Ces demeures campagnardes au style d’une certaine bourgeoisie sont aussi appelées ‘’ des folies ‘’ signe qui témoigne de l’essor des activités viticoles. L’expansion de la ville allant, certains de ces châteaux se sont retrouvés coincés par l’urbanisation notamment avenues Saint-Saëns,Wilson ou boulevard de Genève. A ce propos, l’origine du nom ‘’ boulevard’’ provient du temps où le Baron Haussmann faisait les grands travaux d’urbanisme à Paris. Le long des grandes artères des arbres taillés en boules procuraient de l’ombre aux promeneurs. Très vite ces voies de boules vertes ont pris le nom de boulevard.

     

                       Mais revenons à cet eldorado biterrois !

     

                      On trouve partout le ‘’velours de l’estomac’’, dans la musette  du casse-croûte, dans la ‘’saquette’’ de l’ouvrier agricole et surtout dans les ‘’assommoirs’’ décrits par Zola. Les maladies de l’oïdium et du mildiou trouvent rapidement remède par le soufrage et le sulfatage des ceps. Béziers en tire avantage en produisant le remède soufre et cuivre. Durant cent ans la ville s’enrichira par le commerce de la viticulture. Les usines de charrues vigneronnes (Vernette), de charpentes métalliques (Gaillard) et des wagons foudres feront la richesse du Biterrois.

     

                       Malheureusement, le phylloxéra arrive dans le Gard qui perdra en 6 ans tout son vignoble (1873-1878). Cet insecte microscopique qui s’en prend aux racines sera anéanti par inondation des vignes, dans l’Hérault, en attendant de trouver des pieds- mères capables de résister à cette maladie. Plus tard, on plantera américain et on greffera français. Mais en attendant, le Biterrois plante dans les zones maritimes inondables et produit 3 fois plus de vin que le montpelliérain. En 1900, sur 20 millions d’hl de vin produit dans le Midi, 6 millions seront produits à Béziers.  De plus, les vins forts en degrés arrivent d’Algérie et  à Sète on coupe ces vins avec nos faibles degrés. Le long du canal et de la voie ferrée, ce ne sont qu’entrepôts  où se forment sur des embranchements de particuliers des trains entiers de wagons-foudres.

     

                 Cette embellie nous réserve-t-elle des surprises ?

     


    votre commentaire
  •  

     

    Alors ! Raconte !  N° 49- Béziers 8

     

                                                       

     

                            Béziers 8 – du XXème siècle à nos jours.

     

     

                           1907 – Ce siècle ne présage rien de bon ! Passons sur les intempéries  catastrophiques qui se sont abattues sur le biterrois (voir FR N° 10). Le vignoble sort du marasme phylloxéra. Il vient d’être refait. Mais on a trop planté et le marché national ne peut absorber toute la production de vin. Les cours s’effondrent. Dans les caves, on ouvre les robinets et le vin est déversé dans les rues. A Vieussan, un vigneron, ne pouvant accepter de jeter le fruit de son travail a utilisé son vin en guise d’eau pour construire sa maison. Il faut de la place pour entrer la nouvelle vendange. On accuse le gouvernement de protéger la ‘’ pharlabique’’ qui consiste à fabriquer à moindre coût des vins par la chimie. La solution serait de distiller et de diminuer l’arrivée massive des alcools de betteraves. Personne ne veut entendre parler d’arrachage. Le drapeau rouge de la colère flotte sur nos terres. Plus de travail pour les ouvriers – chômage sans indemnité. 

     

                             Le 12 mai 1907, 160.000 personnes manifestent en centre ville de Béziers. Un petit bonhomme au grand cœur, Marcelin Albert mène la révolte de ‘’ ceux d’Argeliers’’. En moins d’un mois, l’Hérault s’enflamme. On compte entre 600.000 et 800.000 manifestants à Montpellier. A Béziers, le socialiste d’extrême gauche Ferroul propose une grève de l’impôt. Ferroul est arrêté à Narbonne le 19 juin et l’armée tire sur les manifestants. Bilan : cinq vignerons tués et dix autres blessés. Le 20 juin, les soldats du 17e régiment d’infanterie  stationnés à Agde montent sur Béziers et se mutinent. Les braves ‘’piou-pious’ sont tous de chez nous et refusent de tirer sur leurs frères et veulent empêcher que les mêmes évènements que ceux de Narbonne ne se reproduisent. Les mutins campent sur les Allées de Béziers et posent crosse en l’air devant les photographes. Ils fraternisent avec le petit peuple qui les nourrit.

     

                             ‘’Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade

     

                              Tu ne tireras pas sur qui souffre et se meurt’’ (Jean Ferrat)

     

                          Les notables de droite de Béziers inventent une fausse dépêche de Clémenceau qui promet le pardon aux mutins. La troupe réintègre la caserne mais en guise de pardon, Clémenceau enverra les mutins à Gafsa en Tunisie dans un bataillon disciplinaire. Quant à Marcelin Albert, il sera discrédité par Clémenceau, emprisonné et manque d’être lynché par les siens à sa sortie de prison. Il meurt dans la misère et l’oubli.

     

                           A partir de ce moment là et jusqu’en 1914, tous les conscrits de la région feront leur service militaire dans les colonies.

     

                           N’allons pas si vite ! Laissons parler notre histoire ancienne.

     

                           En 1810, Béziers était encore entourée de remparts et ce ne fut qu’en 1821, par une ordonnance royale de Louis XVIII, qu’elle fut déclassée en tant que garnison-place forte. Les murailles furent démolies en 1828.

     

                          La ville était éclairée par des lanternes avec chandelles depuis 1790. Elle connut ensuite l’éclairage par des lampes à huile et encore uniquement en saison d’hiver. En 1847 fut installé l’éclairage avec bec de gaz. Qui ne connaît pas l’usine à gaz près du pont ? Depuis 1910 les rues sont éclairées par l’électricité.

     

                          Quelques dates : 23 septembre 1827, les biterrois ont eu la grande joie de voir l’eau de l’Orb monter dans un réservoir construit sur la Place Saint-Louis, grâce aux machines, œuvre de Cordier.

     

                            20 et 21 octobre 1838 – Inauguration de la statue de P. P Riquet.

     

                            1843 – Construction du Théâtre à l’extrémité nord des Allées. La salle est inaugurée en 1844. Les acacias et les mûriers qui poussaient depuis 25ans sont remplacés en 1848 par les platanes actuels qui ornent les Allées.

     

                            1846- Inauguration du Pont Neuf et de la nouvelle route nationale passant par les casernes et rejoignant, au bas des Allées l’ancienne route tracée en 1792.

     

                            1851- La ville vend à A. Fabrégat une partie des prisons, restes du château vicomtal des Trencavel (Place du Général De Gaulle). On construit de nouvelles prisons et le Tribunal près de la cathédrale St Nazaire.

     

                             1857, le 2 avril – inauguration de la gare SNCF.

     

                             Le lendemain on inaugure le Pont Canal.

     

                             1870, le Plateau des Poètes qui n’était jusque là qu’un champ de luzerne entouré d’une allée et de pentes abruptes semées de ravins qui séparaient le haut de la ville à la gare, se changea en un superbe jardin dessiné par Buhler.

     

                               Fin du 19ème les parapets qui entourent les Allées disparaissent. La Place de la Citadelle est nivelée. Les belles maisons sont construites de tout côté et la périphérie de la ville recule à plus d’un kilomètre des anciens remparts.

     

                              Le 24 février 1845, naissance de Jean Antoine Injalbert, fils d’un habile maçon et tailleur de pierre. Son père sut lui inculquer l’amour de la sculpture. Il fit les Beaux Arts à Paris – Grand prix de Rome en 1874. Son œuvre est vaste.  A Béziers il réalisera ‘’ Le Christ de St Aphrodise’’, ‘’La Fontaine du Titan’’, ‘’L’Enfant au Poisson’’ et les bustes de V.Hugo, Azaïs, Rosier, Vernet etc… et enfin le Monument aux Morts qui orne l’entrée du magnifique Plateau des Poètes et ainsi que Casimir Péret et de nombreuses statues larmoyantes au cimetière vieux.

     

                              De 1870 à 1939, pendant près de soixante dix ans, les radicaux tiennent le pouvoir à Béziers. Dès 1904, Alphonse Mas, maire bâtisseur, va transformer radicalement (c’est le bon mot)  le centre-ville de Béziers. Le vieux Béziers  médiéval est démoli. L’actuelle Rue de la République est prolongée jusqu’à la gare par la Rue Riquet, l’Avenue Alphonse Mas et l’Avenue Gambetta en 1894 et 1895. Ce maire fait construire les Halles centrales style Baltard, l’Hôtel des Postes, le Collège, remanié en 1904 et érigé en lycée Henri IV en 1927, la Caisse d’Epargne et sur les Allées la Chambre de Commerce. Le tramway, un nouveau réseau d’égouts, le Temple, la caserne Du-Guesclin sont au nombre de ses réalisations. En 1884, les rues du faubourg sans nom en reçoivent.

     

                              Le temps passe et nous fait vieux. La guerre de 14-18 malheureusement favorise l’économie de la ville. Les usines tournent. Il faut du vin et de l’alcool pour les poilus. Les hommes meurent au front et sont remplacés par des travailleurs espagnols pour la plupart. La ville  prospère gagne 5000 habitants de plus. Après la victoire de 1918, il faut des monuments pour honorer les disparus. Antonin Injalbert orne le cimetière vieux et nos poilus reprennent vie devant nos mairies.

     

                                Après 1918, la vigne continue à rapporter beaucoup d’argent. Béziers  passe à 73.000 habitants en 1936. L’industrie continue sa lancée. Fouga avec ses 2000 ouvriers fabrique des Wagons, des autobus puis avant la guerre de 40 des petits chars Renault. La Littorale fabrique des produits œnologiques. Les premiers HLM sont construits. On inaugure un nouvel hôpital près des arènes. Les viticulteurs se rassemblent et c’est l’époque des caves coopératives dont une à Béziers.

     

                                 Pendant la guerre de 1939-1945 l’activité économique ralentit, même la production de vin. Les usines Fouga sont bombardées par nos amis de toujours les Anglais aidés par les Américains. Ils lâchent leurs bombes à 10.000 et la ville en est éclaboussée. Je me souviens très bien de ce moment où je voyais passer les vagues de forteresses avec leur ronronnement caractéristique. Dans notre village de Cébazan, nous étions tous cachés dans la campagne. La libération  s’opère le 22 août 1944. La veille, les Allemands en fuite ont tiré sur des civils tuant dix personnes et en blessant quarante. Cette guerre  a mis en exergue le patriotisme de Jean Moulin natif de la ville et le sacrifice des dix-huit maquisards de Fontjun fusillés au Champ de Mars. Béziers a perdu 9000 personnes durant cette guerre. La ville compte alors 64500 habitants.

     

                                 En 1960, la viticulture est à nouveau en crise. Selon l’expression de De Gaulle ‘’c’est une cité industrieuse qui a des soucis’’. L’arrivée des pieds noirs d’Algérie relance un peu l’activité mais le chômage progresse. Il faut trouver du travail et de nombreux jeunes s’expatrient en ‘’montant à Paris’’. Les grandes administrations partent à Montpellier. L’instabilité politique  s’installe. Les faillites n’arrêtent pas. Emile Claparède fait de son mieux sans trop de succès. Georges Fontès fait construire un nouveau stade, le pont de l’Occitanie et le parking souterrain de la Madeleine.

     

                                   Les années font tourner la roue du temps. Ce temps  rythmé par les crises et les renouveaux. La restauration de  Béziers est imminente. L’autoroute A75 est en train d’être raccordée à La A9. L’aéroport de Béziers-Vias est en plein essor. L’axe SNCF Béziers-Paris par Neussargues (étude de J.Cl Gaysseau) désengorgera le trafic des poids lourds qui asphyxient les autoroutes existantes. L’arrivée massive des retraités français et étrangers, les vieux, tout fait ventre pour redresser une économie décadente. Le soleil attire les touristes anglais, nos amis de toujours. Nos chaumières sont rachetées et restaurées dans les villages. On y parle ‘’ brittich !’’  Ils font du  ‘’shopping ‘’ dans les rues de Béziers.  Ils transhument le long de nos sables dans leurs ‘’camping-cars GB’’ en mangeant leur gélatine Motha. Oh ! My good !

     

              Ainsi se referme le carnet de voyage dans le temps sur l’histoire de notre vieux Béziers.

     

              En levant mon verre de vin pur de Cébazan, je vous dis ‘’ Al prouchain cop – A la prochaine fois’’       JC d’Oc.

     

     

     

     

      


    votre commentaire
  •  

    Alors ! Raconte ! n°50

                                               Epilogue d’Alors ! Raconte !

     

       

     

             Notre éminent économiste et humoriste Raymond Barre a dit : « Quand le moment est venu, l’heure est arrivée ! » L’heure est donc venue pour clore ces rubriques sur la culture intitulées ‘’Alors ! Raconte !’’

     

             Rappelez-vous dès les premiers textes :

     

               L’histoire était déjà présente –Valras : au Moyen Age : Barberousse, l’essor de la ville –le petit train, le tramway puis la guerre – le bombardement par les Anglais. Puis la vie au  XIIIème siècle à Capestang, la rébellion de la population à cause du sel. Le fort Brescou qui sera prison d’état. Les cataclysmes de 1907 dans notre région avec la révolte des vignerons. L’aménagement du Cap d’Agde par Ch.de Gaulle. Les dinosaures de Cruzy qui ne font plus peur à ‘’Titi’’ le garde champêtre. Villemagne l’Argentière avec ses mines sous la Mare et une période difficile concernant Sérignan. Marseillan, ses origines, la conchyliculture et Noilly Prat. Les joutes à Sète. Le déluge de St Chinian et ses 97 morts. Le pétrole de Gabian. Les maisons closes de Béziers au 19ème siècle – la rue Victor Hugo avec ses lampions rouges au dessus des portes.

     

              La religion a aussi été évoquée à maintes reprises : La révolte des curés de Lunas. L’abbaye de Fontfroide, St Guilhem le désert, l’abbé Saunières de Rennes le Château, L’abbaye de Fontcaude et en dernier les Cathares et Simon de Montfort.

     

             Les légendes qui restent tenaces dans notre région. –Saint Aphrodise- La fontaine de Nize avec la Chemin de Saint Jacques et notre Cébenna la Muse des Cévennes.

     

             Notre pierre et son extraction à Caunes Minervois, à Laurens et à Portel les Corbières. Notre patrimoine historique et architectural dans notre campagne – capitelles- clapas- moulins- fours à chaux et four banal – le secadou et autres…..

     

            Quelques belles histoires – Les canards de Roquebrun – Le bandit de Pomarèdes – L’éphèbe d’Agde – La révolte des curés de Lunas.

     

            Un hommage appuyé à Georges Brassens. Deux textes excellents.

     

            Notre patrimoine – Les villages en circulade, deux textes sur Olargues – Gabian et son pétroléum sans oublier le temps passé au présent des pépétas de Murviel les Béziers.

     

            Un peu de mystère ! Un peu de magie avec Pierrounet le rebouteux de Nasbinals.

     

            Quelques pages sur l'histoire de cette cité laborieuse, comme disait De Gaulle, en parlant de Béziers. De la préhistoire à nos jours, il en est passé de l'eau sous les ponts.

     

            Puis, pour terminer mes souvenirs d’enfance – Le conseil de révision – Les traditions festives des années 50, la tournée des barricots, le martelet, la fête du village, la buffatière – notre mémoire fout le camp, tous ces petits colporteurs, la batteuse, la soulinque, le ciné du quartier et le modernisme 1950, la bugadière, le moine et la pouzaranque.

     

             Je termine non sans nostalgie cette énumération. Ces 50 écrits m’ont consacré beaucoup de temps, de recherches, d’écoutes, de lectures mais aussi m’ont procuré une joie immense en les écrivant. Si ces quelques écrits vous ont apporté un peu de plaisir et  de connaissance sur notre terre d’Oc, dites le et faites les partager dans votre entourage.

     

             Je remercie tous ceux qui m’ont permis, grâce aux livres sur la région d’agrémenter mes écrits et de plus  merci pour vos encouragements.

     

             Peut-être à un de ces jours ! Amicalement,

     

    JC d’Oc.

     

     

     


    3 commentaires
  •  Merci à  tous !!! 

     

      

    J'ai fait ce blog pour que tout le monde puisse découvrir l'Hérault qui est un département extraordinaire ! Avec ses superbes monuments, fleuves et lacs, légendes et histoires ...

    D'autres histoires encore plus savoureuses vont suivre.

    (Je tiens à remercier mon petit fils Robin pour m'avoir aidé à mettre en forme ce blog)

     

    Je vous laisse à présent découvrir mes nombreux articles en cliquant sur les liens des rubriques situées en marge  ! Bonne lecture. . .

     

    N°1 La naissance de Valras

    N°2 La révolte des curés de Lunas

    N°3 La fête de la châtaigne à Olargues

    N°4 Le lac du Salagou

    N°5 La pantigue géante

    N°6 Le bandit de Pomarèdes

    N°7 La richesse de Capestang

    N°8 La fête du marbre à Caunes en Minervois

    N°9 Le fort de Brescou

    N°10 Les cataclysmes de 1907 en Languedoc

    N°11 Clin d'oeil à Brassens 1

    N°12 Clin d'oeil à Brassens 2 (Suite)

    N°13 La naissance du Cap d'Agde

    N°14 Le marbre noir de Laurens

    N°15 Portel les Corbières terra Vinéa

    N°16 Les dinosaures de Cruzy

    N°17 Villemagne l'Argentière

    N°18 Les villages en circulade

    N°19 Les canards de Roquebrun

    N°20 Olargues  capitale de la vallée du Jaur

    N°21 La légende de Saint-Aphrodise

    N°22 Marseillan

    N°23 L'abbaye de Fontfroide

    N°24 Saint Guilhem le Désert & Suite Saint Guilhem

    N°25 Le déluge de Saint Chinian

    N°26 Les joutes nautiques en Languedoc

    N°27 Notre patrimoine historique et architectural

    N°28 La fièvre du pétrole à Gabian

    N°29 L'éphèbe d'Agde

    N°30 L'abbé Béranger Saunières de Rennes le Château

    N°31 Les maisons closes de Béziers au XIXème siècle

    N°32 La fontaine de Nize

    N° 33 Le conseil de révision année 1960

    N°34 Les traditions festives dans les années 50

    N°35 L'abbaye de Fontcaude

    N°36 Notre mémoire fout le camp et pourtant ce n est pas si loin

    N°37 Le modernisme 1950

    N°38 Cébenna la femme allongée

    N°39 Les Cathares et la croisade des Albigeois

    N°40 Pierrounet de Nasbinals

    N°41 Les pépétas de Murviel les Béziers

    N°42 Protohistoire Béziers 1

    N°43 Béziers 2 Romanité

    N°44 Au temps des grandes invasions - Béziers 3

    N°45 La renaissance - Béziers 4

    N°46 Guerre de 100 ans à révolution française - Béziers 5

    N°47 Viticulture caritas marchés aux bovins et caprins - Béziers 6

    N°48 Rue des balances la gare le théâtre - Béziers 7

    N°49 Béziers VIIIeme au Xeme siècle à nos jours - Béziers 8

    N°50 Epilogue d'Alors Raconte !

     

    Pour plus de lecture clique ICI

     


    10 commentaires